#243 La face cachée de votre smartphone avec Guillaume Pitron

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#243 La face cachée de votre smartphone avec Guillaume Pitron
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GREGORY : Bonjour à toutes. Bonjour à tous. Bonjour GuillaumeGUILLAUME : Bonjour Gregory.

GREGORY : Comment tu vas?

GUILLAUME : Oh ce matin ça va pas mal.

GREGORY : Ça va bien? Voilà ce que j’ai compris.

GUILLAUME : Un peu speed mais la fin de l’année approche donc les vacances et des voyages se profilent donc je pense à ça.

GREGORY : Parfait. La vraie question que j’ai envie de te poser, c’est pourquoi peut être avoir décidé, quand il s’agit de pollution numérique, parce que c’est de ça qu’on va parler. De t’intéresser au chemin des “Likes”. C’est quoi cette logique? Tu te dis, e n fait, c’est le dénominateur commun qui parle le plus aux gens. Qu’est ce qui s’est passé pour toi?

GUILLAUME : Le like, c’est l’emblème de nos vies connectées ou ça peut être un emblème, ça peut être un email, ça peut être une photo de vacances, une vidéo de chat. Mais le like, ce pouce levé en l’air, on a tous cette image en tête et. Et donc c’est de cette notification là, de ce qu’elle représente de nos imaginaires que je voulais partir. Et puis en tant que journaliste, j’ai souvent suivi la route des matières premières des migrants. C’est un grand truc de journalistes de remonter la route de la tomate, du concombre, des migrants ouest africains. Ce que j’ai fait parce que j’ai beaucoup travaillé sur les matières premières. Et puis en fait, je me suis rendu compte qu’on pouvait aussi suivre le cheminement physique de quelque chose d’aussi impalpable qu’une donnée et que c’était une façon assez nouvelle de raconter une route qu’aiment bien suivre les journalistes pour raconter une histoire. Et donc, on peut suivre la route d’un like. Aussi étrange que ça puisse paraître, c’est aussi de cette réalité contre intuitive que je suis parti. Une donnée, qu’elle soit photo ou vidéo, écrite, est une donnée qui suit un cheminement et qui permet ce cheminement de raconter ce qui n’était pas forcément raconté. C’est à dire que derrière nos vies virtuelles, il y a en fait beaucoup de matériel. Donc c’est peut être partant de cette de cette étrangeté, je ne sais pas comment, quel est le mot exact, mais de cette affirmation contradictoire qu’il y a une route à une donnée que je me suis dit que c’était intéressant de partir du like.

GREGORY : D’autant plus que, en fait, ce qui est intéressant, c’est qu’on parle beaucoup de cloud, donc de nuage. On a l’impression enfin quand on parle de pollution numérique ou quand qu’on utilise le numérique, on va dire, on voit mal l’impact parce que c’est impalpable, c’est invisible, c’est des actes quotidiens. Je veux dire là, les personnes écoutent un podcast, elles ont nécessairement un téléphone, un ordinateur pour le faire, ou peut être un iPod. S’il y a des gens qui ont encore des iPod. Et en fait, on ne voit pas le mal entre guillemets. Et peut être que c’est ça aussi se dire en fait tout ce truc complètement impalpable, les emails etc. En fait, il y a une réalité physique parce qu’il y a des serveurs, parce qu’il y a des câbles. Est-ce que tu peux nous raconter rapidement justement, c’est quoi le chemin quand que ce soit un email ou un like, ou comment ça se passe en fait concrètement ? Là je prends mon téléphone qui est sur mode avion, mais je sors du mode avion et je like ou je commente une photo sur Instagram ou un post sur LinkedIn, ou un tweet ou je ne sais quoi. Qu’est ce qui se passe concrètement?

GUILLAUME : Alors d’abord, je voudrais rebondir sur la première partie de ta question. Parce qu’effectivement d’abord, tout ça, c’est très impalpable et c’est un grand récit du capitalisme. Le capitalisme est aujourd’hui tel qu’il se déploie, incompatible avec la transition écologique, incompatible avec les limites planétaires, incompatible avec les rapports du GIEC. Et il y a deux façons de le sauver. Je ne suis pas anticapitaliste, mais il y a deux façons de le sauver. La première, c’est de dire qu’il va être vert. C’était l’objet d’une première enquête que j’avais réalisé sur les métaux de la transition énergétique où j’expliquais qu’en fait il n’y a pas de capitalisme vert, il n’y a pas de croissance verte. Et puis l’autre grand récit du capitalisme, c’est de dire qu’il va être dématérialisé. Si il est dématérialisé, si on crée de la richesse, mais en dématérialisant nos actions qui sont à la source de la création de richesses, alors on peut espérer trouver la solution à la quadrature du cercle.

Description de l’épisode

Guillaume Pitron est journaliste et il a écrit, selon moi, les 2 ouvrages les plus pertinents sur la pollution numérique: voyage au bout d’un like et l’enfer numérique.

