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#214 Mieux gérer sa solitude avec Aïda N’diaye

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#214 Mieux gérer sa solitude avec Aïda N'diaye
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GRÉGORY : Il y a un sujet qui me travaille depuis longtemps parce que je crois qu’il y a beaucoup de choses qu’on traverse en tant que qu’occidentaux, beaucoup de maux. Il y en a un, c’est le stress, évidemment, mais il y en a un autre, c’est la solitude. Je pense que c’est le sentiment sans doute le plus partagé et dont personne ne parle. Qu’est-ce que la philosophie peut nous dire sur la solitude ?

AÏDA : Alors beaucoup de choses, c’est un vaste sujet parce que si on prend en fait le revers de la question de la solitude, c’est la question du rapport à l’autre et de la nécessité en fait d’être en rapport avec l’autre. C’est ça qui s’est justement accru de manière critique avec les confinements et la crise sanitaire. C’est la rupture de tant d’interactions sociales qui sont nécessaires. Et donc c’est l’une des questions majeures de la philosophie, la question de savoir comment est ce que le rapport et les interactions avec les autres sont nécessaires pour la construction de soi. Il y a chez Kant, un concept assez rigolo qui s’appelle l’insociable sociabilité et Kant qui parfois ne manque pas d’humour, parle des autres comme ceux que je ne peux pas supporter, mais dont je ne peux pas me passer, malgré tout, on dit qu’on a à la fois une tendance à s’associer avec les autres pour tout ce que cette association est capable de nous de nous procurer, de nous permettre de réaliser, de développer comme disposition et en même temps une tendance à fuir les autres, parce qu’il nous dit je sais que moi je suis susceptible de faire obstacle aux projets ou aux intérêts des autres et donc je postule chez eux cette même tendance. C’est juste pour dire qu’il y a cette alternative en quelque sorte. Cette contradiction en philosophie, d’une part, l’autre, apparaît quand même comme ce miroir nécessaire à tant de dimensions de notre humanité. Et d’un autre côté, la solitude pour la penser, par exemple, pour aussi l’introspection, peuvent être aussi pensées comme nécessaires. Ainsi, ce n’est pas forcément négatif, la solitude en fait, dans la philosophie.

GRÉGORY : La phrase que tu disais de Kant, cela fait penser à “L’enfer, c’est les autres” de Sartre.

AÏDA : Oui, cette phrase, elle ne signifie pas nécessairement que l’on doit fuir les autres ou qu’on devrait fuir les autres. De toute façon, ce n’est pas trop comme si on avait le choix, mais plus d’une manière de dire que dans le regard de l’autre, justement, il y a toujours quelque chose de mon identité qui se joue. Donc en fait, l’enfer, c’est les autres. C’est vraiment l’idée que quand je suis face à quelqu’un d’autre, je suis face en fait à un regard presque qui détermine, qui définit mon identité. Je ne peux pas échapper en fait au jugement, mais pas aux jugements dans le sens de jugements de valeur. Ce n’est pas tellement que l’autre me juge en bien ou en mal. C’est plus que, par exemple, si je suis assis tranquillement dans un parc, seul, en train de lire, et de passer un agréable moment au soleil, et que d’un coup quelqu’un surgit. En fait, ça change complètement mon expérience de ce moment parce que je vais me penser à travers le regard de l’autre. Je vais penser en gros à comment est-ce qu’il me voit, comment est-ce qu’il me perçoit ? Et du coup, ça produit ce qu’on va appeler la réflexivité, c’est-à-dire le fait de se regarder soi-même et plus du tout une simple spontanéité dans laquelle je suis en train d’agir et d’être sans réfléchir à ce que je suis en train de faire ou d’expérimenter. Donc quand il dit “l’enfer c’est les autres”, c’est plus une manière de dire qu’il y a quelque chose dans le regard de l’autre, dans l’interaction avec l’autre auquel je ne peux pas échapper, mais ça nous construit aussi et ce n’est pas nécessairement négatif.

GRÉGORY : Et alors, en fait, ce qu’a apporté la société moderne, c’est entre autre un individualisme forcené. Je pense que ça a été renforcé par les réseaux sociaux et du coup, c’est pour ça que je disais aujourd’hui, l’un des mots qu’on traverse le plus, c’est sans doute cette solitude hyper profonde en fait. Alors je ne sais pas, étonnamment d’ailleurs, je ne sais pas si c’est une solitude hyper profonde par rapport à avant, entre guillemets, ce à quoi l’humain est habitué. Où est ce que c’est parce qu’on a des injonctions à l’action en permanence qui fait que du coup, quand on est seul, on se sent d’autant plus seul, je n’en sais rien, j’avoue que je ne sais pas. Mais est-ce que tu crois que cette société individualiste, elle ne renforce pas justement cette solitude de manière forte ? En Angleterre, ils ont créé le ministère de la Solitude. 

