#269 Sexe & Ados: que se passe-t-il dans leurs têtes avec Camille Aumont Carnel

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#269 Sexe & Ados: que se passe-t-il dans leurs têtes avec Camille Aumont Carnel
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GREGORY : Bonjour Camille, ça faisait longtemps pas vrai ?

CAMILLE : C’est exact !

GREGORY : Alors, on va parler de sexe, on va parler de cul.

CAMILLE : Absolument. Ça fait longtemps, mais c’est toujours un sujet agréable. Ça fait du bien.

GREGORY : On va parler de cul, mais on va parler surtout des ados, des, on va parler de l’intersection du cul et des ados. C’est ça qui va être intéressant. Alors, pourquoi t’as décidé de faire un livre sur ce sujet spécifiquement?

CAMILLE : Ça a été une commande qui venaient des ados eux-mêmes, de ma communauté, qui m’ont demandé, pendant à-peu-près deux ans, d’écrire un livre à ce sujet là. Et c’était surtout un constat que j’avais ou je me disais: comment c’est possible? Que depuis que J’ai créé cette plateforme et J’ai créé ce média, j’ai tous les jours des dizaines, voire même des centaines d’ados qui me posent toujours la même question, et c’était toujours toujours la même question. Ça n’évoluait pas en fonction des années. Et moi, je me suis dit: est-ce que ce serait pas intéressant de de cumuler et de rassembler toutes ces questions là et d’enfants y répondre avec un ton qui est le mien, c’est-à-dire pas un ton médical, avec un ton que le mien, c’est-à-dire plus un ton de grande sœur, et les éloigner un petit peu de ce que moi, j’appelle le mythe de la blouse blanche, qui sont tous profs, génère de la santé sexuelle, qui sont absolument nécessaires, mais qui leur font très peur. C’est vraiment les ados qui m’ont dit: mais tu veux pas écrire un livre? Il te plaît, un peu genre dico défi, mais pas sexiste et sexuelle, mais genre avec nos codes. Ok, d’accord j’ai compris

CAMILLE : C’est pour les plus jeunes, c’est 8/12 ans et dico des filles. Je crois que c’est 12/16 ans

GREGORY : Ah, je connais pas.

CAMILLE : Dico des filles, c’est c’est très compliqué. Ça reste un livre qui t’explique comment est-ce qu’il faut tracer, comment est-ce qu’il faut séduire, pourquoi est-ce qu’il faut avoir une pochette pour cacher ces tampax? Ça, ça va être pour aller aux toilettes. On est vraiment sur une culture de l’Impact à l’Ancienne ça reste un que c’est baisser tous les ans. Dico défi est réédité vivement tous les ans! Et je vois bien que moi, la génération que je touche, qui est vraiment la génération meToo, c’est ceux qui sont nés en 2010 à-peu-près.

CAMILLE :  : Ils ne se reconnaissent, ils et ils ne se reconnaissent absolument pas dans ces codes là, et dans ces dires là, et dans cette façon de communiquer. C’était aussi très important pour moi d’écrire un livre qui reprend leur code, pas le livre dont ta honte, mais le livre où T’as vraiment envie de l’avoir dans la cour de récré et J’ai eu des échos d’ado qui me disaient: quand on leur a offert, mais sans trop bien, tout le monde en parle dans la cour, fait absolument que fallait absolument que je l’ai franchement, mais trop bien, C’est la meuf! D’insta mes sites, c’est Jean clito. Oui, évidemment, tu connais pas. Oui, d’accord ok, Paris, réussi, c’était ça.

GREGORY : Très bien, et toi? T’as fait une enquête? Combien de combien de personnes?

