[BEST-OF] Comment se reconnecter à ses aspirations avec Ferdinand Richter

VLAN! Podcast
VLAN! Podcast
[BEST-OF] Comment se reconnecter à ses aspirations avec Ferdinand Richter
Loading
/

GRÉGORY : On va parler de ton parcours et on va parler de ce que les gens peuvent faire pour aller dans le sens d’une reconnexion à eux-mêmes, à la nature et aux autres. Toi, tu es à l’origine un joueur de rugby professionnel, entretemps tu es passé par la permaculture, mais aujourd’hui, tu es directeur général des Kodiak, qui est un moteur de recherche éthique. C’est intéressant d’avoir fait ce mouvement, je trouve du très physique, après à la terre, puis au numérique, qui n’est pas un chemin très droit. L question qu’on me pose moi tout le temps, effectivement, c’est qu’est-ce que je peux faire pour aller dans le sens de l’écologie ? Je trie mes déchets, j’essaye de prendre moins la voiture, je prends mon vélo, je compense mes vols en plantant des arbres via des services, etc. Et puis, il y a aussi cette question “oui j’adore la nature, moi aussi je voudrais bien changer de métier, mais j’ai un niveau de vie. Tu comprends ? J’ai des enfants, j’ai un appartement à Paris, ça coûte cher, etc”. Enfin, toutes ces discussions que tout le monde a dans sa tête, plus ou moins qui ont une conscience écologique, mais je crois que la conscience écologique est bien là maintenant. Elle n’est pas forcément dans les faits, elle est là énergétiquement au moins. Qu’est-ce que tu as envie de dire à ces personnes qui ont envie de faire un pas, mais qui ne savent pas par quel bout le prendre ? 

FERDINAND : Je crois qu’il y a plein de pas à faire, et ceux qui ont déjà fait un premier pas, et souvent, il y a plein de gens qui ont fait un premier pas. Je leur dirai faites un deuxième. Et là, que ce soit diminuer sa consommation de viande, essayer d’arrêter le plastique, il y a plein de choses qu’on sait maintenant où il faut juste s’y mettre. Donc ça peut être aussi simple. Et après, c’est aussi tout simplement s’informer, en apprendre plus. Après, clairement, ce qui m’a déclenchée mon engagement écologique aujourd’hui, c’était que je me trouvais à un endroit dans ma vie ou je n’étais pas heureux. Voilà, c’est aussi bête que ça. Et quand tu n’es pas heureux quelque part, soit tu y restes et tu essaies de te convaincre que finalement t’es heureux, et ça se passe quand même beaucoup, des gens qui ne sont pas bien dans leur métier, etc et on va s’inventer plein de raisons. Pourquoi on ne peut pas.  Et à un moment donné, tu arrives à un point, tu dis “ok, là, vraiment, ça ne va pas. Je sors de cet endroit-là”, et moi, c’est ce que j’ai fait. J’étais coach et formateur, il y a quelque chose qui ne m’allait pas, sans forcément savoir qu’est-ce que c’était. Du coup, je me suis assuré, j’ai à peu près un/deux ans où je peux à peu près vivre avec très peu, mais ça va aller, donc j’arrête et je sors de ma zone de confort et je vais découvrir des mondes qui peuvent être à l’autre bout du monde, mais qui peuvent être devant ma porte que je ne connais pas. Voilà et je vois si ça me plait et si ça ne me plait pas ? En permaculture, on dit souvent qu’il faut avoir un design global de peut-être la vie de rêve que tu as envie d’avoir. Mais après, tu commences avec 1 plan de tomates. C’est ça qui est intéressant, ça veut dire dans cette démarche-là, on peut démarrer avec “Je vais acheter bio ou local plutôt que ce que je faisais avant”, jusqu’à “Ok maintenant, je sais vers où je vais et je me lance carrément dans l’aventure”. Après, à chacun de voir, si on a envie d’un changement radical ? Parfois, c’est plus simple pour certaines personnes de dire je coupe tout et je change complètement. Il faut savoir aussi que c’est une grande prise de risque ou bien ce que je fais maintenant, ce sont aussi des transitions plus douces. Ça veut dire on négocie par exemple un mi-temps ou une rupture conventionnelle, ce qui donne quand même une certaine sécurité financière. Et après je me forme à autre chose ou je vais découvrir autre chose. Voilà, c’est vraiment je crois, être curieux de se dire que c’est chouette vers où on va se reconnecter à la nature, ça fait un bien fou. Et si on peut se le permettre d’expérimenter, de tenter et après tout simplement de se dire ok, je suis assez égoïste pour écouter ce qui me fait du bien.

