#262 Sommes nous encore en démocratie? avec Flore Vasseur

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#262 Sommes nous encore en démocratie? avec Flore Vasseur
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GREGORY : Bonjour à toutes et bonjour à tous. Bonjour Flore!

FLORE : Bonjour.

GREGORY : Comment ça va aujourd’hui.

FLORE : Super bien ravi d’être là.

GREGORY : Moi aussi, chez ravi, ravi qu’on puisse discuter, d’autant que tu traites de sujets qui sont essentiels et qui sont, je crois, assez méconnu. Finalement. Et la première question que je vais te poser, qui peut être un petit peu ardu à répondre sans doute, c’est à t’écouter je me pose la question: est-ce qu’on est encore en démocratie? Pour toi, en Europe? J’entends évidemment en Europe, aux États-Unis.

FLORE : C’est une bonne question, et et et qui M.’obsède, et elle est compliquée. On a l’apparence d’une démocratie, on a des institutions, on a des élections, on a des partis politiques, on a de la presse, donc, normalement, une liberté d’opinion une diversité d’opinion etc, ça, C’est le masque, ou en tout cas la structure à laquelle tout le Monde se raccroche pour dire non, mais attendez, c’est pas la Corée du nord et c’est vrai. Néanmoins, je pense qu’on glisse et ça fait longtemps. C’est pas récent, je pense, peut être, ça a toujours existé, mais C’est devenu très, très, très visible. On glisse vers une situation dans laquelle le peuple n’est plus entendu ou il ne s’entend plus. Et C’est ça ma question du moment, c’est-à-dire qu’on arrive à un moment où, clairement, l’intérêt général n’est plus en haut de l’agenda politique. Ça fait des années, ça fait même des décennies. Les intérêts privés ont pris le pouvoir de façon évidente. Regarder, regarde tous les sujets du moment. C’est fou! Le bon sens a complètement disparu. On ne préserve plus la vie, on préserve la croissance économique et les profits, mais le reste n’a plus voix au chapitre. Et je pense qu’on est responsable de ça. Et c’est pour ça que je je disais: est-ce que le peuple, est-ce qu’on n’entend plus le peuple ou est-ce que le peuple ne s’entend plus? J’ai l’impression Qu’on s’est accommodé de la situation. J’ai l’impression Qu’on a accepté ce dictate de l’économie sur nos vies, qu’on a accepté que les intérêts privés priment sur la vie, que c’est devenu, c’est devenu. Ok, on dira: mais oui, mais il faut sauver les emplois, mais la croissance, c’est fou! On est devenu totalement inféodé à cette idée là, et c’est pour ça que j’ai longtemps cherché les complots, comprendre le dessous des cartes qui gouvernent. Et c’est d’une tristesse infinie, parce que ce qui gouverne, C’est la médiocrité. Ce qui gouverne, C’est le fait d’avoir renoncé à se positionner en tant qu’être humain, qui n’est que de passage et qui n’est là que pour transmettre cette histoire d’individualisme et de de primauté, de suprématie, et ce qui se retrouve aussi dans cette attitude un peu compulsive. Après moi, le déluge, tu sais, cette espèce de rigidité, j’ai tous les droits, etc, mais c’est une démission totale de l’humanité et C’est ça qui, c’est ça qui me rend le plus triste, c’est-à-dire que C’est éminemment changeable, tout ça. Et je fais un lien, parce que, grâce à toi, J’ai J’ai, J’ai retrouvé, J’ai pu rentrer en lien avec annick de Suzel, et elle en parle magnifiquement bien. C’est cette histoire de retournement. Là, on s’est lissée, glissée, totalement infantilisé par la société, ce qu’on nous disait, les réponses faciles, les ordres faciles. Finalement, on est comme des petits-enfants. Et là, faut qu’on se retourne et qu’on devienne des grandes personnes et et ça veut dire renoncer à beaucoup de pseudo sécurité qui n’en sont plus, y compris se croire en démocratie.

