#222 Repenser la distribution d’énergie de manière décentralisée avec Nicolas Plain

VLAN! Podcast
VLAN! Podcast
#222 Repenser la distribution d'énergie de manière décentralisée avec Nicolas Plain
Loading
/

GRÉGORY : Bonjour Nicolas. Comment ça va aujourd’hui ?

NICOLAS : Bonjour Greg. Écoute, ça va super bien, là, j’ai une magnifique vue sur les montagnes enneigées des Alpes et ça fait toujours plaisir de voir le coucher de soleil comme ça.

GRÉGORY : On va parler ensemble d’écologie, on va parler d’énergie, du continent africain, de zones reculées, de méthodes décentralisées d’énergie, etc. Pourquoi toi, tu t’es intéressé à la question de l’énergie et en particulier des zones reculées ?

NICOLAS : Alors moi, je me suis intéressé à ces questions-là parce que donc j’ai suivi un cursus traditionnel d’ingénieur et je me suis spécialisé dans les sciences du climat et de l’environnement. Et en fait, quand on regarde les sciences du climat et de l’environnement et le dérèglement climatique, on voit qu’on regarde les émissions de gaz à effet de serre pour savoir comment elles font pour réchauffer notre climat. On se rend compte, quand on regarde les solutions qui existent, qu’il y a beaucoup d’intérêt à développer tout un système électrique qui soit décarboner. Nous, le nôtre, on l’a développé depuis des dizaines d’années. Dans les pays du Sud qui sont en plein développement, il y a un énorme potentiel pour créer des nouveaux systèmes et essayer d’émettre moins d’émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le dérèglement climatique. Donc c’est vraiment ce qui m’a poussé. Dans les zones reculées, ça allie réellement ces questions de transition écologique et sociale, parce qu’il y a vraiment un côté qui allie ces deux aspects, à la fois essayer de lutter contre le dérèglement climatique et essayer aussi de comprendre comment vivent ces populations. C’est de trouver des solutions pour eux, pour qu’elles puissent en tout cas s’adapter au dérèglement climatique.

GRÉGORY : Alors, afin de débuter, je vais te poser une question très bête, mais en même temps, je crois que je ne l’ai jamais vraiment posée, mais je pense qu’elle est tellement essentielle. Tu peux expliquer la différence entre le climat et la météo ?

NICOLAS :  Alors ça, c’est une question qui est essentielle effectivement. Donald Trump disait, “aujourd’hui il y a eu des chutes de neige ou il y a des vagues de froid, le réchauffement climatique, c’est des bêtises” parce qu’ils ont jamais eu aussi froid dans un état des États-Unis. En fait, l’idée, c’est que le climat et la météo, c’est vraiment deux choses différentes. La météo, c’est quelle météo on va avoir dans les prochains jours, on peut prévoir cette météo avec plus ou moins de précision dans les deux ou trois jours suivants, voire la prochaine semaine. Par contre, le climat, c’est quelque chose qui est vraiment en lien avec la moyenne. Donc en fait, le réchauffement climatique va avec la météo, on peut avoir des jours où il y a beaucoup plus de neige, ou il fait beaucoup plus froid, mais en moyenne, c’est-à-dire en moyenne sur les différents mois, les différentes années, on voit qu’on a une tendance à un climat qui se réchauffe. Par exemple, un marqueur de ça, c’est que dans les Alpes françaises, dans les dix dernières années précédentes, on a eu neuf ans de canicules, même si on a pu avoir des jours très froid en hiver. Donc c’est vraiment deux choses à complètement différencier. Ce n’est pas parce qu’il fait plus chaud ou plus froid en été ou en hiver, dans une saison donnée, en dans une année donnée, que ça veut dire qu’on n’a plus de réchauffement climatique.

