[BEST-OF] Redécouvrir la sexualité masculine avec Chloé Macintosh

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GRÉGORY : je suis ravi de te recevoir une seconde fois sur ce podcast et cette fois-ci, on va parler de la sexualité, mais principalement pour les pénis, soit en tout cas pour les hommes. Parce que moi, je suis un homme, je m’intéresse aux sujets et pourtant, je me rends compte que dès que tu parles de ce sujet, de l’amélioration, si on peut appeler ça comme ça, de la sexualité. En fait, les hommes s’y intéressent moins, ça attire plutôt les femmes. Et je ne sais pas si tu as cette même sensation et qu’est-ce que toi cette époque ? Ou comment tu peux potentiellement l’expliquer ?

CHLOÉ : Non, je pense que c’est un point de vue qui est assez évident. Et d’ailleurs, quand j’ai lancé ce projet, je suis allé lever de l’argent en fait aux États-Unis pour ce projet et je me souviens beaucoup la question des investisseurs était Chloé quel va être ton marché principal ou le marché avec lequel tu veux vraiment commencer le projet ? En essayant de m’influencer très fortement vers un projet qui serait adressé aux femmes parce que c’est ce qu’il y a de plus simple, c’est ce qu’il y a de plus évident. Je suis une femme. On est dans une ère de la tech et dans le secteur des startup où vraiment les femmes entrepreneures maintenant, ça y est, on comprend vraiment que ça apporte de la valeur. Ça a été accepté, donc ça commence à ouvrir aussi tout un marché et je pense que les entrepreneurs le voient en tant qu’opportunité. Ils ont raison. En revanche, moi, mon point de vue n’est pas que stratégique par rapport à l’aspect commercial de la chose, mais vraiment l’intention de créer une opportunité un peu pour tout le monde. Et c’est important parce que finalement, on parle d’hommes et femmes. Mais le projet Kama, c’est une opportunité de vraiment revenir vers le corps et de penser au corps, à une opportunité et d’expériences de vie. Donc, si on vit dans son corps, comment on expérience la vie par rapport à si on est dans sa tête principalement, comment on expérience la vie. Donc finalement, moi, c’était vraiment important à la base que cette valeur-là, qui était focus sur le corps lui-même et le potentiel de notre corps humain qui, à mon avis, est immense et en plus très tourné vers le plaisir. Donc l’évolution de notre corps, finalement, a été guidée par nos désirs. Si on n’a pas de désir, on meurt, donc c’est quand même très guidée par le plaisir. Et c’est quelque chose qu’on a un peu oublié. Et je pense que l’homme d’autant plus qui n’est pas nécessairement dans la frivolité, dans la relaxation, dans l’ouverture, dans la réception, donc ce sont des valeurs qui sont associées au plaisir, peuvent trouver ça plus difficile comme zone d’exploration et d’autant plus si je pense que ça, c’est le problème principal qui enlève l’opportunité aux hommes. C’est qu’on a simplifié la sexualité masculine d’une façon tellement extrême que ce qu’ils expérimentent et ce qui est représenté dans le média est aligné. Donc, pour eux, pourquoi chercher plus loin alors que la femme ce qu’elle voit dans le média et ce qu’elle expérimente ce n’est pas pareil. Donc elle, elle se dit je cherche, il y a autre chose parce que moi ce n’est pas ça, ça ne connecte pas avec moi. Donc je pense que vraiment, à la base, c’est quelque chose encore une fois où il y a des constructions de notre société, des standards et hétéronormatifs qui font qu’on a beaucoup orienté la sexualité sur le plaisir masculin et que l’on l’a beaucoup simplifié parce que quand on a enlevé l’élément féminin qui l’élément plus articulé, plus de profondeur, qui est un peu dans la tête, dans la découverte, on enlève toute cette énergie-là, toute cette valeur. On se retrouve avec un système de sexe basique friction. On rentre, on sort, on se touche un peu, on pénètre, on éjacule, c’est fini. Et ça, c’est le modèle. Alors forcément, pourquoi chercher plus loin ?