GREGORY : Parfait, c’est fou que tu fasses référence à annick de sonel, parce que C’est une femme qui est incroyable, c’est un épisode, je connais pas le numéro, mais c’est une femme de 100 ans. Aujourd’hui, moi, J’ai envie, elle avait 99 ans et C’est elle est vraiment vraiment profond. J’ai cru, quand tu M.’as dit ça. J’ai cru que tu allais faire référence à Guillaume Meurice, que J’ai reçu aussi sur le podcast, qui avait sorti un bouquin qui s’appelle l’éloge de la médiocrité. Oui, il dit justement que les politiques au pouvoir sont par essence médiocres, parce qu’ils ont fait tellement de compromis pour monter là où ils sont que il ne reste que les médiocres en haut, en haut de la pyramide. Entre guillemets, je pensai que j’allais faire cette référence, je pensais, je m’attendais pas ce que tu fasse référence à nice de sonel. Et c’est vrai que C’est une femme vraiment exceptionnelle, J’ai deux citations sur lesquels j’aimerais que tu réagisses. La première, c’est que je cite souvent la deuxième, pas du tout. La première, C’est c’est plus facile d’envisager la fin du monde que la fin du capitalisme. Et la seconde, c’est je ne sais pas qui est la seconde: C’est Kennedy qui dit: la croissance mesure tout sauf ce qui vaut la peine d’être vécue.

FLORE : Je suis d’accord avec ces deux citations magnifiques que je connaissais pas, mais si tu vois, c’est cette on en revient à cette histoire de cécité. On est incroyablement programmé et c’est vrai que penser la fin du capitalisme pendant longtemps, ça a été comme un blasphème. Moi, je me souviens, ça fait à-peu-près 20 ans que je, que je pointe vers ça et J’ai fait des études économiques, j’ai fait beaucoup de macroéconomie. C’est pas que je sois expert du sujet, mais tu me, tu me parlerais d’automobile je serai plus désarçonné. C’est plutôt mon mon terrain de jeu. Pour moi, c’est d’une évidence absolue. Mais pendant longtemps, tu ne pouvais pas toucher ça, c’est-à-dire que j’ai vu des gens se mettre dans des colères absolues, noires, tu vois, se battre, en disant: mais qu’est-ce que tu veux? Le retour du communisme, des millions de morts, etc, comme si c’était panique à bord. Ce qui est très étonnant, C’est la réaction tout à fait ulcéré à partir du moment où tu parles de ça: C’est la panique et c’est une réaction de peur, parce que, il N’y a pas encore le modèle alternatif. Effectivement, personne ne veut revenir à l’état du communisme, comme il a été vraiment une espèce de sarcasme qu’on te dégaine à chaque fois qu’on veut te claquer le bec sur ce sujet et te faire terre. Mais c’est bien plus. Ce Qu’on a ce retournement encore magique dont parle annick de sous. Nel est bien plus beau que ça. On est devant une page blanche, mais quelle chance! Et tout le Monde, la plupart des gens, voient ça comme une erreur. C’est comme des petits-enfants qui auraient perdu leur jouet, qui auraient perdu leur maman, leur papa. Si C’est cette erreur de l’enfance de ne plus avoir de guides. Et pour faire ce retournement, il y a un deuil à faire. Il faut qu’on s’arrache de ces idéaux là qu’on nous a balancé en doctrine. Mais depuis l’enfance et puis l’industrie qui fait le mieux, ça, C’est quand même la publicité.

GREGORY : Par définition.

