#217 Comment trouver sa place? avec Natacha Calestremé

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GRÉGORY : Vous avez écrit 2 livres qui ont tous les deux énormément de succès. Et le deuxième, c’est de ça dont on a parlé, c’est de trouver sa place. La vraie question que je me pose de manière peut être un peu enfantine. Ça veut dire quoi de trouver sa place, sachant qu’on pourrait se dire philosophiquement, je suis à ma place déjà ? Alors pourquoi vous avez écrit ce livre ? Et qu’est-ce que ça veut dire de trouver sa place ?

NATACHA : Parce qu’en fait, quand j’ai écrit la clé de votre énergie, au départ, je me dis, tout ce qui intéresse les gens, c’est effectivement d’être au top de son énergie, d’aller bien, de se trouver, d’être en forme. Et je réalise après qu’il y a des personnes pour qui ça va plutôt bien au niveau de la santé, c’est pas mal, au niveau du boulot, ça va bien, au niveau du couple aussi. Globalement, les choses vont plutôt bien, mais il y a un petit quelque chose à l’intérieur de soi, qu’on s’avoue ou pas, qui parfois est un peu inconscient, qui fait qu’il y a une frustration à l’intérieur de soi en disant je mérite mieux, je mérite mieux, ça peut être, je mérite mieux dans mon travail, je pense que je pourrais être plus visible et je pense que je peux être mon patron, il ne me met pas en valeur comme je voudrais ou peut-être que ma collègue me prend toutes mes idées ou je n’arrive pas à me lancer dans la profession que ce que je voudrais, je n’arrive pas à voir, en tout cas l’éclairage qui me semble être légitime. La question peut se poser également dans son couple. Comment je fais pour briller en société ? Je me rappelle une femme qui était rédactrice en chef, son mari était journaliste et elle me dit j’ai plus de choses à dire que lui, mais non, on ne parle qu’à lui. Voilà, j’ai eu des hommes qui m’ont dit vis-à-vis de mes enfants, je n’ai pas ma place. C’est-à-dire que mes enfants se réfèrent à ma femme dès qu’il y a quoi que ce soit et moi, je compte pour du beurre ou le contraire. Ou bien, par exemple, des parents ou des grands-parents qui ne voient plus leurs petits enfants, ils ont perdu leur place de grand-parents. Très souvent ce problème de place dans le couple, dans le travail ou même vis-à-vis de l’argent ou de la société, je n’arrive pas à trouver ma place dans la société, est en lien avec un problème de place dans la famille, en fait dans notre enfance. Est-ce qu’on a été finalement regardé par notre père et notre mère de la même façon, de la manière dont on espérait ? Est-ce qu’on a été comparé à nos frères et sœurs d’une manière ou d’une autre ? Et j’ai rencontré, à travers les différentes interviews que j’ai donnés, des personnes très connues qui, sur le papier, avaient tout, mais qui pourtant avaient une insatisfaction à l’intérieur d’eux parce qu’ils n’avaient toujours pas eu, peut-être à 50 ans, la reconnaissance de leur père ou l’amour de leur mère, ou en tout cas, il y avait quelque chose à l’intérieur d’eux qui disait, comme une course vers quelque chose qui était inatteignable. Et donc ce problème de place, en fait, il est central et je dirai qu’un indice pour savoir si on a un problème de place ou pas et de savoir si on râle quand on est dans la mauvaise file du supermarché, quand on râle quand on est sur l’autoroute et que notre file n’avance pas autant que les autres. Si on a cette espèce de frustration, peut-être que ça vous parle, mais cette espèce de frustration, “flute, je ne suis pas dans la bonne file”, il y a quelque chose de l’ordre de la place qui en nous grince un peu.

GRÉGORY : Il y a plein de trucs que j’aime bien dans le livre et une des choses que j’ai beaucoup aimées, c’est que le livre débute d’abord sur s’épanouir avec les autres avant de s’épanouir avec soi-même. C’est une question que vous vous êtes nécessairement posée parce qu’on parle beaucoup de lien à soi, aux autres et à la nature. Pourquoi vous avez commencé à s’épanouir avec les autres avant de démarrer par s’épanouir avec soi-même ?