GRÉGORY : Et pourtant, on est dans une société performative et les hommes, ils ont ce souci de performance. Je ne sais pas si c’est vrai pour les femmes, mais il y a quand même ce souci de performance chez l’homme, en particulier de combien de temps je vais durer ? Est-ce que mon pénis est suffisamment dur ? Tous ces trucs autour de la performance, donc ça va être intéressant d’abord qu’on parle je pense tous les deux potentiellement de technique, de conseils concrets pour les hommes parce que c’est intéressant à ce niveau-là. Et puis après, je serais intéressé pour aller un peu plus loin, c’est-à-dire dans la compréhension du corps de la femme, parce que c’est quand même essentiel. C’est quand même la majorité de la sexualité, malgré tout. Et puis après qu’on entre dans des zones qui sont moins expérimentées par une majorité d’hommes. Donc la question que je me pose, c’est comment ça se fait qu’il y a toujours cette logique performative et pourtant ce désintérêt pour justement améliorer sa performance. Parce qu’à la limite, on pourrait se dire pourquoi pas la performance ?

CHLOÉ : Eh ben oui, justement, la performance est une bonne chose. Après, c’est la définir, quand on est athlète ou quand on est musicien, la performance, c’est comment on évalue notre qualité, notre habilité d’exprimer notre talent. Donc, je pense que c’est quelque chose d’important. Après dans notre société encore une fois, ce sont des choses qu’on construit. On n’a fait que la performance était plus vite, plus dur, plus haut, plus fort, c’est toujours plus, et en fait là où on oublie, et ça, c’est une mentalité qui est effectivement plus masculine, c’est d’imaginer notre expérience de vie comme quelque chose de linéaire. Et le problème avec visualiser notre expérience de vie comme quelque chose linéaire, c’est qu’on ne peut pas s’arrêter, on ne peut pas revenir en arrière, on ne peut pas avoir des hauts et des bas puisqu’il faut qu’on aille toujours plus vite, plus loin. Et c’est comme ça qu’on évalue notre valeur. La réalité, c’est que notre cycle de vie, il est cyclique, c’est-à-dire que tout autour de nous, nous le rappelle. Il y a des cycles dans la nature, il y a que ça, des cycles dans la nature et nous, en tant que société stimulée par tout ce qui est industrialisé, etc, on se dit, c’est linéaire. Donc déjà, il y a un vrai problème, je dirais, mais presque au centre de nous même, dans la façon dont on projette une expérience de vie qui ne correspond pas à notre nature. Et là, on se déconnecte complètement avec nous-mêmes, on se déconnecte avec notre environnement. Et là, il y a un élément du coup, où la performance n’est plus appliquée de façon objective ou positive, mais devient finalement un outil autodestructif parce qu’on est maintenant dans une période de notre évolution où la jeunesse, les hommes qui ont moins de 30 ans sont ceux les plus affectés par tous les problèmes d’anxiétés sexuelles. Des érections sur lesquels on ne peut pas finalement avoir confiance. On se sent démuni par des situations qu’on n’arrive pas à contrôler où nos émotions nous bloques plutôt que nous inviter à nous ouvrir plus. Et en fait, on a une sorte de malaise parce qu’il y a très peu de communication dans la sexualité et que l’homme, finalement, a hérité de la responsabilité pratiquement non seulement de son plaisir à lui, mais du plaisir de la femme ou du partenaire avec qui il est, qu’on vit en se disant que le plaisir, il va nous arriver, si on a la chance d’être avec quelqu’un qui sait comment le trouver et comment nous ouvrir. Au lieu de se dire le plaisir, il n’y a que moi qu’il crée, il n’y a que moi qui peut le créer, mon propre plaisir, il y est dans mon corps, il n’y a personne qui le crée et que c’est en découvrant mon propre corps que je vais pouvoir finalement acquérir des outils et que ça, je peux l’emmener dans n’importe quelle situation, avec n’importe quel partenaire, avec quelqu’un que je viens de rencontrer, avec quelqu’un avec qui je suis depuis très longtemps, parce que mon plaisir, je