FLORE : J’espère qu’un jour on va réguler ces gens là. C’est juste criminel! Ce qu’ils font et, pour travailler avec certains, tenter, eux, je sais qu’ils le vivent mal. Et en même temps, ce qui est terrible et magique en ce moment, c’est c’est que le niveau dissonance, avant, il était loin, il était d’abord dans les, dans les pays les plus loin possible. On voyait pas, on venait en vacances, on se mettait dans nos. Je prends cette image: n’est pas tout le monde qui peut faire ça, mais ok, pardon, mais je prends l’image de ça: tu vois, du voyage de masse. Pronos pont Encana, tu vas à punta Cana, tu vois, je vois, tu vas dans ces hôtels de luxe les uns à-côté des autres, tu ne vois rien du pays. Tu es dans ton expérience de l’altérité soit disant, tu repars, prends un vélo, fait deux cents mètres et regarde comment les gens vivent. Et donc, au début, c’était très, très loin, on voyait pas même tu peux prendre l’Esclavagisme etc et puis ça, ça, tout à-coup, ça a force d’avoir épuisé le monde et les mondes, y compris les populations, maintenant, ça vient sur nous. C’est ça Qu’on est en train de vivre, c’est-à-dire que toute cette violence Qu’on a balancé à l’autre bout du monde, on est en train de le vivre. Nous, on est en train de, il n’y a plus personne pour amortir ça. On a tout épuisé. Il N’y a plus de buffer. On devient le terrain de jeu de notre, de la propre, de la violence du système qu’on n’a pas vu, parce qu’elle elle, violentait les autres, et qu’aujourd’hui elle nous violente, nous, et on se réveille en disant: C’est injuste, mais non! Mais ça a toujours été le cas, sauf que t’as pas voulu voir parce que c’était pas commode pour toi.

GREGORY : Et, d’ailleurs Toi ton éveille, c’était le ont septembre les tours.

FLORE : De la vie a fait que j’étais là-bas ce jour là et dans une trajectoire opposée à celle que j’ai maintenant, qui était vraiment, j’étais vraiment une bonne petite du capitalisme. Je sortais d’une très grande école de commerce. On m’avait dit: t’as tous les droits, j’étais parti à New york monter ma boîte à 24 ans, pensant que j’y arriverai. Et de fait, je dis pas que J’ai arrivé, mais ça pouvait tenir. En tout cas, ça avait le substrat, le parfum D’un succès. Et J’ai vu les tours s’effondrer et ma grande chance, c’est de d’avoir vu ça de mes yeux, d’avoir ressenti l’impact la peur, d’avoir été finalement très, très, très proche, tout en étant, avec le recul, en sécurité finalement, et de mettre laissé transpercer par ça. Je crois que C’est ma grande chance, c’est que les choses me transpercent. Et là, tout ce truc de pardon pour l’anglicisme je sais que J’en fais beaucoup, gatwick qui capitalise, pig que j’étais vraiment, mais me sont glissées dessus.

 

Description de l’épisode

Flore Vasseur est autrice, journaliste et réalisatrice de documentaires, le dernier en date étant “Bigger than us”.

Elle traite de sujets qui sont essentiels et pourtant pas si mis en avant finalement et sa vision d’ex HEC , d’ex entrepreneuse est d’autant plus intéressante qu’elle vient du “sérail”.

Pour elle le système capitalsme touche à sa fin, et elle écrit pour comprendre la fin d’un monde, l’émergence d’un autre et le travail de celles et ceux qui, peut-être, le feront.

Elle s’attaque à l’emprise de la finance et à la folie d’un monde assis sur la technologie. s‘interroge à notre rapport au pouvoir, l’élite en mode panique, nos consentements.

En fait, elle tire le fil qui, depuis le 11 septembre, ne l’a jamais quitté : qui gouverne ?

Pour y répondre, elle apprend à utiliser tous les autres supports (articles, film, roman, chroniques, séries) et tous les espaces (presse, livres, TV, cinéma) : ELLE CHERCHE et elle partage avec nous!

Et aujourd’hui elle vient partager avec nous ses questionnements, ses réflexions et où elle en est arrivée.

On traite de plusieurs sujets bien sur :

Sommes-nous toujours en démocratie en occident?

