Vlan #87 Balancer ses peurs pour s’en libérer avec Angelo Foley

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Vlan #87 Balancer ses peurs pour s'en libérer avec Angelo Foley
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GRÉGORY : On va parler des peurs. Toi, tu es coach, je voudrais comprendre pourquoi tu as créé ce compte Instagram “balance ta peur”, et pourquoi tu t’es concentré sur les peurs ?

ANGELO : J’ai créé ce compte au départ parce que je voyais arriver tout doucement certains comptes qui prodiguaient quelques conseils, qui avaient une forme de vocation à éduquer ou à réfléchir collectivement, poser des questions, remettre en question aussi pas mal. Et j’ai toujours trouvé cette démarche hyper intéressante, jusqu’à m’apercevoir que parfois, on rentrait assez facilement dans des débats et on se retrouvait un peu comme sur les forums à l’époque où il y avait des forums. Ou finalement, c’est une bataille qui a raison et une bataille de vérité et une bataille d’histoire personnelle. Et je me suis dit, mais qu’est ce qui fait qu’à un moment donné, la démarche est hyper ouverte et hyper intéressante et d’un coup ça vrille. Et soit l’auteur du compte se met à prendre position et à rentrer dans le débat et à juger, soit alors c’est sa communauté qui commence un peu dans les commentaires ou autre à débattre. Et je me suis dit, mais c’est vraiment dommage. Finalement, je me suis dit, mais ils ont peur de quoi pour défendre autant leur bout de gras ? Et je me suis dit qu’est-ce qu’il pourrait y avoir comme compte qui viendrait en amont de ça finalement ? Je ne sais pas si tu as remarqué, mais on est quand même 10 000 et il n’y a pas de débat. Alors parce que c’est certainement anonyme et que ça fait peut-être flipper tout le monde de donner son avis, je ne sais pas, mais en tout cas je n’ai pas besoin de modérer le compte. Il y a un endroit ou finalement, à partir du moment où on exprime ses peurs et on se met dans une sorte de vulnérabilité, finalement, ça redescend. C’est un peu un principe de base de la communication non violente. C’est vraiment d’exprimer ce que je ressens plutôt que de porter un jugement en fait.

GRÉGORY : Et justement, tu parlais du nombre de followers. C’est un compte qui a été lancé récemment. Et pour être tout à fait honnête, quand je l’ai vu passer, on se connaissait déjà, moi je me suis dit, mais qui va oser balancer ses peurs ? Justement parce que ça demande une vulnérabilité qui est assez forte, même s’il y a de l’anonymat, il y a quand même un rapport à toi, en l’occurrence, qui reçoit la peur en l’occurrence. Je ne pensais pas que ça allait prendre aussi fort aussi vite. On est quand même sur un chiffre qui est assez relatif pour les personnes qui ont l’habitude des grands comptes Instagram avec des millions de followers. Mais néanmoins ça vient de commencer, c’est assez récent, ça fait quelques mois ?

ANGELO : Ça fait un peu plus de six mois, c’est ça.

GRÉGORY : Et finalement, tu as réuni quand même pas mal de monde, principalement féminin, si je ne me trompe pas.

ANGELO : Je crois. Dans la plupart de ceux que j’ai remarqués, il y a beaucoup, beaucoup de femmes.

GRÉGORY : Comment tu expliques que les personnes acceptent cette part de vulnérabilité et acceptent de se livrer de cette manière ?

