#226 Comment partir à l’aventure en France avec Ferdinand Martinet

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#226 Comment partir à l'aventure en France avec Ferdinand Martinet
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GRÉGORY: On va parler de vacances et ça tombe bien parce que ça va être très bientôt les vacances, il va falloir les organiser. Il y a sans doute une grosse partie des gens qui sont déjà à organiser leurs vacances. Moi, j’organise assez mal de manière générale, donc clairement, mes vacances ne sont pas organisées. On va parler de vacances qui sont locales. Est-ce que c’est pour toi un phénomène qui devient de plus en plus à la mode de rester proche, de rester en France ?

FERDINAND : Bonne question. Oui, j’ai l’impression que le local is the new cool, mais c’est moi, je suis un peu de la génération, où on a regardé les expéditions Cousteau, celles d’Ushuaïa Nature, les albums de Tintin et en fait finalement les aventures à l’autre bout du monde étaient vraiment le truc génial, quoi, le Graal. Même si je repense à la génération de mes parents, tu avais un guide du routard, et tu allais au Népal ou je ne sais pas dans quel pays, mais c’était réellement le Graal, tu étais un voyageur. En fait finalement, c’est tout l’inverse qui se passe aujourd’hui et parce qu’on a à mon avis un peu délaissé ce qu’on a à côté de chez soi et qu’on se rend compte aussi qu’en allant parfois très loin, eh bien on va vivre un peu la même chose. En fait, tu vois qu’avec ce qu’on voit tous les jours, il y a moins de dépaysement, dans la façon où on fait un peu les mêmes voyages que tout le monde, on coche des cases, on peut toujours répéter les mêmes histoires, etc. Il y a un truc incroyable avec le local, c’est qu’en fait, si tu changes ton regard sur ce que tu as autour de toi, ça redevient cool. Je pense que c’est aussi qu’on a un pays qui est magnifique. Tu vois, on parle d’écologie du paysage, quand on parle de la France au sens ou il y a une diversité du paysage. Ça marche en France parce que tu as des montagnes, la mer, des campagnes, etc, et donc en fait, il y a plein de choses que tu peux faire autour de n’importe quelle ville de France et je pense qu’on a une chance de dingue. Ça me donne l’impression aussi que c’est un peu dans l’air du temps, comme on a transformé nos manières de s’alimenter, tu vois, avec une alimentation locale et de saison, ce qui finalement est du bon sens et plein de simplicité, c’est ce qui a toujours été fait des centaines d’années avant nous. En fait, on se rend compte que finalement on peut faire la même chose en voyageant. Parce qu’en fait, quand tu vas voyager, il y a plein de raisons qui donnent envie d’aller voyager, ça peut être de déconnecter, ça peut être de se reposer, ça peut être de découvrir des nouvelles personnes, etc, alors c’est sûr, si tu veux découvrir des nouvelles cultures, une nouvelle langue, etc, il faut aller un peu plus loin qu’à côté de chez toi. Mais pour se déconnecter, passer du temps dans la nature, découvrir une nouvelle région, son terroir, ses habitants, des histoires de gens que tu croises sur le chemin, que ce soit un fromager, que ce soit quelqu’un qui a monté un petit hôtel, un petit refuge, etc, en fait, il y a plein de trucs à faire à côté de chez soi.

GRÉGORY : D’ailleurs, tu parlais de tes voyages à l’étranger. Moi, une chose que j’ai remarquée parce que malgré tout, j’ai beaucoup voyagé, c’est qu’il y a une uniformisation de tout. C’est-à-dire, que je pense à cause d’Instagram, à cause des réseaux sociaux de manière générale, ça peut être Pinterest, Instagram, Airbnb, etc, on voit une uniformisation des appartements, on voit une uniformisation des restaurants et en particulier, quand tu voyages, tu voyages dans des grandes villes, tu vas être naturellement attiré par des choses que tu connais déjà. Typiquement les Starbucks qui se sont répandus alors que Starbucks, à l’origine, c’est une copie des cafés italiens et français aux États-Unis et maintenant les Français vont dedans, alors qu’en fait à la base, c’était la copie des cafés français. Mais il y a vraiment cette logique d’uniformisation, est-ce que tu as observé ça aussi ? Ce que tu ne retrouves pas d’ailleurs dans les régions, dans les villages, que ce soit en France ou ailleurs, évidemment. Est-ce qu’il n’y a pas ça aussi, c’est-à-dire qu’en fait on voyage, mais finalement on reste au même endroit ?