Peux-tu réagir à ces citations, “c’est plus facile d’envisager la fin du monde que la fin du capitalisme” et “la croissance mesure tout sauf ce qui vaut la peine d’être vécu”

Pourquoi les Occidentaux se détournent de leur responsabilité quant aux migrations climatiques?

Quelle est ton expérience des tours jumelles et du 11 septembre 2001?

La peur dans notre société n’est-elle pas organisée d’une certaine manière?

Quel est le rôle des médias dans cette peur organisée?

Comment faire pour bien s’informer?

Est-ce que la désobéissance civile est une voie possible ?

Pourquoi les réseaux sociaux pourraient être une forme de machination?

Est-ce que Chat GPT n’est pas une fin de la pensée à certains égards ?

Est-ce qu’il n’y a pas de nouvelles valeurs qui sont en train d’éclore?

Pourquoi t’être intéressée aux lanceurs d’alerte?

Quel est ton lien avec la spiritualité ?

Qu’est-ce qu’un lanceur d’alerte? Pourquoi est-il important?

Que penser de cette expression de “terroriste écologique”?

Peux-tu nous parler de Aaron Swartz?

Suggestion d’autres épisodes à écouter :

#194 Comprendre l’époque à travers les textes sacrés avec Annick de Souzenelle (https://audmns.com/doVPZQU)
Vlan #133 Comment faire à nouveau confiance aux politiques? Avec David Djaiz (https://audmns.com/vmeXeCV)
#261 Chat GPT, les intelligences artificielles face à l’humanité avec Victor Storchan (https://audmns.com/cseeFYI)

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Transcription partielle de l’épisode

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GREGORY : Bonjour à toutes et bonjour à tous. Bonjour Flore!

FLORE : Bonjour.

GREGORY : Comment ça va aujourd’hui.

FLORE : Super bien ravi d’être là.

GREGORY : Moi aussi, chez ravi, ravi qu’on puisse discuter, d’autant que tu traites de sujets qui sont essentiels et qui sont, je crois, assez méconnu. Finalement. Et la première question que je vais te poser, qui peut être un petit peu ardu à répondre sans doute, c’est à t’écouter je me pose la question: est-ce qu’on est encore en démocratie? Pour toi, en Europe? J’entends évidemment en Europe, aux États-Unis.

FLORE : C’est une bonne question, et et et qui M.’obsède, et elle est compliquée. On a l’apparence d’une démocratie, on a des institutions, on a des élections, on a des partis politiques, on a de la presse, donc, normalement, une liberté d’opinion une diversité d’opinion etc, ça, C’est le masque, ou en tout cas la structure à laquelle tout le Monde se raccroche pour dire non, mais attendez, c’est pas la Corée du nord et c’est vrai. Néanmoins, je pense qu’on glisse et ça fait longtemps. C’est pas récent, je pense, peut être, ça a toujours existé, mais C’est devenu très, très, très visible. On glisse vers une situation dans laquelle le peuple n’est plus entendu ou il ne s’entend plus. Et C’est ça ma question du moment, c’est-à-dire qu’on arrive à un moment où, clairement, l’intérêt général n’est plus en haut de l’agenda politique. Ça fait des années, ça fait même des décennies. Les intérêts privés ont pris le pouvoir de façon évidente. Regarder, regarde tous les sujets du moment. C’est fou! Le bon sens a complètement disparu. On ne préserve plus la vie, on préserve la croissance économique et les profits, mais le reste n’a plus voix au chapitre. Et je pense qu’on est responsable de ça. Et c’est pour ça que je je disais: est-ce que le peuple, est-ce qu’on n’entend plus le peuple ou est-ce que le peuple ne s’entend plus? J’ai l’impression Qu’on s’est accommodé de la situation. J’ai l’impression Qu’on a accepté ce dictate de l’économie sur nos vies, qu’on a accepté que les intérêts privés priment sur la vie, que c’est devenu, c’est devenu. Ok, on dira: mais oui, mais il faut sauver les emplois, mais la croissance, c’est fou! On est devenu totalement inféodé à cette idée là, et c’est pour ça que j’ai longtemps cherché les complots, comprendre le dessous des cartes qui gouvernent. Et c’est d’une tristesse infinie, parce que ce qui gouverne, C’est la médiocrité. Ce qui gouverne, C’est le fait d’avoir renoncé à se positionner en tant qu’être humain, qui n’est que de passage et qui n’est là que pour transmettre cette histoire d’individualisme et de de primauté, de suprématie, et ce qui se retrouve aussi dans cette attitude un peu compulsive. Après moi, le déluge, tu sais, cette espèce de rigidité, j’ai tous les droits, etc, mais c’est une démission totale de l’humanité et C’est ça qui, c’est ça qui me rend le plus triste, c’est-à-dire que C’est éminemment changeable, tout ça. Et je fais un lien, parce que, grâce à toi, J’ai J’ai, J’ai retrouvé, J’ai pu rentrer en lien avec annick de Suzel, et elle en parle magnifiquement bien. C’est cette histoire de retournement. Là, on s’est lissée, glissée, totalement infantilisé par la société, ce qu’on nous disait, les réponses faciles, les ordres faciles. Finalement, on est comme des petits-enfants. Et là, faut qu’on se retourne et qu’on devienne des grandes personnes et et ça veut dire renoncer à beaucoup de pseudo sécurité qui n’en sont plus, y compris se croire en démocratie.

