#270 “Métamorphose intérieure : Explorer ses blessures originelles avec Anne Ghesquière

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#270 "Métamorphose intérieure : Explorer ses blessures originelles avec Anne Ghesquière
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GREGORY :  Bonjour à toutes et bonjour à tous ! Bonjour Anne !

ANNE : Bonjour Grégory.

GREGORY : Comment ça va ?

ANNE : Ça va bien? Je suis ravie d’être avec toi.

GREGORY : Ben oui, moi aussi ça fait longtemps, ça fait longtemps qu’on s’est pas vu en plus.

ANNE : Oui d’ailleurs on a papoté comme des commères avant de commencer ce podcast. Trop content de se voir !

GREGORY : Oui, donc tu as créé Métamorphoses il y a quatre ans, c’est ça? Je ne me trompe pas? Quatre ans ou cinq ans ?

ANNE : On a démarré en janvier la saison cinq de Métamorphose. On a commencé en janvier 2019.

GREGORY : Métamorphose qui est un des gros succès du podcast quand même. On peut se dire ça écoute.

ANNE : On peut se dire ça, on est le troisième podcast français en audience certifiée ACPM et on a 2,5 millions d’écoutes par mois.

GREGORY : Ouais, c’est énorme.

ANNE : Oui, je me rends pas compte parce que tu sais, parfois par rapport à des radios nationales, on a l’air de tellement petit.

GREGORY : Petit.

GREGORY : Je ne suis pas sûr moi même. Enfin par rapport à quelques émissions quand même, mais je pense que majoritairement, tu es bien. T’es bien quoi?

ANNE : Je crois que la matinale de France Inter, il doit faire trois fois ça sur une émission.

GREGORY : Qui est la première matinale de France !

ANNE : Oui oui, c’est vrai. Si on se compare aux géants par exemple.

GREGORY : Ça reste un des plus gros podcasts en France, donc c’est incroyable.

ANNE : Oui, c’est incroyable. Oui, eh bien c’est toi qui m’a mis le pied à l’étrier, hein? C’est ce qu’on disait hors antenne. Parce que le jour où j’ai eu la révélation que je devais me lancer dans le podcast, je me suis dit “Qui va m’apprendre à faire ça ?” Et c’était toi et Pierre Henry.

GREGORY : Ouais, c’est fou. C’est fou. Euh, justement, elle est sortie d’où cette envie? Pourquoi t’as eu envie de faire ça? Et pourquoi ce sujet alors?

ANNE : Cette envie? Tu sais, j’avais fondé ce magazine FémininBio, bien sûr, il y a quinze ans, seize ans presque maintenant, et j’avais rencontré vraiment des gens extraordinaires pendant toutes ces années, avec qui j’avais des conversations vraiment intimes dans le domaine de la psychologie, du développement personnel, de l’engagement sociétal, de l’écologie, de la parentalité bienveillante. Enfin, c’était vraiment tous ces sujets holistiques. Je mets des guillemets que j’avais au sein de féminin bio et quand on le passait dans le magazine papier ou sur le web, je trouvais qu’en retranscrivant ces interviews, même si les mots sont extraordinaires, mais je trouvais qu’en terme de vibration et d’intimité, il y avait quelque chose qui se perdait dans la conversation one to one, comme celle qu’on a échangé même avant ce podcast où on est vraiment directement ensemble. Et je lis un article dans un magazine féminin qui dit que les podcasts reviennent en force. On est en 2018 et je me dis mais c’est ça qu’il faut que je fasse. En fait, toutes ces personnes avec qui j’ai ces conversations intimes depuis plus de dix ans, il faut les enregistrer pour peut être alors à l’époque c’était peut être en même temps les porter sur le papier, etc. Mais, mais au moins qu’on ait cette vibration originelle qui s’est jouée à ce moment là. C’est vrai que la voix, c’est quelque chose de très particulier. Enfin, c’est pas toi qui va me contredire, c’est ton métier aussi !

