#263 Peut-on parler de manière apaisée de l’Islam? avec Kim Chapiron

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#263 Peut-on parler de manière apaisée de l'Islam? avec Kim Chapiron
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GREGORY : Bonjour à toutes, bonjour à tous, bonjour Kim!

KIM : Salut Greg !

GREGORY : Comment ça va aujourd’hui?

KIM : Ça va très bien. Je sors D’un week-end assez fort en émotion, dans le sens où on a eu l’idée de faire une tournée surprise dans les cinémas. On a fait une dizaine de cinémas. En arrivant dans les salles au hasard, on appelait les exploitants et on était avec une dizaine d’acteurs de la troupe du jeune imam, et on débarquait les directeurs de salon. Une petite surprise pour vous. On entrait dans la salle: bonjour, on espère que le film vous a plu. Et puis après, on débattait avec le public, on se mettait à-côté, on avait un échange. J’avais jamais fait ça avec mes fils. C’était la première fois. C’était très, très fort.

GREGORY : C’est super fort. Ce qui était en contact, c’est quasiment comme le théâtre, en contact direct avec le public.

KIM : C’est ça, au final, on se dit quand même: C’est tout ça pour ça, quand même? Parce que C’est quelque chose, c’est un processus assez solitaire. On passe beaucoup de temps à l’écriture seul, face à soi même, ce qui est toujours un peu délicat comme exercice. Durant le tournage, on est entouré d’énormément de gens, mais au final, on est très, très seul, parce que les gens se retournent toujours vers nous en disant: qu’est-ce qu’on fait? Et nous, je dirais, une des une des figures acrobatiques les plus, les centrales dans le métier de réalisateur, c’est repousser la prochaine question. Donc, on nous pose une question et moi, je dirais: ce que je dois faire. Mon tour de magie, c’est à chaque fois, c’est-à-dire oui, très, très bonne question, et hop je zappe, parce que C’est on est tout le temps, tout le temps dans ce rouleau compresseur de questions. Donc, c’est encore une fois assez seul, parce Qu’au final, toute la responsabilité que sur nous et au montage, là, je dirais qu’il ya quelque chose où on rentre dans une intimité très, très, très forte avec les équipes de montage. Le vrai film se fait pendant le montage. C’est le seul moment où, je dis: on se sent un peu moins seul, parce que le monteur, il est autant, dans ce cas, dans ce brouillard, que nous, et la sortie, finalement, et le seul moment qu’on vit avec les gens, dans tout ce process de création, dans long-métrage.

GREGORY : Ouais, c’est ouf, parce que c’est que les gens ne savent pas comment ça se passe quand tu crées un film et T’as commencé, si je me trompe pas, par deux ans, passer en immersion dans des mosquées. C’est ça.

KIM : Avec Ladj Ly, quand on a eu l’idée de choisir le sujet le plus technique, le plus complexe de notre monde actuel, on s’est dit: faisons une histoire d’amour avec ça pour vraiment être à contre-courant, un peu de tout. Et ça marche très bien, parce que, parce qu’aujourd’hui on prend beaucoup d’amour toujours avec cette recette secrète que certaines personnes connaissent: plus plus on donne de l’amour plus on a de l’amour et là, vraiment, même si C’est c’est assez, je dirais, les gens anticipent beaucoup de choses avec notre sujet et, au final, nous, tout ce Qu’on prend, c’est quand même beaucoup de lumière. Donc ça se passe plutôt pas mal.

GREGORY : Et comment ça s’est passé ces deux ans dans dans des mosquées? Parce que t’es pas musulman?

KIM : Non, je suis pas.

GREGORY : Amusement du tout. Comment déjà? Pourquoi t’as choisi ce sujet avec la Dg et pourquoi et comment ça s’est passé?