NATACHA : Parce que, très souvent, on prend conscience qu’on n’est pas totalement heureux quand ce sont les autres qui nous montrent, qui nous renvoient en fait cette difficulté, si tout va bien dans la vie, pourquoi est-ce qu’on irait chercher de quoi aller mieux ? En tout cas, ça a été mon problème. Moi, j’ai attendu d’être totalement au bout du rouleau pour me rendre compte qu’il avait un vrai problème et qu’il fallait que je me guérisse, que je répare mes failles et mes blessures. Mais pour reprendre l’exemple de la voiture, on part au travail, et puis il y a quelqu’un qui nous fait une queue de poisson, et alors qu’on est à notre place tranquillement en train de rouler en train d’écouter la musique, il nous fait un geste horrible, et puis on se fait engueuler derrière, on arrive au boulot, on va plutôt bien même si ça nous a un peu travaillé, et là, notre patron, avec qui on est toujours en avance, nous dit “On a cinq minutes de retard” et il nous dit “alors t’es en vacances ou quoi ?”. Et donc finalement, c’est ce sont les autres qui nous renvoient le fait que, à l’intérieur de nous, il y a quelque chose qui ne va pas. Donc se dire je fais un travail pour essayer de d’aller mieux, c’est vachement difficile alors qu’on a tendance, nous humains, parce qu’on est faillible, de se dire que la société, les gens ne sont pas cool, les gens sont énervés, les gens sont agressifs, voilà. Le fait finalement de s’intéresser d’abord aux autres, c’est pour nous permettre d’accepter que finalement les autres ne sont qu’un miroir de nous-mêmes et que si on trouve de l’agressivité, de la colère chez les autres, c’est que cette agressivité, cette colère, elle est à l’intérieur de nous. Probablement caché, probablement non exprimé. Et qu’il est possible comme une confirmation, finalement, que notre corps nous dise que cette colère et cette agressivité à l’intérieur de nous, si on a des douleurs, par exemple à l’estomac, si on a des douleurs au niveau des cervicales, si on est, excusez-moi le terme un peu constipé voilà, s’il y a quelque chose de l’ordre de la rigidité, la structure, j’essaie de contrôler. Ça veut dire qu’il y a des peurs. Et ces peurs, elles sont souvent liées à une colère non exprimée.

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Description de l’épisode

Natacha Calestremé est journaliste et autrice de 2 ouvrages qui sont au top des ventes de livres en France et il y a forcément une raison pour que ca soit le cas. Le dernier en date “trouver ma place” aux éditions Albin Michel, est le sujet de notre conversation.
Natacha a longtemps été désignée comme “la femme de Stéphane Allix” (épisode 199) et je trouve génial qu’elle ait trouvé sa place et que maintenant, plus personne n’oserait la présenter de cette manière.
Ce n’était pas une volonté particulière de Stéphane bien sur mais plutôt un travail à faire du coté de Natacha. Et d’ailleurs, Natacha a beaucoup fait avancer Stéphane dans son travail sur lui, en particulier celui dont il parle dans son dernier livre et sur mon podcast.
C’est ce chemin mais de nombreux autres qu’elle nous raconte dans cet épisode.
On pourrait se dire que nous avons naturellement notre place puisque nous y sommes déjà. Est-ce que vraiment il y a une autre place à trouver?
Tellement de personnes sont perdues en raison de la situation chaotique dans laquelle nous entrons que ce livre trouve naturellement sa place (justement) dans les lectures de personnes qui sentent qu’elles ne sont pas tout à fait à l’endroit ou elles devraient être ou qu’elles ne sont pas tout à fait ancrées comme elle le souhaiterait.
Nous avons tous vécu des traumas plus ou moins important mais surtout nos parents et les membres de notre famille élargie ont pu vivre des traumas qui ont des incidences sur la manière dont nous avons été élevé et de manière insidueuse ont des impacts sur notre manière d’être au quotidien.
Que ce soit des expériences traumatiques comme la perte d’un enfant, un viol ou l’abandon de la part de ses parents, ou des expériences qui le sont un peu moins à priori, cela a des impacts sur nous plus ou moins forts sur nous et génère des névroses (je vous renvoie à l’épisode avec Thierry Janssen).
Dans cette période de troubles, j’espère que cet épisode vous plaira comme il m’a plu de l’enregistrer.

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : Vous avez écrit 2 livres qui ont tous les deux énormément de succès. Et le deuxième, c’est de ça dont on a parlé, c’est de trouver sa place. La vraie question que je me pose de manière peut être un peu enfantine. Ça veut dire quoi de trouver sa place, sachant qu’on pourrait se dire philosophiquement, je suis à ma place déjà ? Alors pourquoi vous avez écrit ce livre ? Et qu’est-ce que ça veut dire de trouver sa place ?