CAMILLE : J’ai lancé un questionnaire auprès de ma communauté en me disant: quatorze, 18 ans, remplisse. J’ai une première vague, à-peu-près de quatre, zéro personnes. Et de là, J’ai changé un petit peu de mode de communication, où J’ai dit: je sais que vous avez tous quatre, zéro groupe, post sap, snapchat, tic, toc, ça, vous peut être diffuser le. Et là, ça allait très, très vite et on a eu 26, zéro réponses. C’est énorme! Dans ces 26, zéro réponses, j’en ai choisi 1002 cents, que j’ai interviewé pendant deux ans au téléphone, et J’ai suivi pour un petit peu comprendre: on est en suisse, en France, Belgique, Canada, malice, sénégal, Madagascar. Je voulais pas du tout M.’arrêter qu’à la France, mais plutôt élargir avec cette notion de francophonie. Et d’ailleurs c’est très intéressant, parce que les questions qu’on me pose et les préoccupations diffère en fonction de la localisation. On peut même cartographier. Et C’est ça aussi que J’ai trouvé très intéressant. Mais ça partait vraiment d’une envie de créer un livre qui leur ressemble et qui répond à leurs besoins. C’était c’est dans la façon, la façon dont je l’ai pensé, c’était un livre d’urgence c’est là maintenant, tout de suite, quelles sont les questions que vous avez, que vous n’osez poser à personne, ou que personne, ou auxquelles personne n’ose répondre ou ne répondent pas vraiment bien. Et C’est là que se sommaire, qui fait je ne sais pas combien de pages, j’ai ces centaines de ces centaines de questions, parce que c’était vraiment moi. Ce que je vois absolument savoir, c’est J’ai trouvé tant la façon, tout, tant le processus d’écriture que, véritablement, les questions composaient tout aussi intéressante, parce qu’il ya tout un aspect vraiment sociaux ou dépendamment du genre de la personne. Les personnes, faut pas me poser les mêmes questions, pas dans les mêmes cadres. Les filles avaient tendance plutôt, les personnes qui se genre au féminin, avaient plutôt tendance à se regrouper par groupe de copines pour faire l’appel et s’organiser genre fiche bristol. J’ai posé toutes nos questions. Machin, les mecs, ils avaient plutôt tendance à être en mode ouais, j’appelle pour un pote qui m’a dit que mais, C’est ça aussi que J’ai trouvé très intéressant. C’est comment, est-ce que je faisais un peu un livre sur-mesure, et qui était complètement participatif, communautaire, et ça et ça, j’avais j’avais aucun problème avec ça.

GREGORY : C’est 50, 50 garçons, filles ou.

CAMILLE : À-peu-près, ouais!

CAMILLE : Oui, oui, oui, bien sûr, personne qui est en au féminin, personne qui se genre masculin, à-peu-près un tout-petit peu moins, parce qu’il ya aussi beaucoup de pas mal de personnes non binaires. Mais mais sinon, oui! J’ai essayé d’être assez, quand même équilibré et égalitaire pour une question tout simplement de réalité et de récit, et parce que je partais quand même du principe que moi même, étant une femme, fallait pas que j’ai quelque chose de trop biaisé, fallait quand même que je puisse.

CAMILLE : Tu vois, c’est pas un duo de une mec et un mec et une meuf qui ont écrit un bouquin pour Ado. Ça reste moi qui l’Ai écrit.

GREGORY : Et il y a un truc, il y a plusieurs sous qui sont choquants dans l’étude au début, je te disais: c’est quand tu demandes: est-ce que vous souffrez de précarité? La première réponse, c’est relationnelle, c’est-à-dire que il y a une solitude hyper forte chez les jeunes. Qu’est-ce que t’as ressenti, Toi, à ce niveau là? C’est très étrange cette solitude chez les plus jeunes.