ANNE :  Et donc j’ai vraiment eu comme une sorte de truc qui m’est tombé dessus, on pourrait dire peut être une révélation. J’ai su tout de suite que c’était ça qu’il fallait que je fasse. Et à partir de ce moment là, j’ai même pu des idées très claires. Comment ça s’est enchaîné. Je suis venu vous voir avec Pierre Henry à ce moment là en disant Il faut que je trouve des personnes pour me former au podcast. Tous les gens vont se précipiter pour dire “forme nous au podcast”. Mais voilà, j’y connaissais rien, ni techniquement, ni ce qu’il fallait faire et c’est à ce moment là que ça a démarré et je me souviens que j’avais déjà peut être les 30 prochains invités. J’avais déjà la liste, j’avais déjà la vision, j’avais déjà le nom de Métamorphose puisque j’avais déjà créé un projet qui s’appelait comme ça. C’était déjà très clair en fait dans ma tête.

GREGORY : Et alors? En quatre ans / cinq ans, en tout cas, qu’est ce que tu as appris ? Ça, c’est une question qui est hyper compliquée qu’on me pose souvent et j’ai toujours du mal à répondre, mais je te la poser quand même. Qu’est ce que t’as appris? Qu’est ce que ça a changé en toi? Ou, est ce que c’est simplement parce que moi c’est mon cas? Souvent les partages de conversations que tu peux avoir dans la vie privée, mais j’imagine que tu en as beaucoup plus à travers Métamorphose aujourd’hui que ce que t’avais dans la vie privée avant quand même.

ANNE : C’est vrai que j’ai beaucoup interviewé aussi sur des sujets que j’avais quand même expérimenté, que ce soit en termes de thérapie, de formation, de choses que j’avais suivi, donc parce que j’avais le sentiment d’en parler mieux, de mieux comprendre ces sujets là pour aller beaucoup plus en profondeur ou de manière plus intime sur ces sujets là. C’est vrai que c’est assez particulier parce qu’à la fois on est vraiment pris dans ce flot de l’intime au moment où on reçoit toutes ces informations. Et en même temps, parfois, j’ai l’impression que ça me traverse sans forcément assez descendre à l’intérieur de moi, qui peut être aussi par dans certains cas, une petite frustration de dire est ce que c’est des sujets que je connais très bien et donc du coup ça descend moins en profondeur que ça ne pouvait le faire, ou ça le fait peut être moins que dans une pratique. Ou alors je je connais maintenant tellement bien certains sujets que j’ai l’impression que tout le monde les connaît finalement aussi bien que moi, alors qu’en fait ils sont encore pas du tout portés au grand public aujourd’hui.

GREGORY : Mais ça pourrait être aussi. C’est marrant, parfois il y a des paroles qu’on entend mais qui qui résonnent, mais qui restent au niveau du cerveau, qui restent dans la tête. C’est souvent le cas d’ailleurs, je trouve, pour toutes les personnes qui s’intéressent aux liens à elles mêmes. Souvent tu lis des bouquins de développement personnel, tu entends des choses et ça reste dans la tête puisqu’on est très mental et finalement ça ne descend pas dans le cœur. Et en fait, tout l’enjeu c’est que ça descende dans le cœur. Mais pour que ça descende dans le cœur, il faut être prêt, prête pour que ce soit le cas. Et parfois peut être il y a des sujets même pour toi ou pour moi, enfin pour tout le monde finalement où tu dis oui effectivement et en fait alors soit tu prends pas le temps, soit effectivement ça descend pas dans le cœur parce qu’à ce moment là, c’est pas ce n’est pas le bon moment, c’est peut être ça aussi, non.

