Vlan #124 Faire son bilan pour éviter la contagion émotionnelle avec Christophe Haag

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GRÉGORY : Donc tu es chercheur et docteurs en psychosocial, et aujourd’hui on va parler de bilan émotionnel. Quel est ton constat aujourd’hui sur l’état émotionnel des gens ? On va dire les Français pour en limiter le spectre.

CHRISTOPHE : Alors je suis un optimiste de base. Mais mon bilan ou mon interprétation n’est pas très joyeuse en ce moment. Moi, je considère qu’on vit un “hum émotionnel négatif”. Hum, je ne sais pas si tu vois ce que c’est, c’est une notion qui est comme ça, utilisée par certains catastrophistes qui te disent que là, il y a des bourdonnements ici et là sur cette petite boule bleue qui s’explique par le fait qu’on tape dans les ressources de la Terre, qu’on la maltraite et donc elle derrière elle, se rebiffe. Moi, j’ai pris cette notion-là,  je l’ai juste appliqué au domaine de la psychologie et en disant aujourd’hui, on vit un trop plein d’émotions négatives. Il n’y a qu’à voir les réactions des gens dans les rues, quand tu as 2 Bagnoles qui se percutent, pas plus tard qu’hier j’ai observé ça à 30 kilomètres heure, t’as deux types en costume cravate, ils ne se parlent pas dessus, ils se tapent. Donc c’est trop plein d’émotions négatives, je crois qu’à un moment, il faut un petit peu le corriger. Et comment est-ce que tu le corriges ? C’est l’essence même de tous mes travaux, de mes enquêtes, de mes investigations sur le terrain. Comment est-ce qu’on peut nous changer de mentalité ? Comment est-ce qu’on peut dépasser tout ça et transformer d’une certaine manière le toxique en quelque chose de bénéfique ?

GRÉGORY : Et ça, ça va intéresser plein de monde. Je pense, je ne suis pas certain, mais je pense que les gens ne se considèrent jamais comme toxiques. Donc on n’a jamais la sensation d’être soi-même toxique. Par contre, ce que tu m’expliquais, c’est que c’est important d’être en relation avec ses ombres, ses Dark Side, pour pouvoir apporter quelque chose de positif. C’est comme ça qu’on commence son bilan émotionnel ?

CHRISTOPHE : Alors tu peux le commencer aussi en faisant un test “l’enflure toxique” dans le bouquin. Il y a un test comme ça pour savoir si on est une enflure toxique ou pas, donc si on est quelqu’un qui contamine plutôt de manière régulière, négativement, les gens de son entourage. Donc là, tu peux voir à quel degré, à quel niveau tu te situes. Et après, il faut aussi savoir qu’à peu près 20 à 30 % des gens de notre entourage, en fait, nous considèrent comme un sale con. Qu’on soit bienveillant, qu’on soit généreux, qu’on y mette toutes les bonnes intentions, ben on est quand même toujours, inéluctablement, le sale con de quelqu’un. Donc il faut un peu faire face dans un miroir à sa propre toxicité et derrière il y a des manières de la réguler aussi. Et comment est-ce que tu là régules ? Notamment en travaillant une compétence clé que j’appelle l’intelligence émotionnelle. Et une étude qu’on a menée récemment avec des collègues, où plus tu as émotionnellement intelligent, moins t’es toxique, moins t’es machiavélique, plus tu as conscience de la conséquence de tes actes sur les autres. Donc, en travaillant cette dimension-là, tu vas diminuer ton propre niveau de toxicité. Tu seras un agent pathogène toxique, moins puissant. Moi, j’invite tout le monde à se recentrer sur ça et sur cette dimension-là, alors je ne peux que la définir en quelques mots. L’intelligence émotionnelle, en gros, c’est une capacité mentale qui te permet d’utiliser les émotions qui sont des informations, de les traiter intelligemment pour adopter un comportement qui te permet de bien t’adapter dans une situation et d’avoir un comportement qui soit bon pour toi, mais aussi bon pour autrui. Cette intelligence-là, elle a été vraiment découverte à la fin des années 80 et aujourd’hui, on sait comment ça fonctionne dans le cerveau grâce à l’imagerie médicale. On voit en direct live sur un écran d’ordinateur ce qui se passe là-haut. Donc, grâce à toutes ces découvertes en neurosciences, en psychosocial, en psychoclinique, aujourd’hui on est vraiment en mesure de se dire voilà comment ça marche et voilà comment est ce qu’on peut muscler, même si le cerveau n’est pas un muscle, muscler cet atout dans la vie.

La suite a écouté sur VLAN !

Description de l’épisode

Christophe Haag est docteur enseignant et chercheur en psycho social, il est l’auteur d’un ouvrage dont le nom fait écho en cette période très particulière: “la contagion émotionnelle”.

Je précise évidemment que cet épisode a été enregistré bien avant que tout ces discussions autour du COVID 19 ne commencent en France, l’épisode n’est donc pas en lien direct avec notre actualité néanmoins vous y trouverez forcément des éléments qui vous parlerons particulièrement dans ce contexte.