CAMILLE : Ça m’étonne pas, moi, ça m’étonne pas. Ça m’a pas du tout étonné. Ce qui ressort de là et ce qui ressort de mes entretiens, c’est vraiment, c’est pas que je suis toute seule, c’est que j’ai personne avec qui je me sens suffisamment à l’aise et suffisamment compris ou comprise pour aborder ces questions là. Pour la plupart, c’est des personnes qui sont suivis par des professionnels de la santé sexuelle, soit pour un suivi, soit pour, parce que les parents sont en sueur. Mais mais souvent, souvent se pose ce constat de: les trois seules vraies questions que je me pose dans ma vie. Je n’oserais jamais leur poser: C’est ça que J’ai trouvé complètement paradoxal, c’est ces personnes sont entourées, ont des potes, il y a jamais autant d’informations avec les réseaux sociaux et pour autant, on reste sur un je me sens pas à l’aise parce que j’ai peur de juger, parce que c’est des personnes qui n’ont pas mes codes, parce que c’est des personnes qui projettent. On se retrouve, moi, je, surtout, avec beaucoup de parents qui cette phrase atroce: mais tu resteras toujours mon petit bébé, mais elle a seize ans. De quoi tu parles de petit bébé. Il y a aussi beaucoup ce le poids des parents. C’est très compliqué. J’ai l’impression pour les parents d’admettre que ton enfant est un être sexuel. Ça fait ça, ça les fait buguer tous. Et pourtant, c’est bien le cas. Et J’ai tendance à dire: les ados, ils vont pas pas aller chercher les réponses, ils vont juste aller chercher les réponses au mauvais endroit.

GREGORY : Il n’y a pas ce truc là, mais comme je leur en parle pas, c’est trop tôt. D’accord pourquoi on nous parle de la guerre? Pourquoi pardon, mais ce truc qui consiste à dire: on ne va pas leur parler de sexualité, ils sont pas censés en faire. On enlève tous les cours d’histoire.

CAMILLE : C’est moi. Ce que j’ai lu comme étude, J’en ai lu pas mal sur le sujet, entre autres, c’est qu’à douze ans, globalement, 100 % des ados, on vient pour nous.

CAMILLE : Moyenne d’âge du visionnage du premier porno en France: neuf ans moyenne d’âge du premier et à douze ans, un Ado sur trois a déjà regardé au regardent régulièrement du porno, et moi quand J’ai posé la question. Il me semble que la deuxième ou troisième raison pour laquelle les ados regardent du porno, c’est pour apprendre, c’est une plate-forme éducative.

GREGORY : Et C’est là, ça commence à te faire peur. Mais cela dit, on a aussi nous même, on n’a pas le même âge, tous les deux été éduqué pour nous, c’est quoi? Tu parlais des trois grandes questions? C’est quoi les questions qui reviennent le plus? Forcément? C’est là, nous, on a des parents qui nous écoutent.

CAMILLE : J’ai plutôt parlé par thématique, plutôt parler thématiques. Le sujet de la performance sexuelle revient beaucoup. Ça reste un âge où tu te penses à travers aussi tes actes sexuels, où, justement, tes non, ta non-activité sexuelle. La performance sexuelle, qui est intrinsèquement et 100 % né de l’industrie du porno, et la surexposition, ces images là, qui sont pour les filles, pour les garçons, pour les personnes, pour absolument tout le monde, qui sont, rappelons le, est agate, c’est de la violence, voire des scènes pornographiques. C’est c’est comme regarder des scènes de violence. La performance sexuelle, est-ce que, est-ce que C’est est-ce que je dois durer autant de temps? Moi, j’arrive pas à durer 45 minutes? Moi, mon pénis, il n’est pas comme si moi, ma vue, elle va, les moches, il y a personne qui osera jamais me toucher. Et puis les odeurs, et puis moi, ceci, vache de choses de comment je fais pour être un bon coup. Il commence à petit peu à comprendre que la notion de bon coup n’existe pas, que c’est hyper subjectif, que ta pote peut trouver un mec, on les envoie, c’est un bon coup et que Toi, derrière, pas du tout, parce que ça dépend de chaque personne.

CAMILLE : Oui, puis surtout: C’est une alchimie.

CAMILLE : C’est une alchimie. Et puis, il y a, il y a tout un tas d’autres choses que la taille du pénis et la tronche de élève, ça va au-delà, c’est surtout, ça va surtout au-delà de si la performance sexuelle, tout ce qui touche à la notion de consentement.