KIM : L’histoire vraie nous a interpellé. Déjà, mettre le mot arna et le mot pèlerinage dans une même phrase paraît complètement fou de mots diamétralement opposés: le le, le, le sacré, la pureté du sacré, et puis le côté tellement cru du mot Arnaud. Profiter de tous ces pèlerins, général, malheureusement les plus âgés, qui ne peuvent pas avoir réparation, parce qu’aucun lien avec la police, aucun lien avec la justice, aucun lien avec les médias. C’est des histoires qu’on ne connaît pas. Nous. Déjà, l’impulsion de raconter une histoire que personne ne connaît nous a donné cette force, la complexité de ce personnage, quelqu’un Qu’on aime très, très fort, qui est notre guide, imam ça veut dire guide, et qui, du jour au lendemain, devient la personne qu’on ait le plus, parce que, d’un coup, il cristallise toutes cette, il cristallise toute cette confiance qui est qui s’est envolé en l’espace de quelques secondes dans l’histoire on ne va pas spoiler notre film, mais on parle, mais on parle, on parle de cet imam qui incarne toutes ces couleurs, même magnifiques, qui sont pour moi la base de mon travail. Réussir à sonder l’Âme humaine, faire parler les cœurs au plus proches. Quand on s’est retrouvé face à un sujet pareil, avec la, on s’est dit: Qu’on tenait un très beau sujet. On s’est surtout dit que si on faisait pas ce film, ce film, on le verrait jamais. Et l’idée de faire rentrer les gens dans les mosquées, de rencontrer des responsables de mosquée, des musin, des imams, les fidèles, les pèlerins, se promenaient dans tous ces endroits qui, d’habitude sont très opaques. On les voit ni dans les documentaires, on les voit ni dans la presse. On voit que des, je dirais, des unes un peu scandale, un peu polémique, qui nous polluent tous. On est d’ailleurs saturé par tout ça. Et faire rentrer tout ça dans l’intime pour nous, était l’objectif numéro un.

GREGORY : Et ton expérience, Toi, dans dans les mosquées, t’es Parti au Mali aussi, je me trompe pas, ce qu’il a une partie du film qui se passe au Mali. T’es Parti au Mali et T’as fait des mosquées, j’imagine autour de la région parisienne, à Paris. J’imagine comment ça se passe, parce que Toi, ça a dû te surprendre aussi parce que tu ne connais pas cet univers.

KIM : Non l’origine j’étais j’avais fait quelques tours dans des mosquées, par curiosité, avec les amis, dans la grande mosquée de Bamako. J’y étais allé parce que j’ai fait plus d’une quinzaine de voyages à Bamako. L’afrique de l’ouest je connais bien. J’avais fait la tournée est Afrique. Domo Putin, justement, on a fait, on a fait bénin, togo, Burkina, sénégal. On avait vraiment exploré l’afrique de l’ouest j’ai tourné assez souvent en Afrique: C’est un milieu quand même, des images très familières pour moi, mais de rentrer aussi profondément, bien sûr, non, c’était c’était nouveau pour moi. Et puis, spécialement, rentrer dans le milieu religieux, rentrer dans dans les madrassa, les écoles coraniques. On est allé dans le village de l’âge les écoles coraniques et les écoles, ou les voir comment ça se passait, toutes les images dans notre finalement inspirée et qu’on a vu ensemble. Et d’ailleurs quand on tourne au village, dans le film, il y a une petite partie pour ceux qui vont découvrir le film qui se passe en Afrique et au village, parce que ça, on peut se poiler, que c’est vraiment que le début du film, le petit garçon, au début à montfermeil, à la suite de, je dirais, de bêtise d’enfance se fait envoyer au pays par sa maman et on va se retrouver avec un jeune français d’origine malienne, Soninké, se retrouvent au village comme ça, un vrai choc des cultures. Et toutes les images sont véridiques, c’est-à-dire que la plupart des acteurs de ce film dans le dans la vraie vie, jouent leur propre rôle.

GREGORY : D’accord ok, je comprends, je comprends, et toi, ce que T’as voulu montrer, c’est assez fort. Qu’est-ce que tu disais, c’est que quand on parle de la religion musulmane, c’est toujours par d’effet d’hiver et c’est toujours par l’islamisme on prend vraiment la toute petite petite pointe, et encore: C’est pas, c’est pas la pointe, c’est parce que c’est c’est pas les meilleurs, mais c’est une toute petite partie des musulmans. Et on fait comme si ça, c’était les musulmans, qu’en réalité, être musulman, ça a rien à voir avec ça. Est-ce que T’as voulu faire, j’imagine C’est ce que je comprends, c’est montré aussi la réalité de cette religion, la réalité des gens qui la pratiquent, qui est très, très loin, extrêmement éloigné de toutes les imageries, et même les écoles coraniques. Il y a une imagerie école coranique. On imagine déjà d’islamisme le lavage de cerveau. Et ce que tu montres, c’est que C’est très, très loin de tout ça.

