#249 Mieux comprendre le survivalisme? avec Bertrand Vidal

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GREGORY : Bonjour à toutes et à tous, Bonjour Bertrand, comment tu vas aujourd’hui?

BERTRAND : Bonjour, ça va bien? Et toi.

GREGORY : Ça va? Ben écoute, ça va pas mal. On va parler d’un sujet qui je trouve se développe énormément ces derniers temps, mais toi, tu t’y es intéressé extrêmement tôt finalement. Enfin extrêmement tôt, extrêmement tôt, mais très tôt. Et peut être que la première question, aussi basique qu’elle soit, c’est d’où sort cette idée du survivalisme?

BERTRAND : Le survivalisme, en fait c’est une vieille tendance, vieille je dirais dans les années 1970. C’est une culture, une culture, une contre-culture en fait, qui est née d’une angoisse du moment. La peur du réchauffement de la guerre froide, c’était dans les années 70, c’est le terme a été inventé par un libertarien d’extrême droite, un personnage assez obscur, Kurt Saxon, le Saxon brutal. C’était son pseudo et il entendait souhaiter préparer les WASP, White Anglo-Saxon Protestant à la menace rouge. Ce qui pesait en fait sur sur son époque, c’était la possibilité d’une invasion des communistes sur le sol américain. Et donc il a théorisé ce terme, il a inventé et il a proposé le néologisme survivalisme, une doctrine qui vise en fait à inviter les individus, les WASP, essentiellement à fuir la ville et à se terrer dans des bunkers ou à vivre le plus loin possible des dangers de son temps. Moi, j’ai découvert cette culture là aux alentours des années 2000, 2010, 2012. En fait, c’était au moment de la peur liée à la fin du monde maya, le fameux 21 décembre 2012 où le calendrier maya était censé s’arrêter. Et puis la Terre aussi, avec lui tout allait s’effondrer. Et à la télévision, dans la presse, dans les médias, on voyait des hurluberlus, des fanatiques de l’apocalypse, les survivalistes en fait, qui étaient à interviewés qui étaient, qui montraient, leur préparent leur préparation, leurs préparatifs pour cette fin du monde là. Et il y avait une sorte d’image d’Epinal, en fait, une sorte de rengaine qui était présentée. C’était des fous, c’était des paranos qui allaient à Bugarach, un petit village dans l’Aude, étant donné que c’était c’était la rumeur, soit la Vierge Marie, soit des extra-terrestres. Les aliens en fait, allaient nous sauver sur le pic rocheux du Bugarach. Alors moi je voyais ça et je m’intéressais donc aux imaginaires des catastrophes dans le cadre de ma thèse. Et je discutais avec des amis, je discutais avec des collègues de l’université de cette mouvance là et je me suis rendu compte qu’il y avait une sorte de discrépence. Il y avait quelque chose d’un décalage en fait, entre ce qui était représenté dans les médias et la réalité du mouvement survivaliste. Il y avait quelque chose: D’un décalage entre ce qui était représenté dans les médias et la réalité du mouvement survivaliste, étant donné que les personnes que j’ai pu rencontrer en 2012, les survivalistes, étaient des individus très rationnels, des individus qui étaient, comme moi, des collègues à l’université qui avait non pas une vision complètement folle de cette fin du monde, mais une vision assez construite sur la base de rapports scientifiques, sur la base d’une connaissance rationnelle du monde.

GREGORY : C’est hyper intéressant, ce que tu dis. Ça veut dire que c’est des gens qui sont plutôt éduqués. Au final, ce Qu’on appelle les survivalistes, oui, on peut appeler ça les survivalistes. Ce sont des gens qui sont plutôt éduqués, ou on retrouve toutes sortes de classes sociales.