ANGELO : Je pense qu’il y a plusieurs facteurs. Je reçois beaucoup de messages qui au départ sont assez timides dans le sens où est-ce que c’est bien ici qu’il faut balancer sa peur ? Je réponds oui. Est-ce que ça reste bien anonyme ? Je réponds oui, bien sûr. Est-ce que tu vas en faire un post ou non ? Je réponds, ça dépend. Il y a quand même une précaution. Donc j’essaie d’être assez rassurant. Les règles sont assez simples, tout est anonyme, à part s’il y a un désir sur le podcast par exemple, comme le dernier, d’être reconnu. Je dirais qu’il y a beaucoup de personnes qui sont rassurés par le fait qu’elles ne me connaissent pas justement. Le fait que ce soit anonyme, le fait que justement, peut-être qu’il y a des personnes qui vont balancer des peurs sur leur mec ou des relations dans lequel elles sont, et le fait de pouvoir le dire sans que la personne le sache, ça libère de balancer ses peurs.

GRÉGORY : Donc sur le compte, tu donnes des conseils sur les peurs en l’occurrence, tu as ouvert un podcast, sur le même sujet. Tu peux donner des exemples de peurs ou des exemples de sujets que t’as traité sur le podcast, ça peut être aussi sur le compte Instagram, ça va beaucoup plus parler aux gens et ça va générer de la conversation, je pense.

ANGELO : Les grands thèmes, ce qui revient le plus souvent, c’est étonnant, la peur d’être abandonné, ça, c’est un classique et je crois qu’on en a jamais fait le tour. J’ai déjà fait plusieurs postes sur le thème en ayant plusieurs angles différents et à chaque fois, ce sont les posts qui ont le plus de de like, parce que ce sont les abonnés qui se reconnaissent. Donc la peur d’être abandonné, rejetés aussi, c’est encore un peu plus fort. La peur de pas être aimé, donc de pas être parfait. La peur de ne pas y arriver aussi, de ne pas trouver sa place dans la société, dans sa famille, dans le monde. La peur de ne pas retomber amoureux. Alors ça, c’est un classique aussi, il y a des gens qui ont vécu des histoires amoureuses fortes et qui finalement ont peur de ne pas pouvoir revivre cette histoire alors que cette histoire les a fait souffrir. Donc il y a un peu ça. J’ai eu très peu de peur, genre “J’ai peur du noir” ou “j’ai peur des araignées” ou des trucs comme ça, non. Ce sont des peurs qui ont l’air viscéral et qui ont l’air très intimes. En fait, j’ai envie de dire, ce sont pas des peurs concrètes, quoi. C’est toujours la peur de quelque chose qui n’est pas là, en fait. Donc le mécanisme est assez, assez fort parce que finalement, comme on dit, la peur n’évite pas le danger. Donc finalement, ça n’évite pas aux personnes de vivre ce sentiment-là en tout cas.

GRÉGORY : Et justement, ça vient d’où les peurs ?

ANGELO : C’est très archaïque au départ. En fait, ça fait partie du système de survie, c’est biologique. Les émotions sont au départ biologique, c’est-à-dire que ce ne sont même pas des émotions, ce sont des indicateurs neurophysiologiques qui nous permettent, en fonction des situations, de survivre. Donc au départ, effectivement, quand il y a un danger réel qui menace physiquement notre vie ou la vie de proches, là effectivement la peur s’enclenche. Pour pouvoir trouver les solutions à des situations les plus critiques en un laps de temps très court. Donc ça ne dure pas très longtemps normalement. Le principe d’une peur normalement, c’est qu’elle crée un moment de stress avec l’adrénaline et puis la mise en mouvement pour pouvoir trouver une solution rapide. Les peurs dont on parle, c’est des peurs qui durent parfois des années, alors qu’il n’y a pas de danger. 

La suite a écouté sur VLAN !

Description de l’épisode

Angelo Foley est coach et en particulier d’artistes mais il a également créé un podcast et un compte Instagram “Balance ta peur” dans lequel il essaie d’envisager ce que nous cachons tous.

En effet, derrière chacun de nos réactions, nos manières d’envisager nos vies, nos faiblesses se nichent des peurs.

On ne parle pas ici de la peur de prendre l’avion ou celle des araignées mais plutôt les peurs fondamentales qui nous empêchent d’avancer.