GRÉGORY : Mais du coup, j’ai l’impression que les gens se disent “c’est génial”. Ben, tu regardes un documentaire et tu te dis “Oh, c’est super”, mais en fait tu ne le fais pas parce qu’en fait la majorité des gens sont quand même en ville, beaucoup qui nous écoutent sont à Paris ou à Lyon, Bordeaux, Marseille, enfin dans des grandes villes. Et c’est quand même très loin de leur vie, en fait. Où est-ce que tu trouves le courage de remettre en question ta propre vie, mais aussi peut-être parfois la vie de ta famille ? Parce qu’en fait, souvent les gens ont des enfants, sont mariés, etc.  Comment tu fais cette transition ?

FERDINAND : Clairement, notamment qu’on a une famille, c’est quelque chose, d’après moi, qu’il faut poser avec la famille. En fait, le fond de l’écologie, qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qui manque aujourd’hui dans notre société qu’on a fait exprès d’enlever, c’est le lien. C’est-à-dire dans les entreprises, le lien social, parce qu’on veut de la performance, il est enlevé. Dans nos sols, on met tous des pesticides qui détruisent les liens entre les plantes. Bref, c’est un schéma qu’on retrouve dans beaucoup de partis.  Donc si tu appliques ça dans une famille, c’est déjà de communiquer, d’en parler, de dire qu’on a des doutes, qu’on a des envies, qu’on ne sait pas, et de dire ok, peut-être qu’ensemble on peut co-construire quelque chose. Déjà là pour moi, tu es dans une démarche écologique et qui est presque encore plus importante que juste d’arrêter le plastique ou aussi importante on va dire.

GRÉGORY : En fait elle va avec pour moi. C’est marrant, j’ai la sensation que toute cette tendance autour du développement personnel qui est immense parce que les gens se rendent bien compte qu’ils sont perdus. Ils cherchent du sens dans leur vie. On est tous à peu près à cet endroit-là, plus ou moins avec des niveaux de conscience plus ou moins élevés, mais on cherche du sens dans sa vie, on fait du développement personnel parce qu’on en a trop de décisions à prendre. On voit bien qu’on n’est pas bien, mais en même temps, on ne sait pas trop par quel bout le prendre. C’est une première étape, quand tu parles de lien, il y a d’abord le lien à soi et ensuite arrive le lien aux autres et le lien, la nature, non ?

FERDINAND : Je crois que chacun a sa façon de l’approcher. Le lien, soit j’aime beaucoup parce que j’ai un petit peu du mal avec la notion de développement personnel, parce que ça veut dire qu’il faut se développer et souvent ça veut dire il faut être meilleur que ce qu’on est. Donc au fond, il y a beaucoup de ces approches qui sont exactement dans la même philosophie que ce qui nous a amenée là où on en est aujourd’hui. On parle toujours “Ouais, on va se former”, non, il faut se déformer un peu, parce qu’on est tellement formaté à se ressembler tous. C’est tout simplement réapprendre à prendre la forme qu’on veut parce qu’elle nous fait du bien. 

La suite a écouté sur VLAN !

Description de l’épisode

Ferdinand Richter est le DG France d’Ecosia un moteur de recherche éthique.

Quand Ferdinand est venu au studio nous devions enregistrer un épisode sur la pollution numérique mais en discutant tous les 2, j’ai trouvé ses points de vue sur la manière de se réaligner avec soi tellement pertinents que nous avons changé de sujet.Ici nous parlons donc la relation à soi, la relation aux autres et la relation à la nature en passant par le prisme du lien à soi qui est toujours la première brique par laquelle chacun.e doit passer.

Avec des exemples simples, il explique comment la société moderne à briser le lien à tous les niveaux mais aussi comment cette logique de performance a beaucoup abimé notre lien.