GREGORY : Parfait, c’est fou que tu fasses référence à annick de sonel, parce que C’est une femme qui est incroyable, c’est un épisode, je connais pas le numéro, mais c’est une femme de 100 ans. Aujourd’hui, moi, J’ai envie, elle avait 99 ans et C’est elle est vraiment vraiment profond. J’ai cru, quand tu M.’as dit ça. J’ai cru que tu allais faire référence à Guillaume Meurice, que J’ai reçu aussi sur le podcast, qui avait sorti un bouquin qui s’appelle l’éloge de la médiocrité. Oui, il dit justement que les politiques au pouvoir sont par essence médiocres, parce qu’ils ont fait tellement de compromis pour monter là où ils sont que il ne reste que les médiocres en haut, en haut de la pyramide. Entre guillemets, je pensai que j’allais faire cette référence, je pensais, je m’attendais pas ce que tu fasse référence à nice de sonel. Et c’est vrai que C’est une femme vraiment exceptionnelle, J’ai deux citations sur lesquels j’aimerais que tu réagisses. La première, c’est que je cite souvent la deuxième, pas du tout. La première, C’est c’est plus facile d’envisager la fin du monde que la fin du capitalisme. Et la seconde, c’est je ne sais pas qui est la seconde: C’est Kennedy qui dit: la croissance mesure tout sauf ce qui vaut la peine d’être vécue.

FLORE : Je suis d’accord avec ces deux citations magnifiques que je connaissais pas, mais si tu vois, c’est cette on en revient à cette histoire de cécité. On est incroyablement programmé et c’est vrai que penser la fin du capitalisme pendant longtemps, ça a été comme un blasphème. Moi, je me souviens, ça fait à-peu-près 20 ans que je, que je pointe vers ça et J’ai fait des études économiques, j’ai fait beaucoup de macroéconomie. C’est pas que je sois expert du sujet, mais tu me, tu me parlerais d’automobile je serai plus désarçonné. C’est plutôt mon mon terrain de jeu. Pour moi, c’est d’une évidence absolue. Mais pendant longtemps, tu ne pouvais pas toucher ça, c’est-à-dire que j’ai vu des gens se mettre dans des colères absolues, noires, tu vois, se battre, en disant: mais qu’est-ce que tu veux? Le retour du communisme, des millions de morts, etc, comme si c’était panique à bord. Ce qui est très étonnant, C’est la réaction tout à fait ulcéré à partir du moment où tu parles de ça: C’est la panique et c’est une réaction de peur, parce que, il N’y a pas encore le modèle alternatif. Effectivement, personne ne veut revenir à l’état du communisme, comme il a été vraiment une espèce de sarcasme qu’on te dégaine à chaque fois qu’on veut te claquer le bec sur ce sujet et te faire terre. Mais c’est bien plus. Ce Qu’on a ce retournement encore magique dont parle annick de sous. Nel est bien plus beau que ça. On est devant une page blanche, mais quelle chance! Et tout le Monde, la plupart des gens, voient ça comme une erreur. C’est comme des petits-enfants qui auraient perdu leur jouet, qui auraient perdu leur maman, leur papa. Si C’est cette erreur de l’enfance de ne plus avoir de guides. Et pour faire ce retournement, il y a un deuil à faire. Il faut qu’on s’arrache de ces idéaux là qu’on nous a balancé en doctrine. Mais depuis l’enfance et puis l’industrie qui fait le mieux, ça, C’est quand même la publicité.