BERTRAND : À l’origine les survivalistes vont regrouper une seule classe sociale, les, le fondateur du mouvement donal, Jean cisco, qui se faisait appeler cœur saxone, entendez préparer les apprentis survivalistes. La plus grande menace, la menace rouge, met aussi à d’autres menaces, la menace liée à la prostitution, à l’alcoolisme et aussi à la menace migratoire. C’était un individu qui était membre du parti nazi américain, un individu qui était vraiment infréquentable. On retrouve encore des vidéos de lui sur Youtube, on retrouve dans ses livres quelques quelques techniques de survie, autrement dit préparer des bombes, des lettres, etc, et il a été inculpé pour terrorisme. Cet individu me disait: il y a une seule population qui doit survivre: C’est les, c’est les wasp est pas plus loin! Et oui, non, mais c’est c’est assez intéressant, c’est livré, c’est une forme de scoutisme, c’est petit livre, ces vidéos qu’on retrouve. Il nous apprend, boké, nous apprend plein de choses, mais c’est très orienté. Cependant, c’était orienté que sur une seule menace, une seule peur quand J’ai découvert le mouvement survivaliste. Certes, c’était la fin du monde, du calendrier maya, mais il y avait aussi d’autres formes de peur, d’autres formes d’angoisse on avait vécu la crise économique de 2007, 2008, on était en train de redécouvrir la crise écologique, et c’est le mouvement, forcément à deux factos changé, étant donné que c’était plus qu’une seule. C’était pas une seule population, sion qui était touchée par cette angoisse, là, par cette peur de fin du monde. Tout le monde pouvait être touché quand J’ai découvert le mouvement survivaliste, c’est que ça m’a un peu choqué, c’est un peu chamboulé mes certitudes sur sur la chose, c’est que, justement, on n’avait pas à faire uniquement à des paranos, on n’avait pas uniquement à faire à des individus arriérés ou autres, bien au contraire. Leur peur était construit, leur peur était basée sur des rapports scientifiques, et je dirais même qu’il ya eu une éducation. On n’est pas survivaliste, on le devient. Il y a une éducation au survivalisme. Et pour être sensible à ces thèses là, forcément, les survivalistes le disent aussi: il ne faut pas être un mouton, il faut pas être aliéné à la société de consommation, à la routine du métro, boulot, Dodo, ou fallait en permanence sur son canapé, à regarder la télévision et autre. Il faut être s’intéresse à l’état du monde. Et c’est quelque chose d’assez original dans cette, dans cette culture réac quand même, qui est toujours assez réa, qui est toujours orienté très à droite, c’est-à-dire que on développe des fantasmes de fin du monde quasi religieux. Mais ces fantasmes là sont construits scientifiquement. Il y a une sorte d’ambiguïté dans le discours, une sorte de continuité entre l’angoisse la peur scientifique, rationnelle et les délires, les délires millénaristes, les délires religieux. Dans le discours survivaliste, c’est pas tous des individus éduqués, parce qu’aujourd’hui c’est pas le bon terme, peut être, de dire des individus éduqués, mais ils sont pas tous. Ils vont pas tous construire leur peur sur des rapports scientifiques. Aujourd’hui, le survivalisme est en train de devenir très pop. Il y a des jeux de survie, il y a des émissions de téléréalité, il y a le cinéma. La fiction regorge de scénarios apocalyptiques et autres. On peut être sensible, on peut être sensibilisé au survivalisme par la fiction, par la pop culture et autres, mais c’est vrai qu’il ya une construction assez rationnelle, assez pragmatique de la peur, de la peur quasi religieuse, de la peur de l’apocalypse chez le survivaliste.

GREGORY : Tu parlais de fiction. Moi, j’ai une question, je sais pas si tu sauras répondre en même temps, elle est un petit peu complexe, mais je pense que tu t’es posé la question. Néanmoins, pour toi, pour Toi, c’est quoi le rôle des films de science-fiction des années 70, qui ont été extrêmement dystopique et qui ont invité quand même cette tendance de survivalisme? Aujourd’hui, tu le disais aussi. C’est vrai que: C’est très étrange comme on est attiré par ces films dystopiques, parce que, déjà la période, on est en période de transition, c’est un petit peu compliqué. Mais Toi, t’es aussi un sociologue de l’imaginaire tous les imaginaires qui sont projetés et qui font société, finalement, c’est des imaginaires dystopique dans lesquels, effectivement, on se dit: Wow, ce que j’aimerais comprendre, c’est d’abord l’impact des enti, des films, de Sience fiction des soixante-dix et et aujourd’hui aussi, l’impact de la, de la fiction, que soit des séries, des films, je pense, walken d’aide il y en a tellement, c’est tellement ce film Smith dont J’ai perdu le nom, il y en a tellement tellement que c’est quasiment impossible de faire la liste.