GRÉGORY : Par contre, la transition climatique, celle qu’on est en train de vivre parce qu’en réalité on parle de la crise climatique comme si elle n’était pas déjà là. Mais toi, tu as pu l’observer dans certains pays et dans certaines zones. Je me souviens que tu m’avais expliqué que ça se dérègle complètement, c’est-à-dire que parfois il y avait des canicules en période de pluie et il y avait des pluies abondantes en période de canicule. Est-ce que tu peux nous expliquer ça et les conséquences que ça peut avoir sur tout ?

NICOLAS : Oui. Alors quand on parle du changement climatique, on parle de réchauffement climatique, alors qu’il faut parler plutôt de dérèglement climatique parce que c’est un dérèglement de l’équilibre climatique à l’échelle mondiale. Des réchauffements climatiques, on en a déjà eu dans le passé avec les calottes de glace, ces forages dans la glace, on arrive à les analyser avec les petites bulles qui ont été piégés dans la glace, on arrive à remonter à l’état de l’atmosphère, dans les 800 000 dernières années. Ce qui est intéressant quand on regarde ça, c’est qu’on a eu des climats qui étaient plus chauds qu’aujourd’hui. On a eu des températures globales plus chaudes qu’aujourd’hui, mais en fait, ce qui est vraiment différent aujourd’hui par rapport au réchauffement précédent qu’on a connu, c’est un réchauffement qui est du d’origine anthropique, c’est-à-dire qui est due aux activités humaines. Et ce réchauffement, il est 100 fois plus rapide que tous les réchauffements qu’on a pu connaitre par le passé. Donc c’est un réchauffement qui est très rapide et c’est aussi un réchauffement qui a lieu dans un contexte où on va avoir vers 9, 10 milliards d’hommes qui sont sur la terre et donc avec des phénomènes de migrations de population qui sont assez énormes en lien avec ce dérèglement climatique. Comme tu le disais, ce dérèglement, c’est déjà une réalité. Ce n’est pas quelque chose qui va arriver dans les prochaines années, dans les dix prochaines années. C’est quelque chose qui nous touche déjà. Nous, dans les Alpes, c’est quelque chose qui nous touche, on voit qu’il y a moins de neige, on peut moins faire de ski, mais à la limite, c’est quelque chose qui est assez accessoire. On a, par contre, des écroulements aussi qui peuvent aussi entraîner des dégâts, ça, ça peut être un peu plus problématique. Mais quand on est en Afrique, par exemple, on avait été en Tanzanie, normalement, c’était la saison sèche et ce n’était pas du tout la saison sèche, c’était une saison de succession, d’énormes tempêtes, orages, etc et ça, c’est aussi un des effets du dérèglement climatique, c’est d’augmenter les événements extrêmes comme les tempêtes, les cyclones, les feux de forêt, les inondations, etc. Ça va augmenter à la fois leur intensité, donc avec des tempêtes qui vont être plus fortes par exemple. Ce qu’on voyait en Tanzanie, c’est que pendant la saison qui est normalement la saison sèche, on avait énormément d’orages avec des pluies diluviennes qui provoquaient d’énormes inondations et qui touchaient des personnes qui étaient complètement démunies face à ça et qui n’avaient pas toute la technologie ou tout le confort qu’on peut avoir pour y faire face.

GRÉGORY : Ce que tu m’avais expliqué, si je me souviens bien, ce qu’on est dans une période de sécheresse et donc naturellement, quand il pleut sur un sol qui est aride, l’eau n’intègre pas, elle coule, c’est ça qui crée des inondations aussi.

La suite a écouté sur VLAN !