Nous parlons donc de comment donner du sens à la vie qui me semble la question existentielle par essence. Evidemment, c’est une partie de la réponse uniquement, c’est sa réponse à lui mais une réponse éclairée et vraiment intéressante pour une personne qui a eu plusieurs vies.

D’abord sportif de haut niveau mais ensuite agriculteur, coach et enfin DG d’une société avec une mission responsable.Il s’agit d’un épisode un peu différent et en même temps complètement aligné avec les sujets que je traite puisque je crois qu’on ne pourra pas changer la société sans créer de lien à soi et surtout que cette partie a largement débuté.

Vous aimerez aussi ces épisodes

Transcription partielle de l’épisode

VLAN! Podcast
VLAN! Podcast
[BEST-OF] Comment se reconnecter à ses aspirations avec Ferdinand Richter
Loading
/

GRÉGORY : On va parler de ton parcours et on va parler de ce que les gens peuvent faire pour aller dans le sens d’une reconnexion à eux-mêmes, à la nature et aux autres. Toi, tu es à l’origine un joueur de rugby professionnel, entretemps tu es passé par la permaculture, mais aujourd’hui, tu es directeur général des Kodiak, qui est un moteur de recherche éthique. C’est intéressant d’avoir fait ce mouvement, je trouve du très physique, après à la terre, puis au numérique, qui n’est pas un chemin très droit. L question qu’on me pose moi tout le temps, effectivement, c’est qu’est-ce que je peux faire pour aller dans le sens de l’écologie ? Je trie mes déchets, j’essaye de prendre moins la voiture, je prends mon vélo, je compense mes vols en plantant des arbres via des services, etc. Et puis, il y a aussi cette question “oui j’adore la nature, moi aussi je voudrais bien changer de métier, mais j’ai un niveau de vie. Tu comprends ? J’ai des enfants, j’ai un appartement à Paris, ça coûte cher, etc”. Enfin, toutes ces discussions que tout le monde a dans sa tête, plus ou moins qui ont une conscience écologique, mais je crois que la conscience écologique est bien là maintenant. Elle n’est pas forcément dans les faits, elle est là énergétiquement au moins. Qu’est-ce que tu as envie de dire à ces personnes qui ont envie de faire un pas, mais qui ne savent pas par quel bout le prendre ? 

FERDINAND : Je crois qu’il y a plein de pas à faire, et ceux qui ont déjà fait un premier pas, et souvent, il y a plein de gens qui ont fait un premier pas. Je leur dirai faites un deuxième. Et là, que ce soit diminuer sa consommation de viande, essayer d’arrêter le plastique, il y a plein de choses qu’on sait maintenant où il faut juste s’y mettre. Donc ça peut être aussi simple. Et après, c’est aussi tout simplement s’informer, en apprendre plus. Après, clairement, ce qui m’a déclenchée mon engagement écologique aujourd’hui, c’était que je me trouvais à un endroit dans ma vie ou je n’étais pas heureux. Voilà, c’est aussi bête que ça. Et quand tu n’es pas heureux quelque part, soit tu y restes et tu essaies de te convaincre que finalement t’es heureux, et ça se passe quand même beaucoup, des gens qui ne sont pas bien dans leur métier, etc et on va s’inventer plein de raisons. Pourquoi on ne peut pas.  Et à un moment donné, tu arrives à un point, tu dis “ok, là, vraiment, ça ne va pas. Je sors de cet endroit-là”, et moi, c’est ce que j’ai fait. J’étais coach et formateur, il y a quelque chose qui ne m’allait pas, sans forcément savoir qu’est-ce que c’était. Du coup, je me suis assuré, j’ai à peu près un/deux ans où je peux à peu près vivre avec très peu, mais ça va aller, donc j’arrête et je sors de ma zone de confort et je vais découvrir des mondes qui peuvent être à l’autre bout du monde, mais qui peuvent être devant ma porte que je ne connais pas. Voilà et je vois si ça me plait et si ça ne me plait pas ? En permaculture, on dit souvent qu’il faut avoir un design global de peut-être la vie de rêve que tu as envie d’avoir. Mais après, tu commences avec 1 plan de tomates. C’est ça qui est intéressant, ça veut dire dans cette démarche-là, on peut démarrer avec “Je vais acheter bio ou local plutôt que ce que je faisais avant”, jusqu’à “Ok maintenant, je sais vers où je vais et je me lance carrément dans l’aventure”. Après, à chacun de voir, si on a envie d’un changement radical ? Parfois, c’est plus simple pour certaines personnes de dire je coupe tout et je change complètement. Il faut savoir aussi que c’est une grande prise de risque ou bien ce que je fais maintenant, ce sont aussi des transitions plus douces. Ça veut dire on négocie par exemple un mi-temps ou une rupture conventionnelle, ce qui donne quand même une certaine sécurité financière. Et après je me forme à autre chose ou je vais découvrir autre chose. Voilà, c’est vraiment je crois, être curieux de se dire que c’est chouette vers où on va se reconnecter à la nature, ça fait un bien fou. Et si on peut se le permettre d’expérimenter, de tenter et après tout simplement de se dire ok, je suis assez égoïste pour écouter ce qui me fait du bien.