BERTRAND : Bien sûr, bien sûr, notre société regorge de ce genre de fiction. Là, je pense qu’il ya de multiples raisons de tout cela. D’une part, la fonction cathartique de ces fictions là, ça nous permet d’évacuer notre stress, ça nous permet d’évacuer nos angoisses sur l’écran et peut être un peu mieux les maîtriser. L’un des fondateurs de la sociologie de l’imaginaire Gilbert durand, disait que ça participait d’une émission du mal, c’est-à-dire réduire, minimiser le mal par une forme de maximisation, c’est-à-dire par la technique de représente tation par l’excès par les effets spéciaux, par les multiples mises en destruction du monde. Ça nous permet de dire: je l’ai vu et maintenant, si ça arrive, si un jour ça arrive, je pourrais un peu maîtriser ça, ou en tout cas, du moins dans mon cogito, dans mon for intérieur, je j’aurais un peu moins peur. Il y a aussi, bien sûr, une fonction d’alerte une fonction d’alerte à toutes ces fictions, là soleil vert et bien d’autres nous, nous, nous, nous parle peut être plus du présent que D’un futur fantasmé, la science-fiction, les fictions catastrophes ont toujours anticipé notre avenir, ont toujours, en tout cas, fait œuvre de monstration de notre avenir.

 

Description de l’épisode

Bertrand Vidal est sociologue de l’imaginaire, maître de conférence et il est également l’auteur de “Survivalisme : êtes vous prêt pour la fin des temps? ” aux éditions Arkhe.

Le sujet du survivalisme m’a toujours fasciné parce que comme vous, je vois tous ces films et séries totalement dystopiques qui posent la question du bien fondé.

Evidemment vous allez vite vous rendre compte que ce concept est plus auto réalisateur qu’autre chose et qu’en réalité il n’y a pas grand chose à craindre.

Mais ou se trouve la limite entre le survivalisme et le fait de vouloir générer un peu d’autonomie ou de vouloir vivre en communauté?

Néanmoins, c’est hyper intéressant de mieux comprendre ce phénomène qui, en particulier, prend énormément auprès des CSP+ et des personnes particulièrement riches.

Dans ce cadre j’avais lu un article très intéressant d’une analyse de milliardaires et leur rapport au survivalisme.

En réalité vous allez voir comment ce concept se lie avec une forme d’extrême droite mais aussi comment il existe un lien avec la néo-spiritualité

Nous traitons de nombreux sujets sur le podcast dont :

Pourquoi parle t’on de survivalisme?

Qui sont les survivalistes?

Est-ce qu’il y a une différence de genre?

Certaines classes sociales sont-elles plus enclines au survivalisme?

Quel est l’impact des films et des séries sur cette tendance du survivalisme?

Comment réagir à la période dystopique que l’on traverse?

Comment se préparer à cette situation à priori apocalyptique?

Est-ce que l’éducation aujourd’hui est bien adaptée au monde qui s’ouvre à nous?

Est-ce qu’il y a un lien entre la spiritualité et le survivalisme?

Est-ce que le survivalisme existe en raison de la peur ou c’est l’existence des survivalistes qui attise la peur?

Que penser de Elon Musk ou Jeff Bezos qui veulent aller vivre sur Mars?

Est-ce que l’argent va permettre d’échapper à la crise du vivant?

Est-ce que vouloir prendre une ferme et avoir une forme d’autonomie alimentaire, énergétique et d’eau est du survivalisme?

Le survivalisme est-il porteur de danger?

Le sujet du survivalisme m’a toujours fasciné parce que comme vous, je vois tou…

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Transcription partielle de l’épisode

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GREGORY : Bonjour à toutes et à tous, Bonjour Bertrand, comment tu vas aujourd’hui?

BERTRAND : Bonjour, ça va bien? Et toi.

GREGORY : Ça va? Ben écoute, ça va pas mal. On va parler d’un sujet qui je trouve se développe énormément ces derniers temps, mais toi, tu t’y es intéressé extrêmement tôt finalement. Enfin extrêmement tôt, extrêmement tôt, mais très tôt. Et peut être que la première question, aussi basique qu’elle soit, c’est d’où sort cette idée du survivalisme?