ANNE : C’est pas le bon moment. Dans une interview, on est quand même aussi dans notre flot, on suit quand même à dérouler un fil rouge, donc il y a une sorte de vigilance aussi qui est là. Moi je sais qu’à la fois je me laisse porter par le moment, mais je ne suis pas complètement non plus en lâcher prise total. Comme si j’étais en thérapie par exemple, avec une ouverture du cœur qui est, je ne pense pas tout à fait la même que quand on est dans un espace d’intimité, puisque là je suis dans un rôle quand je suis dans un rôle de l’intervieweuse, bien, j’ai aussi la double casquette d’être à l’écoute, d’être vraiment là et en même temps d’être dans cette vigilance de suivi de mon interview, de mon fil rouge, de ne pas oublier des notions peut être essentielles. Donc il y a un lâcher prise qui n’est pas complètement là non plus d’ailleurs.

GREGORY : Je réalise qu’on me parle de métamorphose comme si tout le monde connaissait. Mais t’as pas fait le pitch? Comment il pitch entre guillemets, comment tu te présentes ton podcast, comment tu présentes ton podcast d’avant ça? La première question.

ANNE : Métamorphose donc la signature de Métamorphose, c’est le podcast qui éveille la conscience qui dit déjà beaucoup parce que la conscience en fait, on peut parler de conscience dans tous les champs de notre vie, On peut parler de la conscience au niveau spirituel, évidemment. C’est ce qui vient tout de suite à l’esprit de la quête de sens. Mais la conscience, elle est aussi la manière dont je me nourris au quotidien, la manière dont je m’habille, comment je je suis au monde. En fait, c’est très holistique. On peut tirer des fils dans tous les pans de notre vie, Ça peut être dans l’éducation des enfants avec notre conjoint. Toutes ces thématiques, on les retrouve finalement dans tous les pans de notre cheminement au quotidien. Donc c’est vrai que Métamorphose, c’est vraiment un podcast qui s’intéresse, et ça vient aussi évidemment de la ligne éditoriale du féminin bio de cet homme, de cette harmonie du corps, de l’esprit et du et du cœur. Un qui suis vraiment sur sur ce triptyque de ces trois dimensions.

GREGORY : Et qu’est ce que tu te donnes comme comme objectif pour les gens qui écoutent pour que les personnes qui écoutent? Qu’est ce que tu te dis? Tu dis Mais en fait moi j’essaye de les aider à. Enfin, je ne sais pas si tu te dis ça d’ailleurs, mais mais moi c’est vraiment quelque chose que j’ai au cœur, C’est à dire je me dis j’essaye d’aider les gens à être un peu plus serein dans un monde qui est très chahuté on va dire. Et c’est comme ça que j’envisage, tu vois, vlan. Mais toi, je ne sais pas si ou qu’est ce qu’on te dit peut être. Par ailleurs.

ANNE : C’est vrai que moi je le vois vraiment comme un partage de ce qui a pu m’aider moi ou de ce qui a pu aider des personnes autour de moi, de ce qui a pu aider les lecteurs et lectrices de féminin bio à l’époque et qui est vraiment une exploration. Donc je ne sais pas si je cherche de manière empirique à ce que ça produise quelque chose. C’est vraiment plus une proposition de cheminement et chacun viendra piocher dans ce qui lui convient à un instant T. Moi je suis très motivée ou en tout cas persuadée qu’on a besoin d’une biodiversité, de la parole, comme on a besoin d’une biodiversité dans la nature et que tout ce qui est mono culturel dans une forme de pensée unique est mauvais en fait pour l’être humain. Parce que du coup, ça nous entraîne dans des dans des champs exploratoires qui sont très rigides, extrémistes. Comme disait très bien Boris Cyrulnik. On a interviewé tous les deux sur ce sujet là tout ce qui nourrit une forme de doxa et de pensée unique, je pense, nous emmène à notre perte en tant qu’humain. Tout ce qui est mono culturel, d’une manière générale, arrive à une forme d’extinction assez rapidement. Et donc cette biodiversité de la parole et ce partage, elle est extrêmement importante pour moi, pour que chacun puisse. Parfois les gens me disent ah mais tiens, j’ai entendu ça! Et puis après j’ai entendu une autre personne dire ça et c’est presque contradictoire. Mais je trouve que c’est bien que ce soit contradictoire parce que c’est le chemin de notre humanité de se dire finalement on qui détient la vérité. Personne ne détient la vérité et tous les chemins mènent en même temps vers une forme de convergence, je pense vers une forme de vérité. Mais les chemins pour y arriver sont très différents. Et ça permet aussi, puisque je sais que c’est des sujets sur lequel on est vigilant toi et moi, d’éviter aussi toute forme de dérive sectaire. Quand on parle de la doxa, on va aussi vers là. Et moi je ne veux absolument pas être ni un gourou, ni me présenter comme quelqu’un qui dirait la parole de vérité, c’est celle là. Métamorphose, comme la métamorphose le dit très bien dans son nom chacun à vivre sa propre métamorphose. Donc moi c’est vraiment de proposer ces clés et qu’ensuite chaque personne fasse son cheminement par rapport à ça.