GREGORY : Avec cette question qui, moi, m’a vraiment mis chao, qui est oui, mais si je comprends bien, parfois, les filles, elles se sentent obligées ou elles sont pas à l’aise. Il y a plein de choses qui font qu’elles ne disent pas non. Clairement. Comment je sais que quand elle dit oui ou Qu’on rentre dans le rapport, elle est vraiment consentante.

CAMILLE : Ça C’est plutôt les garçons et les filles se posent la question aussi dans l’autre sens.

 

Description de l’épisode

Camille Aumont Carnel est déjà venue sur ce podcast, elle est l’autrice du compte IG Jemenbatsleclito et d’un 2eme ouvrage #adosexo pour lequel elle a reçu plus de 25 000 témoignages et s’est entretenue personnellement avec plus de 1 000 adolescents dans toute la francophonie durant 2 ans.
Elle en a sorti un ouvrage pour répondre aux questions des ados sur la sexualité et plus largement sur le sexe car force est de constater que, chez les filles particulièrement, il y a encore une mauvaise connaissance de leur propre sexe.

Ce sujet encore tabou ne devrait plus l’être ou l’être encore moins et pourtant on observe qu’entre #metoo et la surabondance de porno, les jeunes ont tout simplement moins de relations sexuelles, les jeunes femmes ont peur des agressions sexuelles, les jeunes hommes ne veulent pas passer pour des violeurs et dans tout cela la 1ère précarité qu’ils ressentent est relationnelle.
Bref, c’est pas joli joli.

Avec Camille, on aborde de nombreuses questions : I’

Quelle est la 1ère précarité que les jeunes ressentent?

Pourquoi se sentent-ils si seuls?

Quelles sont les questions des ados qui reviennent le plus chez les ados concernant la sexualité?

Quel est l’impact du porno chez les ados?

Quelle est la chirurgie plastique qui attire le plus les ados?

Peux-tu nous parler de la labioplastie?

Comment les parents peuvent aborder ces questions? Est-ce que c’est le rôle des parents de parler de sexualité avec leurs ados? Par ou commencer?

Pourquoi les ados ont peur de la sexualité?

Que penser de la tendance d’asexualité?

Est-ce que la drague a évolué pour les ados?

Quelles sont les différences culturelles chez les ados quand on parle de sexualité?

Peux-tu nous parler de la précarité menstruelle?

Quelles sont les questions que les ados n’osent pas poser quand il s’agit de sexualité?

Quelles sont les questions qui t’ont le plus choqué en matière de sexualité chez les ados?

Comment les filles réagissent au vaginisme?

Comment arrive-t-on a sortir du vaginisme?

Ca veut dire quoi les préliminaires?

Est-ce que coucher ensemble suppose la pénétration?

A quel moment peut-on parler de sexualité?

Les filles savent-elles qu’elles doivent faire pipi après une relation sexuelle?

Comment arrivent les cystites?

Quel est le rôle des médecins spécialisés?

Pourquoi il y a une peur des figures d’autorité chez les ados?

Suggestion d’autres épisodes à écouter :

Vlan #104 La diversité est morte. Vive l’inclusion avec Camille Aumont Carnel (https://audmns.com/HGneQCu)
Vlan #81 L’education sexuelle sur Instagram avec June (https://audmns.com/wreKahR)
Vlan #50 Un autre regard sur la sexualité et le plaisir féminin avec Olympe de G (https://audmns.com/blLPhhT)

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Transcription partielle de l’épisode

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#269 Sexe & Ados: que se passe-t-il dans leurs têtes avec Camille Aumont Carnel
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GREGORY : Bonjour Camille, ça faisait longtemps pas vrai ?

CAMILLE : C’est exact !

GREGORY : Alors, on va parler de sexe, on va parler de cul.

CAMILLE : Absolument. Ça fait longtemps, mais c’est toujours un sujet agréable. Ça fait du bien.