BERTRAND : Le survivalisme, en fait c’est une vieille tendance, vieille je dirais dans les années 1970. C’est une culture, une culture, une contre-culture en fait, qui est née d’une angoisse du moment. La peur du réchauffement de la guerre froide, c’était dans les années 70, c’est le terme a été inventé par un libertarien d’extrême droite, un personnage assez obscur, Kurt Saxon, le Saxon brutal. C’était son pseudo et il entendait souhaiter préparer les WASP, White Anglo-Saxon Protestant à la menace rouge. Ce qui pesait en fait sur sur son époque, c’était la possibilité d’une invasion des communistes sur le sol américain. Et donc il a théorisé ce terme, il a inventé et il a proposé le néologisme survivalisme, une doctrine qui vise en fait à inviter les individus, les WASP, essentiellement à fuir la ville et à se terrer dans des bunkers ou à vivre le plus loin possible des dangers de son temps. Moi, j’ai découvert cette culture là aux alentours des années 2000, 2010, 2012. En fait, c’était au moment de la peur liée à la fin du monde maya, le fameux 21 décembre 2012 où le calendrier maya était censé s’arrêter. Et puis la Terre aussi, avec lui tout allait s’effondrer. Et à la télévision, dans la presse, dans les médias, on voyait des hurluberlus, des fanatiques de l’apocalypse, les survivalistes en fait, qui étaient à interviewés qui étaient, qui montraient, leur préparent leur préparation, leurs préparatifs pour cette fin du monde là. Et il y avait une sorte d’image d’Epinal, en fait, une sorte de rengaine qui était présentée. C’était des fous, c’était des paranos qui allaient à Bugarach, un petit village dans l’Aude, étant donné que c’était c’était la rumeur, soit la Vierge Marie, soit des extra-terrestres. Les aliens en fait, allaient nous sauver sur le pic rocheux du Bugarach. Alors moi je voyais ça et je m’intéressais donc aux imaginaires des catastrophes dans le cadre de ma thèse. Et je discutais avec des amis, je discutais avec des collègues de l’université de cette mouvance là et je me suis rendu compte qu’il y avait une sorte de discrépence. Il y avait quelque chose d’un décalage en fait, entre ce qui était représenté dans les médias et la réalité du mouvement survivaliste. Il y avait quelque chose: D’un décalage entre ce qui était représenté dans les médias et la réalité du mouvement survivaliste, étant donné que les personnes que j’ai pu rencontrer en 2012, les survivalistes, étaient des individus très rationnels, des individus qui étaient, comme moi, des collègues à l’université qui avait non pas une vision complètement folle de cette fin du monde, mais une vision assez construite sur la base de rapports scientifiques, sur la base d’une connaissance rationnelle du monde.

GREGORY : C’est hyper intéressant, ce que tu dis. Ça veut dire que c’est des gens qui sont plutôt éduqués. Au final, ce Qu’on appelle les survivalistes, oui, on peut appeler ça les survivalistes. Ce sont des gens qui sont plutôt éduqués, ou on retrouve toutes sortes de classes sociales.