GREGORY : Oui. Enfin, et c’est important parce qu’effectivement on est tellement dans des mondes.

Description de l’épisode

Anne Ghesquière est la fondatrice du podcast Métamorphose (entre autres) et qui a écrit un conte dernièrement”la fée qui ouvrait les cœurs”.

Je reçois de temps à autre des podcasteurs sur Vlan! Et j’aime beaucoup cet exercice d’autant que nous nous sommes vus grandir les uns et les autres.

Anne était venue nous voir avec Pierre Henri (qui gère le studio et un ami) au moment de son lancement, je m’en souviens comme si c’était hier.

Depuis Metamorophose s’est largement développé et a même surpassé Vlan en audience!

Avec Anne nous parlons évidemment de son expérience avec son podcast, ce qu’elle en a appris mais également de son lien au vivant, de son lien à la mort et de nombreux sujets qui sont tellement importants.
On parle de sujets cruciaux comme les croyances et sur ce qui lui a authentiquement fait du bien à travers tous les épisodes qu’elle a pu enregistrer et diffuser.

Voici les questions que nous avons abordées ensemble :

1 Quel a été l’impact de créer un podcast comme Métamorphose?

2. Comment faire pour faire descendre dans le cœur les changements profond que l’on souhaite voir dans nos vies?

3. Quelle mission te donnes-tu pour ton podcast?

4. Peut-on s’accorder pour dire que nos croyances sont importantes quand elles nous font du bien?

5. Pourquoi le développement personnel est tellement critiqué?

6. Quelle est ta définition du bonheur?

7. Comment développer son amour intérieur?

8. Est-ce que la méditation est la meilleure voie pour les Occidentaux?

9. Comment faire pour redescendre dans la tête?

10. Peux-tu nous parler de ton conte? Pourquoi avoir choisi ce format?

11. Comment avoir choisi les sujets que tu abordes dans le conte?

12 . Peux-tu nous parler de la mort? Quel est ton rapport à la mort?

13. Ne crois-tu pas que l’on manque de rituel?

14. Quelle serait une vision complète de l’amour?

15. Est-ce qu’il y a des conversations qui t’ont particulièrement marquées?

16. Est-ce que certaines conversations ont eu des impacts sur toi?

17. Peux tu nous parler de la galaxie Metamorphose?

18. Est-ce que le conte est un condensé de ce que tu as appris?

19. Comment vois tu la suite de Metamorphose ?

Je reçois de temps à autre des podcasteurs sur Vlan! Et j’aime beaucoup cet exercice d’autant que nous nous …

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Transcription partielle de l’épisode

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GREGORY :  Bonjour à toutes et bonjour à tous ! Bonjour Anne !

ANNE : Bonjour Grégory.

GREGORY : Comment ça va ?

ANNE : Ça va bien? Je suis ravie d’être avec toi.

GREGORY : Ben oui, moi aussi ça fait longtemps, ça fait longtemps qu’on s’est pas vu en plus.

ANNE : Oui d’ailleurs on a papoté comme des commères avant de commencer ce podcast. Trop content de se voir !

GREGORY : Oui, donc tu as créé Métamorphoses il y a quatre ans, c’est ça? Je ne me trompe pas? Quatre ans ou cinq ans ?