Description de l’épisode

Nicolas Plain est un scientifique spécialisée dans le développement durablee et la communication scientifique.
Entre autre, c’est un as du parapente qui utilise cet outil comme un laboratoire volant avec d’effectuer des missions dans des zones reculées de la planète.
Au cours de ses nombreuses recherches, il s’est particulièrement intéressé aux zones reculées en particulier sur le continent africain.
Et alors que l’on voit le prix de l’énergie flambé en Europe, on peut se poser la question de mieux comprendre comment fonctionne les systèmes d’énergie décentralisés.
En réalité vous allez voir que nous avons hérité d’un système centralisé qui a ses avantages mais aussi ses inconvénients et que nous pourrions totalement nous inspirer de ces méthodes décentralisées plus modernes.
Nous parlons avec Nicolas de plusieurs sujets également, entre autre de la crise climatique et les conséquences du dérèglement du climat bien sur.

Vous aimerez aussi ces épisodes

Transcription partielle de l’épisode

VLAN! Podcast
VLAN! Podcast
#222 Repenser la distribution d'énergie de manière décentralisée avec Nicolas Plain
Loading
/

GRÉGORY : Bonjour Nicolas. Comment ça va aujourd’hui ?

NICOLAS : Bonjour Greg. Écoute, ça va super bien, là, j’ai une magnifique vue sur les montagnes enneigées des Alpes et ça fait toujours plaisir de voir le coucher de soleil comme ça.

GRÉGORY : On va parler ensemble d’écologie, on va parler d’énergie, du continent africain, de zones reculées, de méthodes décentralisées d’énergie, etc. Pourquoi toi, tu t’es intéressé à la question de l’énergie et en particulier des zones reculées ?

NICOLAS : Alors moi, je me suis intéressé à ces questions-là parce que donc j’ai suivi un cursus traditionnel d’ingénieur et je me suis spécialisé dans les sciences du climat et de l’environnement. Et en fait, quand on regarde les sciences du climat et de l’environnement et le dérèglement climatique, on voit qu’on regarde les émissions de gaz à effet de serre pour savoir comment elles font pour réchauffer notre climat. On se rend compte, quand on regarde les solutions qui existent, qu’il y a beaucoup d’intérêt à développer tout un système électrique qui soit décarboner. Nous, le nôtre, on l’a développé depuis des dizaines d’années. Dans les pays du Sud qui sont en plein développement, il y a un énorme potentiel pour créer des nouveaux systèmes et essayer d’émettre moins d’émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le dérèglement climatique. Donc c’est vraiment ce qui m’a poussé. Dans les zones reculées, ça allie réellement ces questions de transition écologique et sociale, parce qu’il y a vraiment un côté qui allie ces deux aspects, à la fois essayer de lutter contre le dérèglement climatique et essayer aussi de comprendre comment vivent ces populations. C’est de trouver des solutions pour eux, pour qu’elles puissent en tout cas s’adapter au dérèglement climatique.

GRÉGORY : Alors, afin de débuter, je vais te poser une question très bête, mais en même temps, je crois que je ne l’ai jamais vraiment posée, mais je pense qu’elle est tellement essentielle. Tu peux expliquer la différence entre le climat et la météo ?

NICOLAS :  Alors ça, c’est une question qui est essentielle effectivement. Donald Trump disait, “aujourd’hui il y a eu des chutes de neige ou il y a des vagues de froid, le réchauffement climatique, c’est des bêtises” parce qu’ils ont jamais eu aussi froid dans un état des États-Unis. En fait, l’idée, c’est que le climat et la météo, c’est vraiment deux choses différentes. La météo, c’est quelle météo on va avoir dans les prochains jours, on peut prévoir cette météo avec plus ou moins de précision dans les deux ou trois jours suivants, voire la prochaine semaine. Par contre, le climat, c’est quelque chose qui est vraiment en lien avec la moyenne. Donc en fait, le réchauffement climatique va avec la météo, on peut avoir des jours où il y a beaucoup plus de neige, ou il fait beaucoup plus froid, mais en moyenne, c’est-à-dire en moyenne sur les différents mois, les différentes années, on voit qu’on a une tendance à un climat qui se réchauffe. Par exemple, un marqueur de ça, c’est que dans les Alpes françaises, dans les dix dernières années précédentes, on a eu neuf ans de canicules, même si on a pu avoir des jours très froid en hiver. Donc c’est vraiment deux choses à complètement différencier. Ce n’est pas parce qu’il fait plus chaud ou plus froid en été ou en hiver, dans une saison donnée, en dans une année donnée, que ça veut dire qu’on n’a plus de réchauffement climatique.