FERDINAND : Ouais, je pense que je te rejoins pas mal sur le Starbucks, c’est complètement vrai. Moi, je me souviens qu’avant on voyait des images de touristes à Santorin, en Grèce, ou sur le toit de l’Everest qui faisaient la queue. On était pour moi arrivé un peu à la saturation, même si j’ai l’impression que hélas, c’est un peu en train de repartir comme ça. Mais dans tous les cas, tu te dis pourquoi aller aussi loin ? Ou en tout cas pourquoi aller là-bas si c’est pour faire exactement la même chose que d’autres ? En fait, c’est une bonne question. Moi, je pense qu’on est toujours un peu attiré par ce qui nous rassure en effet. Ce qui est un peu comme ce qu’on a l’habitude de faire, c’est que parfois tu as l’impression que même à la montagne, les gens se tournent vers des petits restos ou des petits hôtels bien décorés, etc, mais qui se ressemble tous finalement.

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Description de l’épisode

Ferdinand Martinet est le co-fondateur de Chilowe qui se concentre sur la micro-aventure en France.
Alors que l’été arrive à grand pas et que chacun.e fait ses plans de vacances, au moins pour ceux qui peuvent partir, nous parlons évidemment de ce qui est possible de faire en France ou en Europe. En tous cas à distance de train.
On ne va pas se mentir, j’ai voyagé moi même aux 4 coins de la planète donc je ne vais certainement pas vous faire la leçon mais cela fait 2 ans et demi que je ne suis pas parti et que je n’envisage plus de faire des vols longues distances “gratuitement”, c’est à dire pour des périodes courtes ou pour me “dépayser”.
Parce qu’en réalité, l’aventure et le dépaysement n’ont rien à voir avec la distance parcouru mais plutôt tout à voir avec le chemin, les rencontres, le fait de sortir de sa zone de confort; et c’est tout à fait possible de créer des souvenirs bien plus mémorables en Europe qu’en partant à l’autre bout de la planète.

Avec Ferdinand d’ailleurs, nous parlons de l’uniformisation du monde liée aux réseaux sociaux et du manque de dépaysement quand nous voyageons loin. Mais nous parlons aussi et surtout de la micro-aventure, pour 1, 2 ou 3 journées.
Je suis le premier à avoir envie de partir les WE et finalement à toujours aller aux mêmes endroits, faire les mêmes choses parce que c’est facile, parce que je ne suis pas organisé.
Mais écouter Ferdinand donne tellement envie de bouger, de faire de mon temps libre des petites aventures.
C’est un épisode qui donne la forme ! J’espère qu’il vous en donnera aussi !

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY: On va parler de vacances et ça tombe bien parce que ça va être très bientôt les vacances, il va falloir les organiser. Il y a sans doute une grosse partie des gens qui sont déjà à organiser leurs vacances. Moi, j’organise assez mal de manière générale, donc clairement, mes vacances ne sont pas organisées. On va parler de vacances qui sont locales. Est-ce que c’est pour toi un phénomène qui devient de plus en plus à la mode de rester proche, de rester en France ?