NATACHA : Parce qu’en fait, quand j’ai écrit la clé de votre énergie, au départ, je me dis, tout ce qui intéresse les gens, c’est effectivement d’être au top de son énergie, d’aller bien, de se trouver, d’être en forme. Et je réalise après qu’il y a des personnes pour qui ça va plutôt bien au niveau de la santé, c’est pas mal, au niveau du boulot, ça va bien, au niveau du couple aussi. Globalement, les choses vont plutôt bien, mais il y a un petit quelque chose à l’intérieur de soi, qu’on s’avoue ou pas, qui parfois est un peu inconscient, qui fait qu’il y a une frustration à l’intérieur de soi en disant je mérite mieux, je mérite mieux, ça peut être, je mérite mieux dans mon travail, je pense que je pourrais être plus visible et je pense que je peux être mon patron, il ne me met pas en valeur comme je voudrais ou peut-être que ma collègue me prend toutes mes idées ou je n’arrive pas à me lancer dans la profession que ce que je voudrais, je n’arrive pas à voir, en tout cas l’éclairage qui me semble être légitime. La question peut se poser également dans son couple. Comment je fais pour briller en société ? Je me rappelle une femme qui était rédactrice en chef, son mari était journaliste et elle me dit j’ai plus de choses à dire que lui, mais non, on ne parle qu’à lui. Voilà, j’ai eu des hommes qui m’ont dit vis-à-vis de mes enfants, je n’ai pas ma place. C’est-à-dire que mes enfants se réfèrent à ma femme dès qu’il y a quoi que ce soit et moi, je compte pour du beurre ou le contraire. Ou bien, par exemple, des parents ou des grands-parents qui ne voient plus leurs petits enfants, ils ont perdu leur place de grand-parents. Très souvent ce problème de place dans le couple, dans le travail ou même vis-à-vis de l’argent ou de la société, je n’arrive pas à trouver ma place dans la société, est en lien avec un problème de place dans la famille, en fait dans notre enfance. Est-ce qu’on a été finalement regardé par notre père et notre mère de la même façon, de la manière dont on espérait ? Est-ce qu’on a été comparé à nos frères et sœurs d’une manière ou d’une autre ? Et j’ai rencontré, à travers les différentes interviews que j’ai donnés, des personnes très connues qui, sur le papier, avaient tout, mais qui pourtant avaient une insatisfaction à l’intérieur d’eux parce qu’ils n’avaient toujours pas eu, peut-être à 50 ans, la reconnaissance de leur père ou l’amour de leur mère, ou en tout cas, il y avait quelque chose à l’intérieur d’eux qui disait, comme une course vers quelque chose qui était inatteignable. Et donc ce problème de place, en fait, il est central et je dirai qu’un indice pour savoir si on a un problème de place ou pas et de savoir si on râle quand on est dans la mauvaise file du supermarché, quand on râle quand on est sur l’autoroute et que notre file n’avance pas autant que les autres. Si on a cette espèce de frustration, peut-être que ça vous parle, mais cette espèce de frustration, “flute, je ne suis pas dans la bonne file”, il y a quelque chose de l’ordre de la place qui en nous grince un peu.

GRÉGORY : Il y a plein de trucs que j’aime bien dans le livre et une des choses que j’ai beaucoup aimées, c’est que le livre débute d’abord sur s’épanouir avec les autres avant de s’épanouir avec soi-même. C’est une question que vous vous êtes nécessairement posée parce qu’on parle beaucoup de lien à soi, aux autres et à la nature. Pourquoi vous avez commencé à s’épanouir avec les autres avant de démarrer par s’épanouir avec soi-même ?

NATACHA : Parce que, très souvent, on prend conscience qu’on n’est pas totalement heureux quand ce sont les autres qui nous montrent, qui nous renvoient en fait cette difficulté, si tout va bien dans la vie, pourquoi est-ce qu’on irait chercher de quoi aller mieux ? En tout cas, ça a été mon problème. Moi, j’ai attendu d’être totalement au bout du rouleau pour me rendre compte qu’il avait un vrai problème et qu’il fallait que je me guérisse, que je répare mes failles et mes blessures. Mais pour reprendre l’exemple de la voiture, on part au travail, et puis il y a quelqu’un qui nous fait une queue de poisson, et alors qu’on est à notre place tranquillement en train de rouler en train d’écouter la musique, il nous fait un geste horrible, et puis on se fait engueuler derrière, on arrive au boulot, on va plutôt bien même si ça nous a un peu travaillé, et là, notre patron, avec qui on est toujours en avance, nous dit “On a cinq minutes de retard” et il nous dit “alors t’es en vacances ou quoi ?”. Et donc finalement, c’est ce sont les autres qui nous renvoient le fait que, à l’intérieur de nous, il y a quelque chose qui ne va pas. Donc se dire je fais un travail pour essayer de d’aller mieux, c’est vachement difficile alors qu’on a tendance, nous humains, parce qu’on est faillible, de se dire que la société, les gens ne sont pas cool, les gens sont énervés, les gens sont agressifs, voilà. Le fait finalement de s’intéresser d’abord aux autres, c’est pour nous permettre d’accepter que finalement les autres ne sont qu’un miroir de nous-mêmes et que si on trouve de l’agressivité, de la colère chez les autres, c’est que cette agressivité, cette colère, elle est à l’intérieur de nous. Probablement caché, probablement non exprimé. Et qu’il est possible comme une confirmation, finalement, que notre corps nous dise que cette colère et cette agressivité à l’intérieur de nous, si on a des douleurs, par exemple à l’estomac, si on a des douleurs au niveau des cervicales, si on est, excusez-moi le terme un peu constipé voilà, s’il y a quelque chose de l’ordre de la rigidité, la structure, j’essaie de contrôler. Ça veut dire qu’il y a des peurs. Et ces peurs, elles sont souvent liées à une colère non exprimée.

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