GRÉGORY : Mais du coup, j’ai l’impression que les gens se disent “c’est génial”. Ben, tu regardes un documentaire et tu te dis “Oh, c’est super”, mais en fait tu ne le fais pas parce qu’en fait la majorité des gens sont quand même en ville, beaucoup qui nous écoutent sont à Paris ou à Lyon, Bordeaux, Marseille, enfin dans des grandes villes. Et c’est quand même très loin de leur vie, en fait. Où est-ce que tu trouves le courage de remettre en question ta propre vie, mais aussi peut-être parfois la vie de ta famille ? Parce qu’en fait, souvent les gens ont des enfants, sont mariés, etc.  Comment tu fais cette transition ?

FERDINAND : Clairement, notamment qu’on a une famille, c’est quelque chose, d’après moi, qu’il faut poser avec la famille. En fait, le fond de l’écologie, qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qui manque aujourd’hui dans notre société qu’on a fait exprès d’enlever, c’est le lien. C’est-à-dire dans les entreprises, le lien social, parce qu’on veut de la performance, il est enlevé. Dans nos sols, on met tous des pesticides qui détruisent les liens entre les plantes. Bref, c’est un schéma qu’on retrouve dans beaucoup de partis.  Donc si tu appliques ça dans une famille, c’est déjà de communiquer, d’en parler, de dire qu’on a des doutes, qu’on a des envies, qu’on ne sait pas, et de dire ok, peut-être qu’ensemble on peut co-construire quelque chose. Déjà là pour moi, tu es dans une démarche écologique et qui est presque encore plus importante que juste d’arrêter le plastique ou aussi importante on va dire.

GRÉGORY : En fait elle va avec pour moi. C’est marrant, j’ai la sensation que toute cette tendance autour du développement personnel qui est immense parce que les gens se rendent bien compte qu’ils sont perdus. Ils cherchent du sens dans leur vie. On est tous à peu près à cet endroit-là, plus ou moins avec des niveaux de conscience plus ou moins élevés, mais on cherche du sens dans sa vie, on fait du développement personnel parce qu’on en a trop de décisions à prendre. On voit bien qu’on n’est pas bien, mais en même temps, on ne sait pas trop par quel bout le prendre. C’est une première étape, quand tu parles de lien, il y a d’abord le lien à soi et ensuite arrive le lien aux autres et le lien, la nature, non ?

FERDINAND : Je crois que chacun a sa façon de l’approcher. Le lien, soit j’aime beaucoup parce que j’ai un petit peu du mal avec la notion de développement personnel, parce que ça veut dire qu’il faut se développer et souvent ça veut dire il faut être meilleur que ce qu’on est. Donc au fond, il y a beaucoup de ces approches qui sont exactement dans la même philosophie que ce qui nous a amenée là où on en est aujourd’hui. On parle toujours “Ouais, on va se former”, non, il faut se déformer un peu, parce qu’on est tellement formaté à se ressembler tous. C’est tout simplement réapprendre à prendre la forme qu’on veut parce qu’elle nous fait du bien. 

La suite a écouté sur VLAN !

Menu