#141 Les technologies et l’intelligence artificielle face à la crise climatique avec Luc Julia

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#141 Les technologies et l'intelligence artificielle face à la crise climatique avec Luc Julia
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GRÉGORY : Tu es l’une des personnes au monde qui connaît le mieux, je trouve les technologies. Nous avons eu une discussion intéressante ensemble sur l’impact écologique des technologies. J’aimerais bien commencer peut être d’abord, puisque tu es à ta cofondée Siri, parler de ton image, de ce qu’est l’intelligence artificielle et ce qu’on peut en penser et aussi de tous les démons qu’on trouve autour de l’intelligence artificielle : que ça va remplacer tous les jobs, etc. Tu peux refaire un peu le point là-dessus selon toi.
LUC : Pour aller rapidement, l’idée, c’est vraiment de dire que l’intelligence artificielle dont on nous rebat les oreilles depuis, on va dire maintenant, allez 5/6 ans, cette intelligence artificielle là, elle n’existe pas, elle existe à Hollywood, elle existe dans les films, elle existe dans l’imaginaire de certaines personnes qui veulent nous faire peur, mais l’intelligence artificielle, ce n’est pas ça. D’ailleurs, je préfère les appeler les intelligences artificielles parce que c’est tout un tas d’outils qui nous permettent de faire des choses mieux. Les intelligences artificielles aujourd’hui, ce ne sont que des outils mathématiques qui nous permettent de faire des tâches. Maintenant, est-ce que ça remplace certaines tâches ? Est-ce que ça fait certaines tâches mieux ? Oui, on ne va pas se cacher la face, c’est évident. Mais toutes technologies, depuis la nuit des temps, chaque fois qu’on crée un nouvel outil, c’est pour remplacer une tâche fastidieuse, qu’on n’a pas envie de faire, etc, donc effectivement, ici, on a la possibilité d’avoir ces outils qui remplacent certaines tâches. Ça ne veut pas dire que ça remplace des métiers. Il y a des métiers qui sont effectivement en danger dans le sens ou toutes les tâches peuvent être remplacées, donc effectivement cela, ces métiers-là vont disparaître. Mais c’est encore une fois comme ça depuis la nuit des temps et à chaque fois, on a su, nous l’humanité, faire en sorte de s’adapter pour pouvoir créer des nouvelles tâches en fait qui vont certainement aider ces outils et qui vont utiliser ces outils, et la meilleure façon d’anticiper ces potentielles pertes de tâches, perte de métiers, perte d’emploi, c’est de s’éduquer, de comprendre comment marchent ces technologies et de savoir comment on va se mettre à côté de ces technologies et pour être meilleur avec ces technologies, pour faire en sorte de ne pas être inutiles. Parce qu’à la fin, on n’est pas inutile puisque c’est nous qui avons le cerveau quand même. J’aime bien comparer les intelligences artificielles à un marteau, un simple outil dont on tient le manche. La vérité, c’est que ces IA, elles nous permettent de faire des choses, un marteau nous permet de planter des clous, c’est super, elles elles sont potentiellement dangereuses dans le sens ou le marteau y peut être aussi utilisé pour taper sur la tête du gars d’à côté. Donc les IA, comme tous les outils, ça peut être utilisé à bon escient et à mauvais escient. À bon escient, c’est super, ça fait bien la tache qu’on demande qu’elles fassent, mais maintenant, si on les utilise à mauvais escient, il faut s’en rendre compte, pour ça, il faut être éduqué et donc il faut réguler. De temps en temps, il faut qu’on se mette tous d’accord ou il faut avoir une éthique personnelle, une éthique d’entreprises, une éthique d’État, des lois qui vont faire en sorte qu’on va réguler ces intelligences artificielles, la façon dont on les utilise, donc, du coup, comme tous les outils, on va expliquer comment tenir le manche.
GRÉGORY : C’est vraiment important de le noter parce que je trouve qu’il y a tellement de personnes qui essaient de faire peur sur l’IA, je pense que c’est un discours qui est indispensable. C’est vrai qu’il y a beaucoup de personnes qui parlent de stupidité artificielle ou d’intelligence augmentée pour bien signifier que cette intelligence ne va pas remplacer les émotions et que finalement, il y a sans doute tout un pan d’intelligence émotionnelle à développer, je crois pour l’humain, parce qu’une intelligence artificielle n’ira jamais sur l’émotionnel.
LUC : Alors oui, il faut moduler un peu. Effectivement, dès qu’on parle, par exemple, de voix, puisqu’on parle de Siri tout le temps, je vais parler un tout petit peu de Siri. Tu as commencé par parler de Her au départ, Her, c’est de la science-fiction donc ça, c’est du grand n’importe quoi. Je vous conseille fortement de ne pas tomber amoureux de votre assistant vocal, ça ne sert à rien. Mais il y a quand même quelque chose de relativement intéressant là, parce que ces technologies, ces intelligences, peuvent très bien détecter des choses que nous-mêmes, on n’est pas capables forcément de détecter. On voit ça avec les imageries médicales, avec des choses comme l’analyse de l’ADN, etc, tout ça, on peut comprendre un peu que ce sont des domaines très scientifiques, un peu pointus tout ça. Mais même dans l’émotion, l’émotion, il y a des façons de reconnaître dans la voix, par exemple, des émotions. Donc, on peut très bien avoir des reconnaisseurs vocaux qui vont détecter un peu l’émotion des gens et donc de jouer avec ça. Jouer, ce n’est pas péjoratif, là, c’est de jouer avec ça dans le sens où on va s’adapter, on va adapter les systèmes à la façon dont les gens se sentent d’une certaine façon. On peut imaginer, par exemple, pour des patients atteints d’Alzheimer ou je ne sais quoi, qu’il y ait des aides, qu’il y ait des assistants parce que ce sont des outils, tous ces machins-là. Donc, on peut très bien imaginer qu’il y ait des aides, des assistants qui s’adaptent en fonction de la maladie et qui ne seront jamais fatigués parce que ce ne sont que des robots. Donc quand on dit qu’il y a zéro émotion dans les IA, c’est modulable encore une fois parce que ça dépend. Maintenant est ce qu’ils vont pouvoir inventer des émotions, est ce que vont pouvoir s’inventer eux-mêmes, c’est là où les IA ne s’inventent pas cela, c’est nous qui avons le contrôle de ce manche.
La suite à écouter sur Vlan !