ANNE : On a démarré en janvier la saison cinq de Métamorphose. On a commencé en janvier 2019.

GREGORY : Métamorphose qui est un des gros succès du podcast quand même. On peut se dire ça écoute.

ANNE : On peut se dire ça, on est le troisième podcast français en audience certifiée ACPM et on a 2,5 millions d’écoutes par mois.

GREGORY : Ouais, c’est énorme.

ANNE : Oui, je me rends pas compte parce que tu sais, parfois par rapport à des radios nationales, on a l’air de tellement petit.

GREGORY : Petit.

GREGORY : Je ne suis pas sûr moi même. Enfin par rapport à quelques émissions quand même, mais je pense que majoritairement, tu es bien. T’es bien quoi?

ANNE : Je crois que la matinale de France Inter, il doit faire trois fois ça sur une émission.

GREGORY : Qui est la première matinale de France !

ANNE : Oui oui, c’est vrai. Si on se compare aux géants par exemple.

GREGORY : Ça reste un des plus gros podcasts en France, donc c’est incroyable.

ANNE : Oui, c’est incroyable. Oui, eh bien c’est toi qui m’a mis le pied à l’étrier, hein? C’est ce qu’on disait hors antenne. Parce que le jour où j’ai eu la révélation que je devais me lancer dans le podcast, je me suis dit “Qui va m’apprendre à faire ça ?” Et c’était toi et Pierre Henry.

GREGORY : Ouais, c’est fou. C’est fou. Euh, justement, elle est sortie d’où cette envie? Pourquoi t’as eu envie de faire ça? Et pourquoi ce sujet alors?

ANNE : Cette envie? Tu sais, j’avais fondé ce magazine FémininBio, bien sûr, il y a quinze ans, seize ans presque maintenant, et j’avais rencontré vraiment des gens extraordinaires pendant toutes ces années, avec qui j’avais des conversations vraiment intimes dans le domaine de la psychologie, du développement personnel, de l’engagement sociétal, de l’écologie, de la parentalité bienveillante. Enfin, c’était vraiment tous ces sujets holistiques. Je mets des guillemets que j’avais au sein de féminin bio et quand on le passait dans le magazine papier ou sur le web, je trouvais qu’en retranscrivant ces interviews, même si les mots sont extraordinaires, mais je trouvais qu’en terme de vibration et d’intimité, il y avait quelque chose qui se perdait dans la conversation one to one, comme celle qu’on a échangé même avant ce podcast où on est vraiment directement ensemble. Et je lis un article dans un magazine féminin qui dit que les podcasts reviennent en force. On est en 2018 et je me dis mais c’est ça qu’il faut que je fasse. En fait, toutes ces personnes avec qui j’ai ces conversations intimes depuis plus de dix ans, il faut les enregistrer pour peut être alors à l’époque c’était peut être en même temps les porter sur le papier, etc. Mais, mais au moins qu’on ait cette vibration originelle qui s’est jouée à ce moment là. C’est vrai que la voix, c’est quelque chose de très particulier. Enfin, c’est pas toi qui va me contredire, c’est ton métier aussi !

ANNE :  Et donc j’ai vraiment eu comme une sorte de truc qui m’est tombé dessus, on pourrait dire peut être une révélation. J’ai su tout de suite que c’était ça qu’il fallait que je fasse. Et à partir de ce moment là, j’ai même pu des idées très claires. Comment ça s’est enchaîné. Je suis venu vous voir avec Pierre Henry à ce moment là en disant Il faut que je trouve des personnes pour me former au podcast. Tous les gens vont se précipiter pour dire “forme nous au podcast”. Mais voilà, j’y connaissais rien, ni techniquement, ni ce qu’il fallait faire et c’est à ce moment là que ça a démarré et je me souviens que j’avais déjà peut être les 30 prochains invités. J’avais déjà la liste, j’avais déjà la vision, j’avais déjà le nom de Métamorphose puisque j’avais déjà créé un projet qui s’appelait comme ça. C’était déjà très clair en fait dans ma tête.