KIM : En effet, il y a cette volonté là, bien entendu: T’as raison! Après, je fais toujours très, très, très attention quand je parle de tout ça. J’ai pas voulu montrer de vérité, parce qu’il N’y a pas de vérité, je pense. En effet, comme tu disais, il y a énormément d’amalgames il y a énormément de confusion. Tous les sujets terribles reviennent au-dessus, parce que c’est comme ça, c’est l’histoire qu’on porte, le post trauma que tout le monde porte, et on va parler que de la France déjà, parce que nous, on connaît la France. En France, on a, on a un certain type de meulan, déjà, l’islam moi que je traite, un islam subsaharien, déjà, c’est déjà encore extrêmement précis, un islam subsea, rien qui se passe dans un village au Mali. Encore une fois, c’est très, très précis. On parle, nous, ici, les gens aiment bien parler de la périphérie. Je sais même pas comment. Le truc, c’est que j’ai pas voulu parler D’un certain islam, parce qu’il y en a énormément. Comme autant d’humain chacun vit, c’est quelque chose de très intime et nous, avec ce film, c’est justement cette quête de la nuance. On vit à l’époque où j’aime beaucoup cette expression. C’est le règne de l’opinion tout le monde donne son opinion, tout le monde a un avis très tranché. Les certitudes sont brandis partout, nous, et un film qui est là pour, pour poser des très jolies questions. La religion, c’est une recherche, c’est un cheminement, et mon film, moi, parle justement de cette très grosse blessure dont on a parlé précédemment et de tout ce cheminement qui mène à la guérison. Et à un moment, dans mon film, il y a la petite sœur qui demande au jeune imam: et toi, grand frère, tu crois en dieu? Depuis combien de temps? On se promène dans toutes ces très jolies questions: la métaphysique, l’invisible le Royaume, l’unité le sacré. Pour moi, tout ça, c’est des recherches magnifiques. Je suis né dans un milieu non-croyant, mais même non croyance, ça veut rien dire. La non croyance est aussi nébuleuse, aussi floue que la croyance. C’est ça qui est magnifique et à chaque fois, je pense Qu’on Qu’on rentre dans ce type de sujet, on est gagnant, on est gagnant. Philosopher, c’est apprendre à mourir. La religion nous apprend à mourir aussi, bien évidemment. Moi, c’est des sujets qui me passionnent et peut être, ayant grandi dans dans, justement, mes parents étaient.

 

Description de l’épisode

Kim Chapiron est un réalisateur et scénariste et son dernier film le Jeune Imam parle de manière apaisée et réaliste de l’Islam.
Cela vous a sans doute échappé comme à moi mais l’Islam quand il est traité dans les médias mais surtout dans les films en France, c’est nécessairement pour parler de sa partie radicale qui ne correspond qu’à quelques milliers de personnes sur plusieurs milliards de fidèles. C’est profondément injuste de le traiter uniquement de cette manière car cela tend à renforcer une haine des musulmans et ce n’est tout simplement pas une expression de la réalité.
D’ailleurs sur ce podcast, je n’ai aussi traité que d’islamisme, en particulier avec Hugo Micheron.

Autre fait étrange, il y a eu beaucoup de films sur des prêtres mais aussi sur des rabbins mais jamais sur des imams – Kim Chapiron casse un peu les codes avec le jeune imam et nous fait entrer dans la culture musulmane (qui n’est pas la sienne) et dans une mosquée.
Si vous n’avez pas vu son film encore courez-y avant qu’ils ne sortent des salles.
Voici les questions que nous traitons avec Kim :

– Quelle est la plus grande difficulté du métier de réalisateur?

– Qu’as-tu appris en passant 2 ans en immersion dans des mosquées?