le comprends et je peux le communiquer. Donc l’homme, lui, il est démuni parce que non seulement les femmes ont beaucoup évolué, la dynamique de relation a beaucoup évolué. Donc, la projection, je dirai binaire que l’homme représente et que la femme représente et des choses qui évoluent beaucoup. Il y a eu beaucoup aussi de choses récentes dans notre société autour du mouvement MeeToo, etc, qui ont fait que tout ce qui est consensuel, c’est-à-dire cette relation, connexion, communication sur la sexualité, devenue presque plus difficile qu’elle ne l’était déjà, et je pense que, en fait, ce qui manque, c’est vraiment un modèle. C’est-à-dire ? C’est très bien tout ça, on en parle beaucoup de la sexualité, on en parle tout le temps, mais nous, ce qu’on veut vraiment apporter à Kama, et c’est pour ça que j’apprécie ce que tu disais tout à l’heure au niveau des solutions pratiques et d’exercices et de choses qu’on peut communiquer. Le plus important, c’est de présenter aux gens des solutions pratiques parce que la sexualité, finalement, c’est la seule chose dans notre vie sur lequel on est curieux, et je pense qu’on veut être bon. Les hommes, ils ont un désir profond de trouver et de donner du plaisir. Je pense que l’homme, à sa grande majorité, ne veut qu’une chose, c’est être capable de donner et de communiquer le plaisir et de voir que la personne avec qui il est s’ouvre, se relaxe et est en train de passer un moment super. L’homme, c’est ce qu’il veut. Je pense qu’il y a une volonté de bien faire. Il n’y a pas nécessairement la volonté de prendre que pour lui, je ne pense pas que c’est le cas. Donc, c’est vraiment un problème d’éducation qu’on n’a pas reçu et que, du coup, on a vraiment détourné et je dirais vaguement corrompu l’opportunité sexuelle, non seulement pour notre plaisir dans le moment, mais aussi pour ce que ça peut nous apporter, par exemple en termes de confiance en nous, en termes de connaissance de nous-mêmes, en termes de pratique, par exemple avoir une pratique autour de la sexualité, quelque chose qui est assez nouveau, cette idée de pratiquer finalement, cette chose qu’on veut. On veut être performant, on veut être bon, il faut le pratiquer comme toutes les autres choses dans notre vie. Et donc, comment on se sert de la masturbation, par exemple, comme opportunité de devenir un excellent lover, au lieu de se dire la masturbation, c’est pour me relisser vite fait, je le fais tous les jours, ça me connecte avec ma sexualité, ça me garde. Je ne sais pas ce qu’on a dans la tête autour de ça, mais la sexualité, ça devrait être vraiment sacré, où on a une intention précise, soit de découvrir quelque chose de nouveau, soit de changer la façon dont on le fait, soit d’aller plus loin, d’essayer de durer plus longtemps. Peu importe que ça peut être d’avoir une intention de le faire avec un objectif de connexion avec soi-même, donc vraiment de faire l’effort de sentir, d’arrêter, peut être de regarder du porn systématiquement. Moi, je ne suis pas du tout dans le business de dire aux gens de faire ceci ou cela. Le porn a une fonction, mais quand on en dépend et quand on n’arrive plus à trouver une source érotique en soi-même parce qu’on dépend de cette référence visuelle, là, le problème se lève. Et souvent d’ailleurs, les gens s’en rendent parce qu’ils ne se sentent pas très bien après l’interaction porn. Tu ne te sens pas vraiment satisfait, donc tu le sens dans ton corps que ce n’est pas idéal pour toi. Donc c’est prendre des pauses et de temps en temps, soit, par exemple, enlever le son, regarder l’image ou enlever l’image, garder le son. Essayer d’enlever un élément sensoriel pour récupérer cet élément sensoriel pour vous-même. Ça, ce sont des façons d’utiliser le porn d’une façon adaptée, un petit peu et de temps en temps, pauser sur une seule image et essayez vraiment de créer le reste en soi-même. Donc trouver des moyens pour faire des transitions par rapport à des habitudes qui, finalement, ne nous servent pas.

La suite à écouter sur Vlan !