GREGORY : On va parler de cul, mais on va parler surtout des ados, des, on va parler de l’intersection du cul et des ados. C’est ça qui va être intéressant. Alors, pourquoi t’as décidé de faire un livre sur ce sujet spécifiquement?

CAMILLE : Ça a été une commande qui venaient des ados eux-mêmes, de ma communauté, qui m’ont demandé, pendant à-peu-près deux ans, d’écrire un livre à ce sujet là. Et c’était surtout un constat que j’avais ou je me disais: comment c’est possible? Que depuis que J’ai créé cette plateforme et J’ai créé ce média, j’ai tous les jours des dizaines, voire même des centaines d’ados qui me posent toujours la même question, et c’était toujours toujours la même question. Ça n’évoluait pas en fonction des années. Et moi, je me suis dit: est-ce que ce serait pas intéressant de de cumuler et de rassembler toutes ces questions là et d’enfants y répondre avec un ton qui est le mien, c’est-à-dire pas un ton médical, avec un ton que le mien, c’est-à-dire plus un ton de grande sœur, et les éloigner un petit peu de ce que moi, j’appelle le mythe de la blouse blanche, qui sont tous profs, génère de la santé sexuelle, qui sont absolument nécessaires, mais qui leur font très peur. C’est vraiment les ados qui m’ont dit: mais tu veux pas écrire un livre? Il te plaît, un peu genre dico défi, mais pas sexiste et sexuelle, mais genre avec nos codes. Ok, d’accord j’ai compris

CAMILLE : C’est pour les plus jeunes, c’est 8/12 ans et dico des filles. Je crois que c’est 12/16 ans

GREGORY : Ah, je connais pas.

CAMILLE : Dico des filles, c’est c’est très compliqué. Ça reste un livre qui t’explique comment est-ce qu’il faut tracer, comment est-ce qu’il faut séduire, pourquoi est-ce qu’il faut avoir une pochette pour cacher ces tampax? Ça, ça va être pour aller aux toilettes. On est vraiment sur une culture de l’Impact à l’Ancienne ça reste un que c’est baisser tous les ans. Dico défi est réédité vivement tous les ans! Et je vois bien que moi, la génération que je touche, qui est vraiment la génération meToo, c’est ceux qui sont nés en 2010 à-peu-près.

CAMILLE :  : Ils ne se reconnaissent, ils et ils ne se reconnaissent absolument pas dans ces codes là, et dans ces dires là, et dans cette façon de communiquer. C’était aussi très important pour moi d’écrire un livre qui reprend leur code, pas le livre dont ta honte, mais le livre où T’as vraiment envie de l’avoir dans la cour de récré et J’ai eu des échos d’ado qui me disaient: quand on leur a offert, mais sans trop bien, tout le monde en parle dans la cour, fait absolument que fallait absolument que je l’ai franchement, mais trop bien, C’est la meuf! D’insta mes sites, c’est Jean clito. Oui, évidemment, tu connais pas. Oui, d’accord ok, Paris, réussi, c’était ça.

GREGORY : Très bien, et toi? T’as fait une enquête? Combien de combien de personnes?