– Pourquoi avoir choisi de traiter de l’Islam alors que tu n’es pas musulman?

– Comment se passe la vie dans les mosquées?

– Pourquoi les musulmans sont toujours montrés par les islamistes, c’est-à-dire la partie radicale qui ne concerne pas 0,5% d’entre eux?

– Peux-tu nous parler du métier de réalisateur?

– Quelle est ta relation à l’invisible?

– Quel est le processus de création quand on est réalisateur?

– Dans le film tu fais beaucoup ressortir la nuance, peux-tu nous en parler? Quelle est ta vision du monde?

– Peux-tu parler du lien entre un fils et sa mère?

– Peux-tu nous parler des banlieues et particulièrement de la vie dans les cités?

– Comment on arrive à faire un retournement intérieur?

– Quel est le rôle du cinéma?

– Quels sont les retours du film?

Suggestion d’autres épisodes à écouter :

#143 Comprendre l’islamisme et le Jihadisme en France avec Hugo Micheron (https://audmns.com/vEWThle)
#254 Debunker le Grand Remplacement avec Hervé le Bras (https://audmns.com/QzqMDPL)
#194 Comprendre l’époque à travers les textes sacrés avec Annick de Souzenelle (https://audmns.com/doVPZQU)
#166 Comprendre le phénomène des génocides pour les éviter avec Jacques Fredj (https://audmns.com/ftstCEN)

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Transcription partielle de l’épisode

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GREGORY : Bonjour à toutes, bonjour à tous, bonjour Kim!

KIM : Salut Greg !

GREGORY : Comment ça va aujourd’hui?

KIM : Ça va très bien. Je sors D’un week-end assez fort en émotion, dans le sens où on a eu l’idée de faire une tournée surprise dans les cinémas. On a fait une dizaine de cinémas. En arrivant dans les salles au hasard, on appelait les exploitants et on était avec une dizaine d’acteurs de la troupe du jeune imam, et on débarquait les directeurs de salon. Une petite surprise pour vous. On entrait dans la salle: bonjour, on espère que le film vous a plu. Et puis après, on débattait avec le public, on se mettait à-côté, on avait un échange. J’avais jamais fait ça avec mes fils. C’était la première fois. C’était très, très fort.

GREGORY : C’est super fort. Ce qui était en contact, c’est quasiment comme le théâtre, en contact direct avec le public.

KIM : C’est ça, au final, on se dit quand même: C’est tout ça pour ça, quand même? Parce que C’est quelque chose, c’est un processus assez solitaire. On passe beaucoup de temps à l’écriture seul, face à soi même, ce qui est toujours un peu délicat comme exercice. Durant le tournage, on est entouré d’énormément de gens, mais au final, on est très, très seul, parce que les gens se retournent toujours vers nous en disant: qu’est-ce qu’on fait? Et nous, je dirais, une des une des figures acrobatiques les plus, les centrales dans le métier de réalisateur, c’est repousser la prochaine question. Donc, on nous pose une question et moi, je dirais: ce que je dois faire. Mon tour de magie, c’est à chaque fois, c’est-à-dire oui, très, très bonne question, et hop je zappe, parce que C’est on est tout le temps, tout le temps dans ce rouleau compresseur de questions. Donc, c’est encore une fois assez seul, parce Qu’au final, toute la responsabilité que sur nous et au montage, là, je dirais qu’il ya quelque chose où on rentre dans une intimité très, très, très forte avec les équipes de montage. Le vrai film se fait pendant le montage. C’est le seul moment où, je dis: on se sent un peu moins seul, parce que le monteur, il est autant, dans ce cas, dans ce brouillard, que nous, et la sortie, finalement, et le seul moment qu’on vit avec les gens, dans tout ce process de création, dans long-métrage.

GREGORY : Ouais, c’est ouf, parce que c’est que les gens ne savent pas comment ça se passe quand tu crées un film et T’as commencé, si je me trompe pas, par deux ans, passer en immersion dans des mosquées. C’est ça.