Par exemple la peur de l’abandon, la peur de ne pas être aimé voire la peur d’aimer pour n’en citer que quelques unes.

Peut être vous vous demander pourquoi traiter de ce sujet sur Vlan?

Après tout, c’est assez éloigné de l’évolution de la société à priori. Pour moi, il y a plusieurs éléments.

D’abord, on parle énormément de vulnérabilité et de courage en ce moment parce que nous en avons besoin dans cette société en profonde mutation.

Mais aussi, parce que les peurs ont toujours amené les sociétés vers le pire et que nous le voyons un peu partout dans le monde avec un repli sur soi très fort.

Bien sur l’épisode ne parle pas véritablement de politique ou de société, Angelo parle plus d’un niveau personnel mais je suis certain que l’un dans l’autre son travail vous intéressera et vous touchera.

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : On va parler des peurs. Toi, tu es coach, je voudrais comprendre pourquoi tu as créé ce compte Instagram “balance ta peur”, et pourquoi tu t’es concentré sur les peurs ?

ANGELO : J’ai créé ce compte au départ parce que je voyais arriver tout doucement certains comptes qui prodiguaient quelques conseils, qui avaient une forme de vocation à éduquer ou à réfléchir collectivement, poser des questions, remettre en question aussi pas mal. Et j’ai toujours trouvé cette démarche hyper intéressante, jusqu’à m’apercevoir que parfois, on rentrait assez facilement dans des débats et on se retrouvait un peu comme sur les forums à l’époque où il y avait des forums. Ou finalement, c’est une bataille qui a raison et une bataille de vérité et une bataille d’histoire personnelle. Et je me suis dit, mais qu’est ce qui fait qu’à un moment donné, la démarche est hyper ouverte et hyper intéressante et d’un coup ça vrille. Et soit l’auteur du compte se met à prendre position et à rentrer dans le débat et à juger, soit alors c’est sa communauté qui commence un peu dans les commentaires ou autre à débattre. Et je me suis dit, mais c’est vraiment dommage. Finalement, je me suis dit, mais ils ont peur de quoi pour défendre autant leur bout de gras ? Et je me suis dit qu’est-ce qu’il pourrait y avoir comme compte qui viendrait en amont de ça finalement ? Je ne sais pas si tu as remarqué, mais on est quand même 10 000 et il n’y a pas de débat. Alors parce que c’est certainement anonyme et que ça fait peut-être flipper tout le monde de donner son avis, je ne sais pas, mais en tout cas je n’ai pas besoin de modérer le compte. Il y a un endroit ou finalement, à partir du moment où on exprime ses peurs et on se met dans une sorte de vulnérabilité, finalement, ça redescend. C’est un peu un principe de base de la communication non violente. C’est vraiment d’exprimer ce que je ressens plutôt que de porter un jugement en fait.

GRÉGORY : Et justement, tu parlais du nombre de followers. C’est un compte qui a été lancé récemment. Et pour être tout à fait honnête, quand je l’ai vu passer, on se connaissait déjà, moi je me suis dit, mais qui va oser balancer ses peurs ? Justement parce que ça demande une vulnérabilité qui est assez forte, même s’il y a de l’anonymat, il y a quand même un rapport à toi, en l’occurrence, qui reçoit la peur en l’occurrence. Je ne pensais pas que ça allait prendre aussi fort aussi vite. On est quand même sur un chiffre qui est assez relatif pour les personnes qui ont l’habitude des grands comptes Instagram avec des millions de followers. Mais néanmoins ça vient de commencer, c’est assez récent, ça fait quelques mois ?

ANGELO : Ça fait un peu plus de six mois, c’est ça.

GRÉGORY : Et finalement, tu as réuni quand même pas mal de monde, principalement féminin, si je ne me trompe pas.

ANGELO : Je crois. Dans la plupart de ceux que j’ai remarqués, il y a beaucoup, beaucoup de femmes.