GREGORY : Et alors? En quatre ans / cinq ans, en tout cas, qu’est ce que tu as appris ? Ça, c’est une question qui est hyper compliquée qu’on me pose souvent et j’ai toujours du mal à répondre, mais je te la poser quand même. Qu’est ce que t’as appris? Qu’est ce que ça a changé en toi? Ou, est ce que c’est simplement parce que moi c’est mon cas? Souvent les partages de conversations que tu peux avoir dans la vie privée, mais j’imagine que tu en as beaucoup plus à travers Métamorphose aujourd’hui que ce que t’avais dans la vie privée avant quand même.

ANNE : C’est vrai que j’ai beaucoup interviewé aussi sur des sujets que j’avais quand même expérimenté, que ce soit en termes de thérapie, de formation, de choses que j’avais suivi, donc parce que j’avais le sentiment d’en parler mieux, de mieux comprendre ces sujets là pour aller beaucoup plus en profondeur ou de manière plus intime sur ces sujets là. C’est vrai que c’est assez particulier parce qu’à la fois on est vraiment pris dans ce flot de l’intime au moment où on reçoit toutes ces informations. Et en même temps, parfois, j’ai l’impression que ça me traverse sans forcément assez descendre à l’intérieur de moi, qui peut être aussi par dans certains cas, une petite frustration de dire est ce que c’est des sujets que je connais très bien et donc du coup ça descend moins en profondeur que ça ne pouvait le faire, ou ça le fait peut être moins que dans une pratique. Ou alors je je connais maintenant tellement bien certains sujets que j’ai l’impression que tout le monde les connaît finalement aussi bien que moi, alors qu’en fait ils sont encore pas du tout portés au grand public aujourd’hui.

GREGORY : Mais ça pourrait être aussi. C’est marrant, parfois il y a des paroles qu’on entend mais qui qui résonnent, mais qui restent au niveau du cerveau, qui restent dans la tête. C’est souvent le cas d’ailleurs, je trouve, pour toutes les personnes qui s’intéressent aux liens à elles mêmes. Souvent tu lis des bouquins de développement personnel, tu entends des choses et ça reste dans la tête puisqu’on est très mental et finalement ça ne descend pas dans le cœur. Et en fait, tout l’enjeu c’est que ça descende dans le cœur. Mais pour que ça descende dans le cœur, il faut être prêt, prête pour que ce soit le cas. Et parfois peut être il y a des sujets même pour toi ou pour moi, enfin pour tout le monde finalement où tu dis oui effectivement et en fait alors soit tu prends pas le temps, soit effectivement ça descend pas dans le cœur parce qu’à ce moment là, c’est pas ce n’est pas le bon moment, c’est peut être ça aussi, non.

ANNE : C’est pas le bon moment. Dans une interview, on est quand même aussi dans notre flot, on suit quand même à dérouler un fil rouge, donc il y a une sorte de vigilance aussi qui est là. Moi je sais qu’à la fois je me laisse porter par le moment, mais je ne suis pas complètement non plus en lâcher prise total. Comme si j’étais en thérapie par exemple, avec une ouverture du cœur qui est, je ne pense pas tout à fait la même que quand on est dans un espace d’intimité, puisque là je suis dans un rôle quand je suis dans un rôle de l’intervieweuse, bien, j’ai aussi la double casquette d’être à l’écoute, d’être vraiment là et en même temps d’être dans cette vigilance de suivi de mon interview, de mon fil rouge, de ne pas oublier des notions peut être essentielles. Donc il y a un lâcher prise qui n’est pas complètement là non plus d’ailleurs.

GREGORY : Je réalise qu’on me parle de métamorphose comme si tout le monde connaissait. Mais t’as pas fait le pitch? Comment il pitch entre guillemets, comment tu te présentes ton podcast, comment tu présentes ton podcast d’avant ça? La première question.