KIM : Avec Ladj Ly, quand on a eu l’idée de choisir le sujet le plus technique, le plus complexe de notre monde actuel, on s’est dit: faisons une histoire d’amour avec ça pour vraiment être à contre-courant, un peu de tout. Et ça marche très bien, parce que, parce qu’aujourd’hui on prend beaucoup d’amour toujours avec cette recette secrète que certaines personnes connaissent: plus plus on donne de l’amour plus on a de l’amour et là, vraiment, même si C’est c’est assez, je dirais, les gens anticipent beaucoup de choses avec notre sujet et, au final, nous, tout ce Qu’on prend, c’est quand même beaucoup de lumière. Donc ça se passe plutôt pas mal.

GREGORY : Et comment ça s’est passé ces deux ans dans dans des mosquées? Parce que t’es pas musulman?

KIM : Non, je suis pas.

GREGORY : Amusement du tout. Comment déjà? Pourquoi t’as choisi ce sujet avec la Dg et pourquoi et comment ça s’est passé?

KIM : L’histoire vraie nous a interpellé. Déjà, mettre le mot arna et le mot pèlerinage dans une même phrase paraît complètement fou de mots diamétralement opposés: le le, le, le sacré, la pureté du sacré, et puis le côté tellement cru du mot Arnaud. Profiter de tous ces pèlerins, général, malheureusement les plus âgés, qui ne peuvent pas avoir réparation, parce qu’aucun lien avec la police, aucun lien avec la justice, aucun lien avec les médias. C’est des histoires qu’on ne connaît pas. Nous. Déjà, l’impulsion de raconter une histoire que personne ne connaît nous a donné cette force, la complexité de ce personnage, quelqu’un Qu’on aime très, très fort, qui est notre guide, imam ça veut dire guide, et qui, du jour au lendemain, devient la personne qu’on ait le plus, parce que, d’un coup, il cristallise toutes cette, il cristallise toute cette confiance qui est qui s’est envolé en l’espace de quelques secondes dans l’histoire on ne va pas spoiler notre film, mais on parle, mais on parle, on parle de cet imam qui incarne toutes ces couleurs, même magnifiques, qui sont pour moi la base de mon travail. Réussir à sonder l’Âme humaine, faire parler les cœurs au plus proches. Quand on s’est retrouvé face à un sujet pareil, avec la, on s’est dit: Qu’on tenait un très beau sujet. On s’est surtout dit que si on faisait pas ce film, ce film, on le verrait jamais. Et l’idée de faire rentrer les gens dans les mosquées, de rencontrer des responsables de mosquée, des musin, des imams, les fidèles, les pèlerins, se promenaient dans tous ces endroits qui, d’habitude sont très opaques. On les voit ni dans les documentaires, on les voit ni dans la presse. On voit que des, je dirais, des unes un peu scandale, un peu polémique, qui nous polluent tous. On est d’ailleurs saturé par tout ça. Et faire rentrer tout ça dans l’intime pour nous, était l’objectif numéro un.

GREGORY : Et ton expérience, Toi, dans dans les mosquées, t’es Parti au Mali aussi, je me trompe pas, ce qu’il a une partie du film qui se passe au Mali. T’es Parti au Mali et T’as fait des mosquées, j’imagine autour de la région parisienne, à Paris. J’imagine comment ça se passe, parce que Toi, ça a dû te surprendre aussi parce que tu ne connais pas cet univers.

KIM : Non l’origine j’étais j’avais fait quelques tours dans des mosquées, par curiosité, avec les amis, dans la grande mosquée de Bamako. J’y étais allé parce que j’ai fait plus d’une quinzaine de voyages à Bamako. L’afrique de l’ouest je connais bien. J’avais fait la tournée est Afrique. Domo Putin, justement, on a fait, on a fait bénin, togo, Burkina, sénégal. On avait vraiment exploré l’afrique de l’ouest j’ai tourné assez souvent en Afrique: C’est un milieu quand même, des images très familières pour moi, mais de rentrer aussi profondément, bien sûr, non, c’était c’était nouveau pour moi. Et puis, spécialement, rentrer dans le milieu religieux, rentrer dans dans les madrassa, les écoles coraniques. On est allé dans le village de l’âge les écoles coraniques et les écoles, ou les voir comment ça se passait, toutes les images dans notre finalement inspirée et qu’on a vu ensemble. Et d’ailleurs quand on tourne au village, dans le film, il y a une petite partie pour ceux qui vont découvrir le film qui se passe en Afrique et au village, parce que ça, on peut se poiler, que c’est vraiment que le début du film, le petit garçon, au début à montfermeil, à la suite de, je dirais, de bêtise d’enfance se fait envoyer au pays par sa maman et on va se retrouver avec un jeune français d’origine malienne, Soninké, se retrouvent au village comme ça, un vrai choc des cultures. Et toutes les images sont véridiques, c’est-à-dire que la plupart des acteurs de ce film dans le dans la vraie vie, jouent leur propre rôle.