GRÉGORY : Comment tu expliques que les personnes acceptent cette part de vulnérabilité et acceptent de se livrer de cette manière ?

ANGELO : Je pense qu’il y a plusieurs facteurs. Je reçois beaucoup de messages qui au départ sont assez timides dans le sens où est-ce que c’est bien ici qu’il faut balancer sa peur ? Je réponds oui. Est-ce que ça reste bien anonyme ? Je réponds oui, bien sûr. Est-ce que tu vas en faire un post ou non ? Je réponds, ça dépend. Il y a quand même une précaution. Donc j’essaie d’être assez rassurant. Les règles sont assez simples, tout est anonyme, à part s’il y a un désir sur le podcast par exemple, comme le dernier, d’être reconnu. Je dirais qu’il y a beaucoup de personnes qui sont rassurés par le fait qu’elles ne me connaissent pas justement. Le fait que ce soit anonyme, le fait que justement, peut-être qu’il y a des personnes qui vont balancer des peurs sur leur mec ou des relations dans lequel elles sont, et le fait de pouvoir le dire sans que la personne le sache, ça libère de balancer ses peurs.

GRÉGORY : Donc sur le compte, tu donnes des conseils sur les peurs en l’occurrence, tu as ouvert un podcast, sur le même sujet. Tu peux donner des exemples de peurs ou des exemples de sujets que t’as traité sur le podcast, ça peut être aussi sur le compte Instagram, ça va beaucoup plus parler aux gens et ça va générer de la conversation, je pense.

ANGELO : Les grands thèmes, ce qui revient le plus souvent, c’est étonnant, la peur d’être abandonné, ça, c’est un classique et je crois qu’on en a jamais fait le tour. J’ai déjà fait plusieurs postes sur le thème en ayant plusieurs angles différents et à chaque fois, ce sont les posts qui ont le plus de de like, parce que ce sont les abonnés qui se reconnaissent. Donc la peur d’être abandonné, rejetés aussi, c’est encore un peu plus fort. La peur de pas être aimé, donc de pas être parfait. La peur de ne pas y arriver aussi, de ne pas trouver sa place dans la société, dans sa famille, dans le monde. La peur de ne pas retomber amoureux. Alors ça, c’est un classique aussi, il y a des gens qui ont vécu des histoires amoureuses fortes et qui finalement ont peur de ne pas pouvoir revivre cette histoire alors que cette histoire les a fait souffrir. Donc il y a un peu ça. J’ai eu très peu de peur, genre “J’ai peur du noir” ou “j’ai peur des araignées” ou des trucs comme ça, non. Ce sont des peurs qui ont l’air viscéral et qui ont l’air très intimes. En fait, j’ai envie de dire, ce sont pas des peurs concrètes, quoi. C’est toujours la peur de quelque chose qui n’est pas là, en fait. Donc le mécanisme est assez, assez fort parce que finalement, comme on dit, la peur n’évite pas le danger. Donc finalement, ça n’évite pas aux personnes de vivre ce sentiment-là en tout cas.

GRÉGORY : Et justement, ça vient d’où les peurs ?

ANGELO : C’est très archaïque au départ. En fait, ça fait partie du système de survie, c’est biologique. Les émotions sont au départ biologique, c’est-à-dire que ce ne sont même pas des émotions, ce sont des indicateurs neurophysiologiques qui nous permettent, en fonction des situations, de survivre. Donc au départ, effectivement, quand il y a un danger réel qui menace physiquement notre vie ou la vie de proches, là effectivement la peur s’enclenche. Pour pouvoir trouver les solutions à des situations les plus critiques en un laps de temps très court. Donc ça ne dure pas très longtemps normalement. Le principe d’une peur normalement, c’est qu’elle crée un moment de stress avec l’adrénaline et puis la mise en mouvement pour pouvoir trouver une solution rapide. Les peurs dont on parle, c’est des peurs qui durent parfois des années, alors qu’il n’y a pas de danger. 

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