Description de l’épisode

Luc Julia est le co fondateur de Siri (saviez vous que c’était un français?), CTO et SVP innovation du groupe Samsung aujourd’hui.
Autant dire qu’il a un profil exceptionnel et que je suis ravi de le recevoir sur Vlan malgré (je préviens) la qualité sonore qui n’est pas au top top….
Avec lui nous parlons du rôle de la technologie et de l’intelligence artificielle dans nos vies mais aussi ldu réchauffement climatique auquel nous devons faire face.
Il est beaucoup propos des mythes et réalités autour de la technologie et de l’intelligence artificielle en particulier.
Les propos de Luc vont sans doute vous surprendre car il est très loin d’un discours ancré dans la technologie comme solution à tous nos problèmes.
Nous parlons beaucoup des limites de la technologie, des méthodes pour la réguler et de formation surtout.Nous parlons ensemble des abbérations de la technologie aujourd’hui mais aussi des manière intelligentes de l’utiliser car évidemment rien n’est tout blanc ou tout noir.

Ainsi, vous verrez que les technologies ne seront pas une solution magique à la crise climatique évidemment mais elles pourront y participer si les humains décident de l’utiliser à bon escient.
Vous entendrez pourquoi il est indispensable de réguler mais encore plus d’éduquer car c’est le principe démocratique qui nous permettra d’utiliser au mieux les technologies et d’éviter les écueils que nous connaissons aujourd’hui.

Bref, une conversation passionnante avec l’un des français qui maitrise le mieux la technologie aujourd’hui.