ANNE : Métamorphose donc la signature de Métamorphose, c’est le podcast qui éveille la conscience qui dit déjà beaucoup parce que la conscience en fait, on peut parler de conscience dans tous les champs de notre vie, On peut parler de la conscience au niveau spirituel, évidemment. C’est ce qui vient tout de suite à l’esprit de la quête de sens. Mais la conscience, elle est aussi la manière dont je me nourris au quotidien, la manière dont je m’habille, comment je je suis au monde. En fait, c’est très holistique. On peut tirer des fils dans tous les pans de notre vie, Ça peut être dans l’éducation des enfants avec notre conjoint. Toutes ces thématiques, on les retrouve finalement dans tous les pans de notre cheminement au quotidien. Donc c’est vrai que Métamorphose, c’est vraiment un podcast qui s’intéresse, et ça vient aussi évidemment de la ligne éditoriale du féminin bio de cet homme, de cette harmonie du corps, de l’esprit et du et du cœur. Un qui suis vraiment sur sur ce triptyque de ces trois dimensions.

GREGORY : Et qu’est ce que tu te donnes comme comme objectif pour les gens qui écoutent pour que les personnes qui écoutent? Qu’est ce que tu te dis? Tu dis Mais en fait moi j’essaye de les aider à. Enfin, je ne sais pas si tu te dis ça d’ailleurs, mais mais moi c’est vraiment quelque chose que j’ai au cœur, C’est à dire je me dis j’essaye d’aider les gens à être un peu plus serein dans un monde qui est très chahuté on va dire. Et c’est comme ça que j’envisage, tu vois, vlan. Mais toi, je ne sais pas si ou qu’est ce qu’on te dit peut être. Par ailleurs.

ANNE : C’est vrai que moi je le vois vraiment comme un partage de ce qui a pu m’aider moi ou de ce qui a pu aider des personnes autour de moi, de ce qui a pu aider les lecteurs et lectrices de féminin bio à l’époque et qui est vraiment une exploration. Donc je ne sais pas si je cherche de manière empirique à ce que ça produise quelque chose. C’est vraiment plus une proposition de cheminement et chacun viendra piocher dans ce qui lui convient à un instant T. Moi je suis très motivée ou en tout cas persuadée qu’on a besoin d’une biodiversité, de la parole, comme on a besoin d’une biodiversité dans la nature et que tout ce qui est mono culturel dans une forme de pensée unique est mauvais en fait pour l’être humain. Parce que du coup, ça nous entraîne dans des dans des champs exploratoires qui sont très rigides, extrémistes. Comme disait très bien Boris Cyrulnik. On a interviewé tous les deux sur ce sujet là tout ce qui nourrit une forme de doxa et de pensée unique, je pense, nous emmène à notre perte en tant qu’humain. Tout ce qui est mono culturel, d’une manière générale, arrive à une forme d’extinction assez rapidement. Et donc cette biodiversité de la parole et ce partage, elle est extrêmement importante pour moi, pour que chacun puisse. Parfois les gens me disent ah mais tiens, j’ai entendu ça! Et puis après j’ai entendu une autre personne dire ça et c’est presque contradictoire. Mais je trouve que c’est bien que ce soit contradictoire parce que c’est le chemin de notre humanité de se dire finalement on qui détient la vérité. Personne ne détient la vérité et tous les chemins mènent en même temps vers une forme de convergence, je pense vers une forme de vérité. Mais les chemins pour y arriver sont très différents. Et ça permet aussi, puisque je sais que c’est des sujets sur lequel on est vigilant toi et moi, d’éviter aussi toute forme de dérive sectaire. Quand on parle de la doxa, on va aussi vers là. Et moi je ne veux absolument pas être ni un gourou, ni me présenter comme quelqu’un qui dirait la parole de vérité, c’est celle là. Métamorphose, comme la métamorphose le dit très bien dans son nom chacun à vivre sa propre métamorphose. Donc moi c’est vraiment de proposer ces clés et qu’ensuite chaque personne fasse son cheminement par rapport à ça.

GREGORY : Oui. Enfin, et c’est important parce qu’effectivement on est tellement dans des mondes.

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