AÏDA : C’est fou, un vrai ministère de l’État ?

GRÉGORY : Exactement.

AÏDA : Écoute, oui, je pense qu’il y a plusieurs choses. En effet, cette tendance à l’individualisme, elle se joue aussi, je pense, beaucoup dans la comparaison aux autres, et en effet, comme tu disais, renforcé notamment par les réseaux. Donc effectivement, à la fois, je pense que les individus sont appelés ou amenés à poursuivre des intérêts précisément personnels et individuels. Et en même temps, il y a cette espèce de mise en scène de soi qui est, je crois, quelque chose de pour le coup, de constant dans l’histoire, l’idée qu’on joue un rôle. On le trouve déjà chez Pascal, par exemple il y a bien longtemps, mais c’est sûr que ça a été renforcé par les réseaux, et de ce point de vue là, je pense que ça renforce le fait qu’on pourrait dire presque une solitude existentielle, pas forcément matérielle, parce que paradoxalement, ces réseaux, et puis, d’une manière générale, l’existence actuelle, les interactions se multiplient si on laisse de côté le confinement et qu’on pense sur un temps plus long. Mais paradoxalement, il y a cette solitude existentielle qui est que dans la comparaison aux autres, il y a une espèce de dévalorisation de soi, de jugement sur soi-même qu’on est amené à produire justement soi-même, et l’interaction avec ne devient plus finalement quelque chose de porteur ou de positif. Et ça, c’est quelque chose dont Rousseau parle déjà, sur le fait que justement, la société moderne dont il fait une grande critique, la soi-disant civilisation qui en fait dénature l’homme, est bien l’un des enjeux de cette dénaturation, presque, on pourrait dire, de cette corruption au sens presque religieux de l’homme. C’est ce jeu de la comparaison, la jalousie, la concurrence. Et en fait, c’est assez fou parce que Rousseau a dit ça au XVIIIᵉ siècle. 

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Description de l’épisode

Aïda N’diaye est professeur de philosophie, chroniqueuse sur France Inter et autrice de plusieurs ouvrages. Avec elle, je parle d’un sujet qui me tient à coeur car il me semble central: la solitude.
Déjà dans un très vieil épisode, j’avais abordé l’idée que plus on vit dans une grande ville plus on se sent seul (épisode 52), mais depuis la solitude a pris encore plus de place et s’est faite plus visible. En particulier avec la crise sanitaire.
Donc un sujet qui nous touche toutes et tous. Je me suis demandé si la philosophie pouvait nous aider dans la gestion de ce sentiment que l’on s’avoue qu’a moitié.
La réponse est évidemment positive et cet épisode devrait vraiment vous aider si parfois vous vous sentez un peu trop seul.e.
Vous allez voir que la solitude n’est pas un sentiment individuel mais plutôt un sentiment collectif!

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : Il y a un sujet qui me travaille depuis longtemps parce que je crois qu’il y a beaucoup de choses qu’on traverse en tant que qu’occidentaux, beaucoup de maux. Il y en a un, c’est le stress, évidemment, mais il y en a un autre, c’est la solitude. Je pense que c’est le sentiment sans doute le plus partagé et dont personne ne parle. Qu’est-ce que la philosophie peut nous dire sur la solitude ?

AÏDA : Alors beaucoup de choses, c’est un vaste sujet parce que si on prend en fait le revers de la question de la solitude, c’est la question du rapport à l’autre et de la nécessité en fait d’être en rapport avec l’autre. C’est ça qui s’est justement accru de manière critique avec les confinements et la crise sanitaire. C’est la rupture de tant d’interactions sociales qui sont nécessaires. Et donc c’est l’une des questions majeures de la philosophie, la question de savoir comment est ce que le rapport et les interactions avec les autres sont nécessaires pour la construction de soi. Il y a chez Kant, un concept assez rigolo qui s’appelle l’insociable sociabilité et Kant qui parfois ne manque pas d’humour, parle des autres comme ceux que je ne peux pas supporter, mais dont je ne peux pas me passer, malgré tout, on dit qu’on a à la fois une tendance à s’associer avec les autres pour tout ce que cette association est capable de nous de nous procurer, de nous permettre de réaliser, de développer comme disposition et en même temps une tendance à fuir les autres, parce qu’il nous dit je sais que moi je suis susceptible de faire obstacle aux projets ou aux intérêts des autres et donc je postule chez eux cette même tendance. C’est juste pour dire qu’il y a cette alternative en quelque sorte. Cette contradiction en philosophie, d’une part, l’autre, apparaît quand même comme ce miroir nécessaire à tant de dimensions de notre humanité. Et d’un autre côté, la solitude pour la penser, par exemple, pour aussi l’introspection, peuvent être aussi pensées comme nécessaires. Ainsi, ce n’est pas forcément négatif, la solitude en fait, dans la philosophie.