GREGORY : D’accord ok, je comprends, je comprends, et toi, ce que T’as voulu montrer, c’est assez fort. Qu’est-ce que tu disais, c’est que quand on parle de la religion musulmane, c’est toujours par d’effet d’hiver et c’est toujours par l’islamisme on prend vraiment la toute petite petite pointe, et encore: C’est pas, c’est pas la pointe, c’est parce que c’est c’est pas les meilleurs, mais c’est une toute petite partie des musulmans. Et on fait comme si ça, c’était les musulmans, qu’en réalité, être musulman, ça a rien à voir avec ça. Est-ce que T’as voulu faire, j’imagine C’est ce que je comprends, c’est montré aussi la réalité de cette religion, la réalité des gens qui la pratiquent, qui est très, très loin, extrêmement éloigné de toutes les imageries, et même les écoles coraniques. Il y a une imagerie école coranique. On imagine déjà d’islamisme le lavage de cerveau. Et ce que tu montres, c’est que C’est très, très loin de tout ça.

KIM : En effet, il y a cette volonté là, bien entendu: T’as raison! Après, je fais toujours très, très, très attention quand je parle de tout ça. J’ai pas voulu montrer de vérité, parce qu’il N’y a pas de vérité, je pense. En effet, comme tu disais, il y a énormément d’amalgames il y a énormément de confusion. Tous les sujets terribles reviennent au-dessus, parce que c’est comme ça, c’est l’histoire qu’on porte, le post trauma que tout le monde porte, et on va parler que de la France déjà, parce que nous, on connaît la France. En France, on a, on a un certain type de meulan, déjà, l’islam moi que je traite, un islam subsaharien, déjà, c’est déjà encore extrêmement précis, un islam subsea, rien qui se passe dans un village au Mali. Encore une fois, c’est très, très précis. On parle, nous, ici, les gens aiment bien parler de la périphérie. Je sais même pas comment. Le truc, c’est que j’ai pas voulu parler D’un certain islam, parce qu’il y en a énormément. Comme autant d’humain chacun vit, c’est quelque chose de très intime et nous, avec ce film, c’est justement cette quête de la nuance. On vit à l’époque où j’aime beaucoup cette expression. C’est le règne de l’opinion tout le monde donne son opinion, tout le monde a un avis très tranché. Les certitudes sont brandis partout, nous, et un film qui est là pour, pour poser des très jolies questions. La religion, c’est une recherche, c’est un cheminement, et mon film, moi, parle justement de cette très grosse blessure dont on a parlé précédemment et de tout ce cheminement qui mène à la guérison. Et à un moment, dans mon film, il y a la petite sœur qui demande au jeune imam: et toi, grand frère, tu crois en dieu? Depuis combien de temps? On se promène dans toutes ces très jolies questions: la métaphysique, l’invisible le Royaume, l’unité le sacré. Pour moi, tout ça, c’est des recherches magnifiques. Je suis né dans un milieu non-croyant, mais même non croyance, ça veut rien dire. La non croyance est aussi nébuleuse, aussi floue que la croyance. C’est ça qui est magnifique et à chaque fois, je pense Qu’on Qu’on rentre dans ce type de sujet, on est gagnant, on est gagnant. Philosopher, c’est apprendre à mourir. La religion nous apprend à mourir aussi, bien évidemment. Moi, c’est des sujets qui me passionnent et peut être, ayant grandi dans dans, justement, mes parents étaient.

 

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