Description de l’épisode

Comme chaque été, je fais une sélection des meilleurs épisodes de la saison pour vous proposer de découvrir ou de redécouvrir des épisodes exceptionnels.
Chloé Macintosh est la fondatrice de Kama, une application dédiée à la santé sexuelle.
Nous avions déjà fait un épisode sur la sexualité ensemble qui se trouve être l’épisode le plus écouté du podcast mais quand je l’ai diffusé, j’ai réalisé que seules les femmes réagissaient. Alors, je me suis posé la question des hommes.
C’est vrai qu’entres mecs, on parle peu de ces sujets et qu’au final, même si les hommes sont dans une logique performative (les femmes aussi d’ailleurs), ils ne s’intéressent pas vraiment à la santé sexuelle et à sortir des sentiers battus.
Simplement accepter que tous autant que nous sommes, la sexualité est supposer aller de soi mais c’est loin d’être le cas. Notre seul socle commun d’apprentissage reste le porno mais les imaginaires projetés sont très loin de la réalité. Alors comment aller plus loin?
Les hommes se posent nécessairement des questions liées au fait d’avoir un pénis: comment rester dur? Quid du micro penis? Est-ce que ma verge est suffisamment grande? Large? Quid si j’ai une panne? Quid si je n’éjacule pas? Comment donner du plaisir à ma/mon partenaire? Comment durer plus longtemps?
Avec Chloé nous abordons ces questions avec des conseils très pratiques mais aussi d’autres sujets comme vous allez pouvoir vous en rendre compte à l’écoute de l’épisode.

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : je suis ravi de te recevoir une seconde fois sur ce podcast et cette fois-ci, on va parler de la sexualité, mais principalement pour les pénis, soit en tout cas pour les hommes. Parce que moi, je suis un homme, je m’intéresse aux sujets et pourtant, je me rends compte que dès que tu parles de ce sujet, de l’amélioration, si on peut appeler ça comme ça, de la sexualité. En fait, les hommes s’y intéressent moins, ça attire plutôt les femmes. Et je ne sais pas si tu as cette même sensation et qu’est-ce que toi cette époque ? Ou comment tu peux potentiellement l’expliquer ?

CHLOÉ : Non, je pense que c’est un point de vue qui est assez évident. Et d’ailleurs, quand j’ai lancé ce projet, je suis allé lever de l’argent en fait aux États-Unis pour ce projet et je me souviens beaucoup la question des investisseurs était Chloé quel va être ton marché principal ou le marché avec lequel tu veux vraiment commencer le projet ? En essayant de m’influencer très fortement vers un projet qui serait adressé aux femmes parce que c’est ce qu’il y a de plus simple, c’est ce qu’il y a de plus évident. Je suis une femme. On est dans une ère de la tech et dans le secteur des startup où vraiment les femmes entrepreneures maintenant, ça y est, on comprend vraiment que ça apporte de la valeur. Ça a été accepté, donc ça commence à ouvrir aussi tout un marché et je pense que les entrepreneurs le voient en tant qu’opportunité. Ils ont raison. En revanche, moi, mon point de vue n’est pas que stratégique par rapport à l’aspect commercial de la chose, mais vraiment l’intention de créer une opportunité un peu pour tout le monde. Et c’est important parce que finalement, on parle d’hommes et femmes. Mais le projet Kama, c’est une opportunité de vraiment revenir vers le corps et de penser au corps, à une opportunité et d’expériences de vie. Donc, si on vit dans son corps, comment on expérience la vie par rapport à si on est dans sa tête principalement, comment on expérience la vie. Donc finalement, moi, c’était vraiment important à la base que cette valeur-là, qui était focus sur le corps lui-même et le potentiel de notre corps humain qui, à mon avis, est immense et en plus très tourné vers le plaisir. Donc l’évolution de notre corps, finalement, a été guidée par nos désirs. Si on n’a pas de désir, on meurt, donc c’est quand même très guidée par le plaisir. Et c’est quelque chose qu’on a un peu oublié. Et je pense que l’homme d’autant plus qui n’est pas nécessairement dans la frivolité, dans la relaxation, dans l’ouverture, dans la réception, donc ce sont des valeurs qui sont associées au plaisir, peuvent trouver ça plus difficile comme zone d’exploration et d’autant plus si je pense que ça, c’est le problème principal qui enlève l’opportunité aux hommes. C’est qu’on a simplifié la sexualité masculine d’une façon tellement extrême que ce qu’ils expérimentent et ce qui est représenté dans le média est aligné. Donc, pour eux, pourquoi chercher plus loin alors que la femme ce qu’elle voit dans le média et ce qu’elle expérimente ce n’est pas pareil. Donc elle, elle se dit je cherche, il y a autre chose parce que moi ce n’est pas ça, ça ne connecte pas avec moi. Donc je pense que vraiment, à la base, c’est quelque chose encore une fois où il y a des constructions de notre société, des standards et hétéronormatifs qui font qu’on a beaucoup orienté la sexualité sur le plaisir masculin et que l’on l’a beaucoup simplifié parce que quand on a enlevé l’élément féminin qui l’élément plus articulé, plus de profondeur, qui est un peu dans la tête, dans la découverte, on enlève toute cette énergie-là, toute cette valeur. On se retrouve avec un système de sexe basique friction. On rentre, on sort, on se touche un peu, on pénètre, on éjacule, c’est fini. Et ça, c’est le modèle. Alors forcément, pourquoi chercher plus loin ?