BERTRAND : À l’origine les survivalistes vont regrouper une seule classe sociale, les, le fondateur du mouvement donal, Jean cisco, qui se faisait appeler cœur saxone, entendez préparer les apprentis survivalistes. La plus grande menace, la menace rouge, met aussi à d’autres menaces, la menace liée à la prostitution, à l’alcoolisme et aussi à la menace migratoire. C’était un individu qui était membre du parti nazi américain, un individu qui était vraiment infréquentable. On retrouve encore des vidéos de lui sur Youtube, on retrouve dans ses livres quelques quelques techniques de survie, autrement dit préparer des bombes, des lettres, etc, et il a été inculpé pour terrorisme. Cet individu me disait: il y a une seule population qui doit survivre: C’est les, c’est les wasp est pas plus loin! Et oui, non, mais c’est c’est assez intéressant, c’est livré, c’est une forme de scoutisme, c’est petit livre, ces vidéos qu’on retrouve. Il nous apprend, boké, nous apprend plein de choses, mais c’est très orienté. Cependant, c’était orienté que sur une seule menace, une seule peur quand J’ai découvert le mouvement survivaliste. Certes, c’était la fin du monde, du calendrier maya, mais il y avait aussi d’autres formes de peur, d’autres formes d’angoisse on avait vécu la crise économique de 2007, 2008, on était en train de redécouvrir la crise écologique, et c’est le mouvement, forcément à deux factos changé, étant donné que c’était plus qu’une seule. C’était pas une seule population, sion qui était touchée par cette angoisse, là, par cette peur de fin du monde. Tout le monde pouvait être touché quand J’ai découvert le mouvement survivaliste, c’est que ça m’a un peu choqué, c’est un peu chamboulé mes certitudes sur sur la chose, c’est que, justement, on n’avait pas à faire uniquement à des paranos, on n’avait pas uniquement à faire à des individus arriérés ou autres, bien au contraire. Leur peur était construit, leur peur était basée sur des rapports scientifiques, et je dirais même qu’il ya eu une éducation. On n’est pas survivaliste, on le devient. Il y a une éducation au survivalisme. Et pour être sensible à ces thèses là, forcément, les survivalistes le disent aussi: il ne faut pas être un mouton, il faut pas être aliéné à la société de consommation, à la routine du métro, boulot, Dodo, ou fallait en permanence sur son canapé, à regarder la télévision et autre. Il faut être s’intéresse à l’état du monde. Et c’est quelque chose d’assez original dans cette, dans cette culture réac quand même, qui est toujours assez réa, qui est toujours orienté très à droite, c’est-à-dire que on développe des fantasmes de fin du monde quasi religieux. Mais ces fantasmes là sont construits scientifiquement. Il y a une sorte d’ambiguïté dans le discours, une sorte de continuité entre l’angoisse la peur scientifique, rationnelle et les délires, les délires millénaristes, les délires religieux. Dans le discours survivaliste, c’est pas tous des individus éduqués, parce qu’aujourd’hui c’est pas le bon terme, peut être, de dire des individus éduqués, mais ils sont pas tous. Ils vont pas tous construire leur peur sur des rapports scientifiques. Aujourd’hui, le survivalisme est en train de devenir très pop. Il y a des jeux de survie, il y a des émissions de téléréalité, il y a le cinéma. La fiction regorge de scénarios apocalyptiques et autres. On peut être sensible, on peut être sensibilisé au survivalisme par la fiction, par la pop culture et autres, mais c’est vrai qu’il ya une construction assez rationnelle, assez pragmatique de la peur, de la peur quasi religieuse, de la peur de l’apocalypse chez le survivaliste.

GREGORY : Tu parlais de fiction. Moi, j’ai une question, je sais pas si tu sauras répondre en même temps, elle est un petit peu complexe, mais je pense que tu t’es posé la question. Néanmoins, pour toi, pour Toi, c’est quoi le rôle des films de science-fiction des années 70, qui ont été extrêmement dystopique et qui ont invité quand même cette tendance de survivalisme? Aujourd’hui, tu le disais aussi. C’est vrai que: C’est très étrange comme on est attiré par ces films dystopiques, parce que, déjà la période, on est en période de transition, c’est un petit peu compliqué. Mais Toi, t’es aussi un sociologue de l’imaginaire tous les imaginaires qui sont projetés et qui font société, finalement, c’est des imaginaires dystopique dans lesquels, effectivement, on se dit: Wow, ce que j’aimerais comprendre, c’est d’abord l’impact des enti, des films, de Sience fiction des soixante-dix et et aujourd’hui aussi, l’impact de la, de la fiction, que soit des séries, des films, je pense, walken d’aide il y en a tellement, c’est tellement ce film Smith dont J’ai perdu le nom, il y en a tellement tellement que c’est quasiment impossible de faire la liste.

BERTRAND : Bien sûr, bien sûr, notre société regorge de ce genre de fiction. Là, je pense qu’il ya de multiples raisons de tout cela. D’une part, la fonction cathartique de ces fictions là, ça nous permet d’évacuer notre stress, ça nous permet d’évacuer nos angoisses sur l’écran et peut être un peu mieux les maîtriser. L’un des fondateurs de la sociologie de l’imaginaire Gilbert durand, disait que ça participait d’une émission du mal, c’est-à-dire réduire, minimiser le mal par une forme de maximisation, c’est-à-dire par la technique de représente tation par l’excès par les effets spéciaux, par les multiples mises en destruction du monde. Ça nous permet de dire: je l’ai vu et maintenant, si ça arrive, si un jour ça arrive, je pourrais un peu maîtriser ça, ou en tout cas, du moins dans mon cogito, dans mon for intérieur, je j’aurais un peu moins peur. Il y a aussi, bien sûr, une fonction d’alerte une fonction d’alerte à toutes ces fictions, là soleil vert et bien d’autres nous, nous, nous, nous parle peut être plus du présent que D’un futur fantasmé, la science-fiction, les fictions catastrophes ont toujours anticipé notre avenir, ont toujours, en tout cas, fait œuvre de monstration de notre avenir.

 

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