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : Tu es l’une des personnes au monde qui connaît le mieux, je trouve les technologies. Nous avons eu une discussion intéressante ensemble sur l’impact écologique des technologies. J’aimerais bien commencer peut être d’abord, puisque tu es à ta cofondée Siri, parler de ton image, de ce qu’est l’intelligence artificielle et ce qu’on peut en penser et aussi de tous les démons qu’on trouve autour de l’intelligence artificielle : que ça va remplacer tous les jobs, etc. Tu peux refaire un peu le point là-dessus selon toi.
LUC : Pour aller rapidement, l’idée, c’est vraiment de dire que l’intelligence artificielle dont on nous rebat les oreilles depuis, on va dire maintenant, allez 5/6 ans, cette intelligence artificielle là, elle n’existe pas, elle existe à Hollywood, elle existe dans les films, elle existe dans l’imaginaire de certaines personnes qui veulent nous faire peur, mais l’intelligence artificielle, ce n’est pas ça. D’ailleurs, je préfère les appeler les intelligences artificielles parce que c’est tout un tas d’outils qui nous permettent de faire des choses mieux. Les intelligences artificielles aujourd’hui, ce ne sont que des outils mathématiques qui nous permettent de faire des tâches. Maintenant, est-ce que ça remplace certaines tâches ? Est-ce que ça fait certaines tâches mieux ? Oui, on ne va pas se cacher la face, c’est évident. Mais toutes technologies, depuis la nuit des temps, chaque fois qu’on crée un nouvel outil, c’est pour remplacer une tâche fastidieuse, qu’on n’a pas envie de faire, etc, donc effectivement, ici, on a la possibilité d’avoir ces outils qui remplacent certaines tâches. Ça ne veut pas dire que ça remplace des métiers. Il y a des métiers qui sont effectivement en danger dans le sens ou toutes les tâches peuvent être remplacées, donc effectivement cela, ces métiers-là vont disparaître. Mais c’est encore une fois comme ça depuis la nuit des temps et à chaque fois, on a su, nous l’humanité, faire en sorte de s’adapter pour pouvoir créer des nouvelles tâches en fait qui vont certainement aider ces outils et qui vont utiliser ces outils, et la meilleure façon d’anticiper ces potentielles pertes de tâches, perte de métiers, perte d’emploi, c’est de s’éduquer, de comprendre comment marchent ces technologies et de savoir comment on va se mettre à côté de ces technologies et pour être meilleur avec ces technologies, pour faire en sorte de ne pas être inutiles. Parce qu’à la fin, on n’est pas inutile puisque c’est nous qui avons le cerveau quand même. J’aime bien comparer les intelligences artificielles à un marteau, un simple outil dont on tient le manche. La vérité, c’est que ces IA, elles nous permettent de faire des choses, un marteau nous permet de planter des clous, c’est super, elles elles sont potentiellement dangereuses dans le sens ou le marteau y peut être aussi utilisé pour taper sur la tête du gars d’à côté. Donc les IA, comme tous les outils, ça peut être utilisé à bon escient et à mauvais escient. À bon escient, c’est super, ça fait bien la tache qu’on demande qu’elles fassent, mais maintenant, si on les utilise à mauvais escient, il faut s’en rendre compte, pour ça, il faut être éduqué et donc il faut réguler. De temps en temps, il faut qu’on se mette tous d’accord ou il faut avoir une éthique personnelle, une éthique d’entreprises, une éthique d’État, des lois qui vont faire en sorte qu’on va réguler ces intelligences artificielles, la façon dont on les utilise, donc, du coup, comme tous les outils, on va expliquer comment tenir le manche.
GRÉGORY : C’est vraiment important de le noter parce que je trouve qu’il y a tellement de personnes qui essaient de faire peur sur l’IA, je pense que c’est un discours qui est indispensable. C’est vrai qu’il y a beaucoup de personnes qui parlent de stupidité artificielle ou d’intelligence augmentée pour bien signifier que cette intelligence ne va pas remplacer les émotions et que finalement, il y a sans doute tout un pan d’intelligence émotionnelle à développer, je crois pour l’humain, parce qu’une intelligence artificielle n’ira jamais sur l’émotionnel.
LUC : Alors oui, il faut moduler un peu. Effectivement, dès qu’on parle, par exemple, de voix, puisqu’on parle de Siri tout le temps, je vais parler un tout petit peu de Siri. Tu as commencé par parler de Her au départ, Her, c’est de la science-fiction donc ça, c’est du grand n’importe quoi. Je vous conseille fortement de ne pas tomber amoureux de votre assistant vocal, ça ne sert à rien. Mais il y a quand même quelque chose de relativement intéressant là, parce que ces technologies, ces intelligences, peuvent très bien détecter des choses que nous-mêmes, on n’est pas capables forcément de détecter. On voit ça avec les imageries médicales, avec des choses comme l’analyse de l’ADN, etc, tout ça, on peut comprendre un peu que ce sont des domaines très scientifiques, un peu pointus tout ça. Mais même dans l’émotion, l’émotion, il y a des façons de reconnaître dans la voix, par exemple, des émotions. Donc, on peut très bien avoir des reconnaisseurs vocaux qui vont détecter un peu l’émotion des gens et donc de jouer avec ça. Jouer, ce n’est pas péjoratif, là, c’est de jouer avec ça dans le sens où on va s’adapter, on va adapter les systèmes à la façon dont les gens se sentent d’une certaine façon. On peut imaginer, par exemple, pour des patients atteints d’Alzheimer ou je ne sais quoi, qu’il y ait des aides, qu’il y ait des assistants parce que ce sont des outils, tous ces machins-là. Donc, on peut très bien imaginer qu’il y ait des aides, des assistants qui s’adaptent en fonction de la maladie et qui ne seront jamais fatigués parce que ce ne sont que des robots. Donc quand on dit qu’il y a zéro émotion dans les IA, c’est modulable encore une fois parce que ça dépend. Maintenant est ce qu’ils vont pouvoir inventer des émotions, est ce que vont pouvoir s’inventer eux-mêmes, c’est là où les IA ne s’inventent pas cela, c’est nous qui avons le contrôle de ce manche.
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