Notre 1ère ministre nous a demandé de trier nos emails mais est-ce vraiment là qu’est le souci?
il est difficile d’envisager la pollution numérique tant tout paraît si virtuel, après tout on parle de tout mettre dans le “cloud” c’est à dire dans les nuages.
Et puis nous associions le digital souvent à des éléments positifs: un smartphone est un bel objet, les échanges que nous avons par Internet nous facilitent la vie, sont souvent porteurs de joie, bref nous sommes totalement subjugués par tout ce qui est digital.
Pourtant derrière la magie d’internet, il y a des câbles, des usines, des serveurs, des objets comme des téléphones, des tablettes, des ordinateurs dont la production, l’usage et l’obsolescence ne sont pas neutres.
C’est précisément pour comprendre ce que sont réellement les métaux rares, pour comprendre comment réduire son empreinte numérique, pour comprendre les ressorts de tout ce qu’implique la digitalisation du monde que j’ai fait cet épisode.
Vous allez découvrir la réalité derrière un like, comment se passe le sourcing des matériaux qui permettent la création de ces objets que nous avons dans la poche comme une 3ème main.
Nous allons aussi parler de la blockchain et plus généralement de web 3.
Est-ce que la technologie va nous permettre de faire face à la crise climatique?

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Transcription partielle de l’épisode

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GREGORY : Bonjour à toutes. Bonjour à tous. Bonjour GuillaumeGUILLAUME : Bonjour Gregory.

GREGORY : Comment tu vas?

GUILLAUME : Oh ce matin ça va pas mal.

GREGORY : Ça va bien? Voilà ce que j’ai compris.

GUILLAUME : Un peu speed mais la fin de l’année approche donc les vacances et des voyages se profilent donc je pense à ça.

GREGORY : Parfait. La vraie question que j’ai envie de te poser, c’est pourquoi peut être avoir décidé, quand il s’agit de pollution numérique, parce que c’est de ça qu’on va parler. De t’intéresser au chemin des “Likes”. C’est quoi cette logique? Tu te dis, e n fait, c’est le dénominateur commun qui parle le plus aux gens. Qu’est ce qui s’est passé pour toi?

GUILLAUME : Le like, c’est l’emblème de nos vies connectées ou ça peut être un emblème, ça peut être un email, ça peut être une photo de vacances, une vidéo de chat. Mais le like, ce pouce levé en l’air, on a tous cette image en tête et. Et donc c’est de cette notification là, de ce qu’elle représente de nos imaginaires que je voulais partir. Et puis en tant que journaliste, j’ai souvent suivi la route des matières premières des migrants. C’est un grand truc de journalistes de remonter la route de la tomate, du concombre, des migrants ouest africains. Ce que j’ai fait parce que j’ai beaucoup travaillé sur les matières premières. Et puis en fait, je me suis rendu compte qu’on pouvait aussi suivre le cheminement physique de quelque chose d’aussi impalpable qu’une donnée et que c’était une façon assez nouvelle de raconter une route qu’aiment bien suivre les journalistes pour raconter une histoire. Et donc, on peut suivre la route d’un like. Aussi étrange que ça puisse paraître, c’est aussi de cette réalité contre intuitive que je suis parti. Une donnée, qu’elle soit photo ou vidéo, écrite, est une donnée qui suit un cheminement et qui permet ce cheminement de raconter ce qui n’était pas forcément raconté. C’est à dire que derrière nos vies virtuelles, il y a en fait beaucoup de matériel. Donc c’est peut être partant de cette de cette étrangeté, je ne sais pas comment, quel est le mot exact, mais de cette affirmation contradictoire qu’il y a une route à une donnée que je me suis dit que c’était intéressant de partir du like.

GREGORY : D’autant plus que, en fait, ce qui est intéressant, c’est qu’on parle beaucoup de cloud, donc de nuage. On a l’impression enfin quand on parle de pollution numérique ou quand qu’on utilise le numérique, on va dire, on voit mal l’impact parce que c’est impalpable, c’est invisible, c’est des actes quotidiens. Je veux dire là, les personnes écoutent un podcast, elles ont nécessairement un téléphone, un ordinateur pour le faire, ou peut être un iPod. S’il y a des gens qui ont encore des iPod. Et en fait, on ne voit pas le mal entre guillemets. Et peut être que c’est ça aussi se dire en fait tout ce truc complètement impalpable, les emails etc. En fait, il y a une réalité physique parce qu’il y a des serveurs, parce qu’il y a des câbles. Est-ce que tu peux nous raconter rapidement justement, c’est quoi le chemin quand que ce soit un email ou un like, ou comment ça se passe en fait concrètement ? Là je prends mon téléphone qui est sur mode avion, mais je sors du mode avion et je like ou je commente une photo sur Instagram ou un post sur LinkedIn, ou un tweet ou je ne sais quoi. Qu’est ce qui se passe concrètement?

GUILLAUME : Alors d’abord, je voudrais rebondir sur la première partie de ta question. Parce qu’effectivement d’abord, tout ça, c’est très impalpable et c’est un grand récit du capitalisme. Le capitalisme est aujourd’hui tel qu’il se déploie, incompatible avec la transition écologique, incompatible avec les limites planétaires, incompatible avec les rapports du GIEC. Et il y a deux façons de le sauver. Je ne suis pas anticapitaliste, mais il y a deux façons de le sauver. La première, c’est de dire qu’il va être vert. C’était l’objet d’une première enquête que j’avais réalisé sur les métaux de la transition énergétique où j’expliquais qu’en fait il n’y a pas de capitalisme vert, il n’y a pas de croissance verte. Et puis l’autre grand récit du capitalisme, c’est de dire qu’il va être dématérialisé. Si il est dématérialisé, si on crée de la richesse, mais en dématérialisant nos actions qui sont à la source de la création de richesses, alors on peut espérer trouver la solution à la quadrature du cercle.

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