GRÉGORY : Et pourtant, on est dans une société performative et les hommes, ils ont ce souci de performance. Je ne sais pas si c’est vrai pour les femmes, mais il y a quand même ce souci de performance chez l’homme, en particulier de combien de temps je vais durer ? Est-ce que mon pénis est suffisamment dur ? Tous ces trucs autour de la performance, donc ça va être intéressant d’abord qu’on parle je pense tous les deux potentiellement de technique, de conseils concrets pour les hommes parce que c’est intéressant à ce niveau-là. Et puis après, je serais intéressé pour aller un peu plus loin, c’est-à-dire dans la compréhension du corps de la femme, parce que c’est quand même essentiel. C’est quand même la majorité de la sexualité, malgré tout. Et puis après qu’on entre dans des zones qui sont moins expérimentées par une majorité d’hommes. Donc la question que je me pose, c’est comment ça se fait qu’il y a toujours cette logique performative et pourtant ce désintérêt pour justement améliorer sa performance. Parce qu’à la limite, on pourrait se dire pourquoi pas la performance ?

CHLOÉ : Eh ben oui, justement, la performance est une bonne chose. Après, c’est la définir, quand on est athlète ou quand on est musicien, la performance, c’est comment on évalue notre qualité, notre habilité d’exprimer notre talent. Donc, je pense que c’est quelque chose d’important. Après dans notre société encore une fois, ce sont des choses qu’on construit. On n’a fait que la performance était plus vite, plus dur, plus haut, plus fort, c’est toujours plus, et en fait là où on oublie, et ça, c’est une mentalité qui est effectivement plus masculine, c’est d’imaginer notre expérience de vie comme quelque chose de linéaire. Et le problème avec visualiser notre expérience de vie comme quelque chose linéaire, c’est qu’on ne peut pas s’arrêter, on ne peut pas revenir en arrière, on ne peut pas avoir des hauts et des bas puisqu’il faut qu’on aille toujours plus vite, plus loin. Et c’est comme ça qu’on évalue notre valeur. La réalité, c’est que notre cycle de vie, il est cyclique, c’est-à-dire que tout autour de nous, nous le rappelle. Il y a des cycles dans la nature, il y a que ça, des cycles dans la nature et nous, en tant que société stimulée par tout ce qui est industrialisé, etc, on se dit, c’est linéaire. Donc déjà, il y a un vrai problème, je dirais, mais presque au centre de nous même, dans la façon dont on projette une expérience de vie qui ne correspond pas à notre nature. Et là, on se déconnecte complètement avec nous-mêmes, on se déconnecte avec notre environnement. Et là, il y a un élément du coup, où la performance n’est plus appliquée de façon objective ou positive, mais devient finalement un outil autodestructif parce qu’on est maintenant dans une période de notre évolution où la jeunesse, les hommes qui ont moins de 30 ans sont ceux les plus affectés par tous les problèmes d’anxiétés sexuelles. Des érections sur lesquels on ne peut pas finalement avoir confiance. On se sent démuni par des situations qu’on n’arrive pas à contrôler où nos émotions nous bloques plutôt que nous inviter à nous ouvrir plus. Et en fait, on a une sorte de malaise parce qu’il y a très peu de communication dans la sexualité et que l’homme, finalement, a hérité de la responsabilité pratiquement non seulement de son plaisir à lui, mais du plaisir de la femme ou du partenaire avec qui il est, qu’on vit en se disant que le plaisir, il va nous arriver, si on a la chance d’être avec quelqu’un qui sait comment le trouver et comment nous ouvrir. Au lieu de se dire le plaisir, il n’y a que moi qu’il crée, il n’y a que moi qui peut le créer, mon propre plaisir, il y est dans mon corps, il n’y a personne qui le crée et que c’est en découvrant mon propre corps que je vais pouvoir finalement acquérir des outils et que ça, je peux l’emmener dans n’importe quelle situation, avec n’importe quel partenaire, avec quelqu’un que je viens de rencontrer, avec quelqu’un avec qui je suis depuis très longtemps, parce que mon plaisir, je le