Avec Christophe nous discutons un moment sur l’intelligence émotionnelle et sur le bilan émotionnelle mais aussi de notre capacité à générer une contagion émotionnelle négative.

Christophe est chercheur et cela fait du bien je trouve d’avoir une personne qui a fait des recherches sérieuses sur le domaine car comme il le dit lui même, sur Youtube, on peut trouver tout et n’importe quoi bien sur.

Il nous invite à sortir de notre zone de confort émotionnelle pour renforcer nos capacités à réagir, renforcer notre empathie. Il nous explique que cela a beaucoup d’impacts y compris sur notre système immunitaire d’ailleurs.

Bref, un épisode passionnant forcément que vous apprécierez j’espère.

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : Donc tu es chercheur et docteurs en psychosocial, et aujourd’hui on va parler de bilan émotionnel. Quel est ton constat aujourd’hui sur l’état émotionnel des gens ? On va dire les Français pour en limiter le spectre.

CHRISTOPHE : Alors je suis un optimiste de base. Mais mon bilan ou mon interprétation n’est pas très joyeuse en ce moment. Moi, je considère qu’on vit un “hum émotionnel négatif”. Hum, je ne sais pas si tu vois ce que c’est, c’est une notion qui est comme ça, utilisée par certains catastrophistes qui te disent que là, il y a des bourdonnements ici et là sur cette petite boule bleue qui s’explique par le fait qu’on tape dans les ressources de la Terre, qu’on la maltraite et donc elle derrière elle, se rebiffe. Moi, j’ai pris cette notion-là,  je l’ai juste appliqué au domaine de la psychologie et en disant aujourd’hui, on vit un trop plein d’émotions négatives. Il n’y a qu’à voir les réactions des gens dans les rues, quand tu as 2 Bagnoles qui se percutent, pas plus tard qu’hier j’ai observé ça à 30 kilomètres heure, t’as deux types en costume cravate, ils ne se parlent pas dessus, ils se tapent. Donc c’est trop plein d’émotions négatives, je crois qu’à un moment, il faut un petit peu le corriger. Et comment est-ce que tu le corriges ? C’est l’essence même de tous mes travaux, de mes enquêtes, de mes investigations sur le terrain. Comment est-ce qu’on peut nous changer de mentalité ? Comment est-ce qu’on peut dépasser tout ça et transformer d’une certaine manière le toxique en quelque chose de bénéfique ?

GRÉGORY : Et ça, ça va intéresser plein de monde. Je pense, je ne suis pas certain, mais je pense que les gens ne se considèrent jamais comme toxiques. Donc on n’a jamais la sensation d’être soi-même toxique. Par contre, ce que tu m’expliquais, c’est que c’est important d’être en relation avec ses ombres, ses Dark Side, pour pouvoir apporter quelque chose de positif. C’est comme ça qu’on commence son bilan émotionnel ?

CHRISTOPHE : Alors tu peux le commencer aussi en faisant un test “l’enflure toxique” dans le bouquin. Il y a un test comme ça pour savoir si on est une enflure toxique ou pas, donc si on est quelqu’un qui contamine plutôt de manière régulière, négativement, les gens de son entourage. Donc là, tu peux voir à quel degré, à quel niveau tu te situes. Et après, il faut aussi savoir qu’à peu près 20 à 30 % des gens de notre entourage, en fait, nous considèrent comme un sale con. Qu’on soit bienveillant, qu’on soit généreux, qu’on y mette toutes les bonnes intentions, ben on est quand même toujours, inéluctablement, le sale con de quelqu’un. Donc il faut un peu faire face dans un miroir à sa propre toxicité et derrière il y a des manières de la réguler aussi. Et comment est-ce que tu là régules ? Notamment en travaillant une compétence clé que j’appelle l’intelligence émotionnelle. Et une étude qu’on a menée récemment avec des collègues, où plus tu as émotionnellement intelligent, moins t’es toxique, moins t’es machiavélique, plus tu as conscience de la conséquence de tes actes sur les autres. Donc, en travaillant cette dimension-là, tu vas diminuer ton propre niveau de toxicité. Tu seras un agent pathogène toxique, moins puissant. Moi, j’invite tout le monde à se recentrer sur ça et sur cette dimension-là, alors je ne peux que la définir en quelques mots. L’intelligence émotionnelle, en gros, c’est une capacité mentale qui te permet d’utiliser les émotions qui sont des informations, de les traiter intelligemment pour adopter un comportement qui te permet de bien t’adapter dans une situation et d’avoir un comportement qui soit bon pour toi, mais aussi bon pour autrui. Cette intelligence-là, elle a été vraiment découverte à la fin des années 80 et aujourd’hui, on sait comment ça fonctionne dans le cerveau grâce à l’imagerie médicale. On voit en direct live sur un écran d’ordinateur ce qui se passe là-haut. Donc, grâce à toutes ces découvertes en neurosciences, en psychosocial, en psychoclinique, aujourd’hui on est vraiment en mesure de se dire voilà comment ça marche et voilà comment est ce qu’on peut muscler, même si le cerveau n’est pas un muscle, muscler cet atout dans la vie.

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