CAMILLE : J’ai lancé un questionnaire auprès de ma communauté en me disant: quatorze, 18 ans, remplisse. J’ai une première vague, à-peu-près de quatre, zéro personnes. Et de là, J’ai changé un petit peu de mode de communication, où J’ai dit: je sais que vous avez tous quatre, zéro groupe, post sap, snapchat, tic, toc, ça, vous peut être diffuser le. Et là, ça allait très, très vite et on a eu 26, zéro réponses. C’est énorme! Dans ces 26, zéro réponses, j’en ai choisi 1002 cents, que j’ai interviewé pendant deux ans au téléphone, et J’ai suivi pour un petit peu comprendre: on est en suisse, en France, Belgique, Canada, malice, sénégal, Madagascar. Je voulais pas du tout M.’arrêter qu’à la France, mais plutôt élargir avec cette notion de francophonie. Et d’ailleurs c’est très intéressant, parce que les questions qu’on me pose et les préoccupations diffère en fonction de la localisation. On peut même cartographier. Et C’est ça aussi que J’ai trouvé très intéressant. Mais ça partait vraiment d’une envie de créer un livre qui leur ressemble et qui répond à leurs besoins. C’était c’est dans la façon, la façon dont je l’ai pensé, c’était un livre d’urgence c’est là maintenant, tout de suite, quelles sont les questions que vous avez, que vous n’osez poser à personne, ou que personne, ou auxquelles personne n’ose répondre ou ne répondent pas vraiment bien. Et C’est là que se sommaire, qui fait je ne sais pas combien de pages, j’ai ces centaines de ces centaines de questions, parce que c’était vraiment moi. Ce que je vois absolument savoir, c’est J’ai trouvé tant la façon, tout, tant le processus d’écriture que, véritablement, les questions composaient tout aussi intéressante, parce qu’il ya tout un aspect vraiment sociaux ou dépendamment du genre de la personne. Les personnes, faut pas me poser les mêmes questions, pas dans les mêmes cadres. Les filles avaient tendance plutôt, les personnes qui se genre au féminin, avaient plutôt tendance à se regrouper par groupe de copines pour faire l’appel et s’organiser genre fiche bristol. J’ai posé toutes nos questions. Machin, les mecs, ils avaient plutôt tendance à être en mode ouais, j’appelle pour un pote qui m’a dit que mais, C’est ça aussi que J’ai trouvé très intéressant. C’est comment, est-ce que je faisais un peu un livre sur-mesure, et qui était complètement participatif, communautaire, et ça et ça, j’avais j’avais aucun problème avec ça.

GREGORY : C’est 50, 50 garçons, filles ou.

CAMILLE : À-peu-près, ouais!

CAMILLE : Oui, oui, oui, bien sûr, personne qui est en au féminin, personne qui se genre masculin, à-peu-près un tout-petit peu moins, parce qu’il ya aussi beaucoup de pas mal de personnes non binaires. Mais mais sinon, oui! J’ai essayé d’être assez, quand même équilibré et égalitaire pour une question tout simplement de réalité et de récit, et parce que je partais quand même du principe que moi même, étant une femme, fallait pas que j’ai quelque chose de trop biaisé, fallait quand même que je puisse.

CAMILLE : Tu vois, c’est pas un duo de une mec et un mec et une meuf qui ont écrit un bouquin pour Ado. Ça reste moi qui l’Ai écrit.

GREGORY : Et il y a un truc, il y a plusieurs sous qui sont choquants dans l’étude au début, je te disais: c’est quand tu demandes: est-ce que vous souffrez de précarité? La première réponse, c’est relationnelle, c’est-à-dire que il y a une solitude hyper forte chez les jeunes. Qu’est-ce que t’as ressenti, Toi, à ce niveau là? C’est très étrange cette solitude chez les plus jeunes.

CAMILLE : Ça m’étonne pas, moi, ça m’étonne pas. Ça m’a pas du tout étonné. Ce qui ressort de là et ce qui ressort de mes entretiens, c’est vraiment, c’est pas que je suis toute seule, c’est que j’ai personne avec qui je me sens suffisamment à l’aise et suffisamment compris ou comprise pour aborder ces questions là. Pour la plupart, c’est des personnes qui sont suivis par des professionnels de la santé sexuelle, soit pour un suivi, soit pour, parce que les parents sont en sueur. Mais mais souvent, souvent se pose ce constat de: les trois seules vraies questions que je me pose dans ma vie. Je n’oserais jamais leur poser: C’est ça que J’ai trouvé complètement paradoxal, c’est ces personnes sont entourées, ont des potes, il y a jamais autant d’informations avec les réseaux sociaux et pour autant, on reste sur un je me sens pas à l’aise parce que j’ai peur de juger, parce que c’est des personnes qui n’ont pas mes codes, parce que c’est des personnes qui projettent. On se retrouve, moi, je, surtout, avec beaucoup de parents qui cette phrase atroce: mais tu resteras toujours mon petit bébé, mais elle a seize ans. De quoi tu parles de petit bébé. Il y a aussi beaucoup ce le poids des parents. C’est très compliqué. J’ai l’impression pour les parents d’admettre que ton enfant est un être sexuel. Ça fait ça, ça les fait buguer tous. Et pourtant, c’est bien le cas. Et J’ai tendance à dire: les ados, ils vont pas pas aller chercher les réponses, ils vont juste aller chercher les réponses au mauvais endroit.