comprends et je peux le communiquer. Donc l’homme, lui, il est démuni parce que non seulement les femmes ont beaucoup évolué, la dynamique de relation a beaucoup évolué. Donc, la projection, je dirai binaire que l’homme représente et que la femme représente et des choses qui évoluent beaucoup. Il y a eu beaucoup aussi de choses récentes dans notre société autour du mouvement MeeToo, etc, qui ont fait que tout ce qui est consensuel, c’est-à-dire cette relation, connexion, communication sur la sexualité, devenue presque plus difficile qu’elle ne l’était déjà, et je pense que, en fait, ce qui manque, c’est vraiment un modèle. C’est-à-dire ? C’est très bien tout ça, on en parle beaucoup de la sexualité, on en parle tout le temps, mais nous, ce qu’on veut vraiment apporter à Kama, et c’est pour ça que j’apprécie ce que tu disais tout à l’heure au niveau des solutions pratiques et d’exercices et de choses qu’on peut communiquer. Le plus important, c’est de présenter aux gens des solutions pratiques parce que la sexualité, finalement, c’est la seule chose dans notre vie sur lequel on est curieux, et je pense qu’on veut être bon. Les hommes, ils ont un désir profond de trouver et de donner du plaisir. Je pense que l’homme, à sa grande majorité, ne veut qu’une chose, c’est être capable de donner et de communiquer le plaisir et de voir que la personne avec qui il est s’ouvre, se relaxe et est en train de passer un moment super. L’homme, c’est ce qu’il veut. Je pense qu’il y a une volonté de bien faire. Il n’y a pas nécessairement la volonté de prendre que pour lui, je ne pense pas que c’est le cas. Donc, c’est vraiment un problème d’éducation qu’on n’a pas reçu et que, du coup, on a vraiment détourné et je dirais vaguement corrompu l’opportunité sexuelle, non seulement pour notre plaisir dans le moment, mais aussi pour ce que ça peut nous apporter, par exemple en termes de confiance en nous, en termes de connaissance de nous-mêmes, en termes de pratique, par exemple avoir une pratique autour de la sexualité, quelque chose qui est assez nouveau, cette idée de pratiquer finalement, cette chose qu’on veut. On veut être performant, on veut être bon, il faut le pratiquer comme toutes les autres choses dans notre vie. Et donc, comment on se sert de la masturbation, par exemple, comme opportunité de devenir un excellent lover, au lieu de se dire la masturbation, c’est pour me relisser vite fait, je le fais tous les jours, ça me connecte avec ma sexualité, ça me garde. Je ne sais pas ce qu’on a dans la tête autour de ça, mais la sexualité, ça devrait être vraiment sacré, où on a une intention précise, soit de découvrir quelque chose de nouveau, soit de changer la façon dont on le fait, soit d’aller plus loin, d’essayer de durer plus longtemps. Peu importe que ça peut être d’avoir une intention de le faire avec un objectif de connexion avec soi-même, donc vraiment de faire l’effort de sentir, d’arrêter, peut être de regarder du porn systématiquement. Moi, je ne suis pas du tout dans le business de dire aux gens de faire ceci ou cela. Le porn a une fonction, mais quand on en dépend et quand on n’arrive plus à trouver une source érotique en soi-même parce qu’on dépend de cette référence visuelle, là, le problème se lève. Et souvent d’ailleurs, les gens s’en rendent parce qu’ils ne se sentent pas très bien après l’interaction porn. Tu ne te sens pas vraiment satisfait, donc tu le sens dans ton corps que ce n’est pas idéal pour toi. Donc c’est prendre des pauses et de temps en temps, soit, par exemple, enlever le son, regarder l’image ou enlever l’image, garder le son. Essayer d’enlever un élément sensoriel pour récupérer cet élément sensoriel pour vous-même. Ça, ce sont des façons d’utiliser le porn d’une façon adaptée, un petit peu et de temps en temps, pauser sur une seule image et essayez vraiment de créer le reste en soi-même. Donc trouver des moyens pour faire des transitions par rapport à des habitudes qui, finalement, ne nous servent pas.

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