FERDINAND : Bonne question. Oui, j’ai l’impression que le local is the new cool, mais c’est moi, je suis un peu de la génération, où on a regardé les expéditions Cousteau, celles d’Ushuaïa Nature, les albums de Tintin et en fait finalement les aventures à l’autre bout du monde étaient vraiment le truc génial, quoi, le Graal. Même si je repense à la génération de mes parents, tu avais un guide du routard, et tu allais au Népal ou je ne sais pas dans quel pays, mais c’était réellement le Graal, tu étais un voyageur. En fait finalement, c’est tout l’inverse qui se passe aujourd’hui et parce qu’on a à mon avis un peu délaissé ce qu’on a à côté de chez soi et qu’on se rend compte aussi qu’en allant parfois très loin, eh bien on va vivre un peu la même chose. En fait, tu vois qu’avec ce qu’on voit tous les jours, il y a moins de dépaysement, dans la façon où on fait un peu les mêmes voyages que tout le monde, on coche des cases, on peut toujours répéter les mêmes histoires, etc. Il y a un truc incroyable avec le local, c’est qu’en fait, si tu changes ton regard sur ce que tu as autour de toi, ça redevient cool. Je pense que c’est aussi qu’on a un pays qui est magnifique. Tu vois, on parle d’écologie du paysage, quand on parle de la France au sens ou il y a une diversité du paysage. Ça marche en France parce que tu as des montagnes, la mer, des campagnes, etc, et donc en fait, il y a plein de choses que tu peux faire autour de n’importe quelle ville de France et je pense qu’on a une chance de dingue. Ça me donne l’impression aussi que c’est un peu dans l’air du temps, comme on a transformé nos manières de s’alimenter, tu vois, avec une alimentation locale et de saison, ce qui finalement est du bon sens et plein de simplicité, c’est ce qui a toujours été fait des centaines d’années avant nous. En fait, on se rend compte que finalement on peut faire la même chose en voyageant. Parce qu’en fait, quand tu vas voyager, il y a plein de raisons qui donnent envie d’aller voyager, ça peut être de déconnecter, ça peut être de se reposer, ça peut être de découvrir des nouvelles personnes, etc, alors c’est sûr, si tu veux découvrir des nouvelles cultures, une nouvelle langue, etc, il faut aller un peu plus loin qu’à côté de chez toi. Mais pour se déconnecter, passer du temps dans la nature, découvrir une nouvelle région, son terroir, ses habitants, des histoires de gens que tu croises sur le chemin, que ce soit un fromager, que ce soit quelqu’un qui a monté un petit hôtel, un petit refuge, etc, en fait, il y a plein de trucs à faire à côté de chez soi.

GRÉGORY : D’ailleurs, tu parlais de tes voyages à l’étranger. Moi, une chose que j’ai remarquée parce que malgré tout, j’ai beaucoup voyagé, c’est qu’il y a une uniformisation de tout. C’est-à-dire, que je pense à cause d’Instagram, à cause des réseaux sociaux de manière générale, ça peut être Pinterest, Instagram, Airbnb, etc, on voit une uniformisation des appartements, on voit une uniformisation des restaurants et en particulier, quand tu voyages, tu voyages dans des grandes villes, tu vas être naturellement attiré par des choses que tu connais déjà. Typiquement les Starbucks qui se sont répandus alors que Starbucks, à l’origine, c’est une copie des cafés italiens et français aux États-Unis et maintenant les Français vont dedans, alors qu’en fait à la base, c’était la copie des cafés français. Mais il y a vraiment cette logique d’uniformisation, est-ce que tu as observé ça aussi ? Ce que tu ne retrouves pas d’ailleurs dans les régions, dans les villages, que ce soit en France ou ailleurs, évidemment. Est-ce qu’il n’y a pas ça aussi, c’est-à-dire qu’en fait on voyage, mais finalement on reste au même endroit ?

FERDINAND : Ouais, je pense que je te rejoins pas mal sur le Starbucks, c’est complètement vrai. Moi, je me souviens qu’avant on voyait des images de touristes à Santorin, en Grèce, ou sur le toit de l’Everest qui faisaient la queue. On était pour moi arrivé un peu à la saturation, même si j’ai l’impression que hélas, c’est un peu en train de repartir comme ça. Mais dans tous les cas, tu te dis pourquoi aller aussi loin ? Ou en tout cas pourquoi aller là-bas si c’est pour faire exactement la même chose que d’autres ? En fait, c’est une bonne question. Moi, je pense qu’on est toujours un peu attiré par ce qui nous rassure en effet. Ce qui est un peu comme ce qu’on a l’habitude de faire, c’est que parfois tu as l’impression que même à la montagne, les gens se tournent vers des petits restos ou des petits hôtels bien décorés, etc, mais qui se ressemble tous finalement.

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