GREGORY : Par définition.

FLORE : J’espère qu’un jour on va réguler ces gens là. C’est juste criminel! Ce qu’ils font et, pour travailler avec certains, tenter, eux, je sais qu’ils le vivent mal. Et en même temps, ce qui est terrible et magique en ce moment, c’est c’est que le niveau dissonance, avant, il était loin, il était d’abord dans les, dans les pays les plus loin possible. On voyait pas, on venait en vacances, on se mettait dans nos. Je prends cette image: n’est pas tout le monde qui peut faire ça, mais ok, pardon, mais je prends l’image de ça: tu vois, du voyage de masse. Pronos pont Encana, tu vas à punta Cana, tu vois, je vois, tu vas dans ces hôtels de luxe les uns à-côté des autres, tu ne vois rien du pays. Tu es dans ton expérience de l’altérité soit disant, tu repars, prends un vélo, fait deux cents mètres et regarde comment les gens vivent. Et donc, au début, c’était très, très loin, on voyait pas même tu peux prendre l’Esclavagisme etc et puis ça, ça, tout à-coup, ça a force d’avoir épuisé le monde et les mondes, y compris les populations, maintenant, ça vient sur nous. C’est ça Qu’on est en train de vivre, c’est-à-dire que toute cette violence Qu’on a balancé à l’autre bout du monde, on est en train de le vivre. Nous, on est en train de, il n’y a plus personne pour amortir ça. On a tout épuisé. Il N’y a plus de buffer. On devient le terrain de jeu de notre, de la propre, de la violence du système qu’on n’a pas vu, parce qu’elle elle, violentait les autres, et qu’aujourd’hui elle nous violente, nous, et on se réveille en disant: C’est injuste, mais non! Mais ça a toujours été le cas, sauf que t’as pas voulu voir parce que c’était pas commode pour toi.

GREGORY : Et, d’ailleurs Toi ton éveille, c’était le ont septembre les tours.

FLORE : De la vie a fait que j’étais là-bas ce jour là et dans une trajectoire opposée à celle que j’ai maintenant, qui était vraiment, j’étais vraiment une bonne petite du capitalisme. Je sortais d’une très grande école de commerce. On m’avait dit: t’as tous les droits, j’étais parti à New york monter ma boîte à 24 ans, pensant que j’y arriverai. Et de fait, je dis pas que J’ai arrivé, mais ça pouvait tenir. En tout cas, ça avait le substrat, le parfum D’un succès. Et J’ai vu les tours s’effondrer et ma grande chance, c’est de d’avoir vu ça de mes yeux, d’avoir ressenti l’impact la peur, d’avoir été finalement très, très, très proche, tout en étant, avec le recul, en sécurité finalement, et de mettre laissé transpercer par ça. Je crois que C’est ma grande chance, c’est que les choses me transpercent. Et là, tout ce truc de pardon pour l’anglicisme je sais que J’en fais beaucoup, gatwick qui capitalise, pig que j’étais vraiment, mais me sont glissées dessus.

 

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