GREGORY : Il n’y a pas ce truc là, mais comme je leur en parle pas, c’est trop tôt. D’accord pourquoi on nous parle de la guerre? Pourquoi pardon, mais ce truc qui consiste à dire: on ne va pas leur parler de sexualité, ils sont pas censés en faire. On enlève tous les cours d’histoire.

CAMILLE : C’est moi. Ce que j’ai lu comme étude, J’en ai lu pas mal sur le sujet, entre autres, c’est qu’à douze ans, globalement, 100 % des ados, on vient pour nous.

CAMILLE : Moyenne d’âge du visionnage du premier porno en France: neuf ans moyenne d’âge du premier et à douze ans, un Ado sur trois a déjà regardé au regardent régulièrement du porno, et moi quand J’ai posé la question. Il me semble que la deuxième ou troisième raison pour laquelle les ados regardent du porno, c’est pour apprendre, c’est une plate-forme éducative.

GREGORY : Et C’est là, ça commence à te faire peur. Mais cela dit, on a aussi nous même, on n’a pas le même âge, tous les deux été éduqué pour nous, c’est quoi? Tu parlais des trois grandes questions? C’est quoi les questions qui reviennent le plus? Forcément? C’est là, nous, on a des parents qui nous écoutent.

CAMILLE : J’ai plutôt parlé par thématique, plutôt parler thématiques. Le sujet de la performance sexuelle revient beaucoup. Ça reste un âge où tu te penses à travers aussi tes actes sexuels, où, justement, tes non, ta non-activité sexuelle. La performance sexuelle, qui est intrinsèquement et 100 % né de l’industrie du porno, et la surexposition, ces images là, qui sont pour les filles, pour les garçons, pour les personnes, pour absolument tout le monde, qui sont, rappelons le, est agate, c’est de la violence, voire des scènes pornographiques. C’est c’est comme regarder des scènes de violence. La performance sexuelle, est-ce que, est-ce que C’est est-ce que je dois durer autant de temps? Moi, j’arrive pas à durer 45 minutes? Moi, mon pénis, il n’est pas comme si moi, ma vue, elle va, les moches, il y a personne qui osera jamais me toucher. Et puis les odeurs, et puis moi, ceci, vache de choses de comment je fais pour être un bon coup. Il commence à petit peu à comprendre que la notion de bon coup n’existe pas, que c’est hyper subjectif, que ta pote peut trouver un mec, on les envoie, c’est un bon coup et que Toi, derrière, pas du tout, parce que ça dépend de chaque personne.

CAMILLE : Oui, puis surtout: C’est une alchimie.

CAMILLE : C’est une alchimie. Et puis, il y a, il y a tout un tas d’autres choses que la taille du pénis et la tronche de élève, ça va au-delà, c’est surtout, ça va surtout au-delà de si la performance sexuelle, tout ce qui touche à la notion de consentement.

GREGORY : Avec cette question qui, moi, m’a vraiment mis chao, qui est oui, mais si je comprends bien, parfois, les filles, elles se sentent obligées ou elles sont pas à l’aise. Il y a plein de choses qui font qu’elles ne disent pas non. Clairement. Comment je sais que quand elle dit oui ou Qu’on rentre dans le rapport, elle est vraiment consentante.

CAMILLE : Ça C’est plutôt les garçons et les filles se posent la question aussi dans l’autre sens.

 

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