GRÉGORY : Par contre, la transition climatique, celle qu’on est en train de vivre parce qu’en réalité on parle de la crise climatique comme si elle n’était pas déjà là. Mais toi, tu as pu l’observer dans certains pays et dans certaines zones. Je me souviens que tu m’avais expliqué que ça se dérègle complètement, c’est-à-dire que parfois il y avait des canicules en période de pluie et il y avait des pluies abondantes en période de canicule. Est-ce que tu peux nous expliquer ça et les conséquences que ça peut avoir sur tout ?

NICOLAS : Oui. Alors quand on parle du changement climatique, on parle de réchauffement climatique, alors qu’il faut parler plutôt de dérèglement climatique parce que c’est un dérèglement de l’équilibre climatique à l’échelle mondiale. Des réchauffements climatiques, on en a déjà eu dans le passé avec les calottes de glace, ces forages dans la glace, on arrive à les analyser avec les petites bulles qui ont été piégés dans la glace, on arrive à remonter à l’état de l’atmosphère, dans les 800 000 dernières années. Ce qui est intéressant quand on regarde ça, c’est qu’on a eu des climats qui étaient plus chauds qu’aujourd’hui. On a eu des températures globales plus chaudes qu’aujourd’hui, mais en fait, ce qui est vraiment différent aujourd’hui par rapport au réchauffement précédent qu’on a connu, c’est un réchauffement qui est du d’origine anthropique, c’est-à-dire qui est due aux activités humaines. Et ce réchauffement, il est 100 fois plus rapide que tous les réchauffements qu’on a pu connaitre par le passé. Donc c’est un réchauffement qui est très rapide et c’est aussi un réchauffement qui a lieu dans un contexte où on va avoir vers 9, 10 milliards d’hommes qui sont sur la terre et donc avec des phénomènes de migrations de population qui sont assez énormes en lien avec ce dérèglement climatique. Comme tu le disais, ce dérèglement, c’est déjà une réalité. Ce n’est pas quelque chose qui va arriver dans les prochaines années, dans les dix prochaines années. C’est quelque chose qui nous touche déjà. Nous, dans les Alpes, c’est quelque chose qui nous touche, on voit qu’il y a moins de neige, on peut moins faire de ski, mais à la limite, c’est quelque chose qui est assez accessoire. On a, par contre, des écroulements aussi qui peuvent aussi entraîner des dégâts, ça, ça peut être un peu plus problématique. Mais quand on est en Afrique, par exemple, on avait été en Tanzanie, normalement, c’était la saison sèche et ce n’était pas du tout la saison sèche, c’était une saison de succession, d’énormes tempêtes, orages, etc et ça, c’est aussi un des effets du dérèglement climatique, c’est d’augmenter les événements extrêmes comme les tempêtes, les cyclones, les feux de forêt, les inondations, etc. Ça va augmenter à la fois leur intensité, donc avec des tempêtes qui vont être plus fortes par exemple. Ce qu’on voyait en Tanzanie, c’est que pendant la saison qui est normalement la saison sèche, on avait énormément d’orages avec des pluies diluviennes qui provoquaient d’énormes inondations et qui touchaient des personnes qui étaient complètement démunies face à ça et qui n’avaient pas toute la technologie ou tout le confort qu’on peut avoir pour y faire face.

GRÉGORY : Ce que tu m’avais expliqué, si je me souviens bien, ce qu’on est dans une période de sécheresse et donc naturellement, quand il pleut sur un sol qui est aride, l’eau n’intègre pas, elle coule, c’est ça qui crée des inondations aussi.

La suite a écouté sur VLAN !

Menu