GRÉGORY : La phrase que tu disais de Kant, cela fait penser à “L’enfer, c’est les autres” de Sartre.

AÏDA : Oui, cette phrase, elle ne signifie pas nécessairement que l’on doit fuir les autres ou qu’on devrait fuir les autres. De toute façon, ce n’est pas trop comme si on avait le choix, mais plus d’une manière de dire que dans le regard de l’autre, justement, il y a toujours quelque chose de mon identité qui se joue. Donc en fait, l’enfer, c’est les autres. C’est vraiment l’idée que quand je suis face à quelqu’un d’autre, je suis face en fait à un regard presque qui détermine, qui définit mon identité. Je ne peux pas échapper en fait au jugement, mais pas aux jugements dans le sens de jugements de valeur. Ce n’est pas tellement que l’autre me juge en bien ou en mal. C’est plus que, par exemple, si je suis assis tranquillement dans un parc, seul, en train de lire, et de passer un agréable moment au soleil, et que d’un coup quelqu’un surgit. En fait, ça change complètement mon expérience de ce moment parce que je vais me penser à travers le regard de l’autre. Je vais penser en gros à comment est-ce qu’il me voit, comment est-ce qu’il me perçoit ? Et du coup, ça produit ce qu’on va appeler la réflexivité, c’est-à-dire le fait de se regarder soi-même et plus du tout une simple spontanéité dans laquelle je suis en train d’agir et d’être sans réfléchir à ce que je suis en train de faire ou d’expérimenter. Donc quand il dit “l’enfer c’est les autres”, c’est plus une manière de dire qu’il y a quelque chose dans le regard de l’autre, dans l’interaction avec l’autre auquel je ne peux pas échapper, mais ça nous construit aussi et ce n’est pas nécessairement négatif.

GRÉGORY : Et alors, en fait, ce qu’a apporté la société moderne, c’est entre autre un individualisme forcené. Je pense que ça a été renforcé par les réseaux sociaux et du coup, c’est pour ça que je disais aujourd’hui, l’un des mots qu’on traverse le plus, c’est sans doute cette solitude hyper profonde en fait. Alors je ne sais pas, étonnamment d’ailleurs, je ne sais pas si c’est une solitude hyper profonde par rapport à avant, entre guillemets, ce à quoi l’humain est habitué. Où est ce que c’est parce qu’on a des injonctions à l’action en permanence qui fait que du coup, quand on est seul, on se sent d’autant plus seul, je n’en sais rien, j’avoue que je ne sais pas. Mais est-ce que tu crois que cette société individualiste, elle ne renforce pas justement cette solitude de manière forte ? En Angleterre, ils ont créé le ministère de la Solitude. 

AÏDA : C’est fou, un vrai ministère de l’État ?

GRÉGORY : Exactement.

AÏDA : Écoute, oui, je pense qu’il y a plusieurs choses. En effet, cette tendance à l’individualisme, elle se joue aussi, je pense, beaucoup dans la comparaison aux autres, et en effet, comme tu disais, renforcé notamment par les réseaux. Donc effectivement, à la fois, je pense que les individus sont appelés ou amenés à poursuivre des intérêts précisément personnels et individuels. Et en même temps, il y a cette espèce de mise en scène de soi qui est, je crois, quelque chose de pour le coup, de constant dans l’histoire, l’idée qu’on joue un rôle. On le trouve déjà chez Pascal, par exemple il y a bien longtemps, mais c’est sûr que ça a été renforcé par les réseaux, et de ce point de vue là, je pense que ça renforce le fait qu’on pourrait dire presque une solitude existentielle, pas forcément matérielle, parce que paradoxalement, ces réseaux, et puis, d’une manière générale, l’existence actuelle, les interactions se multiplient si on laisse de côté le confinement et qu’on pense sur un temps plus long. Mais paradoxalement, il y a cette solitude existentielle qui est que dans la comparaison aux autres, il y a une espèce de dévalorisation de soi, de jugement sur soi-même qu’on est amené à produire justement soi-même, et l’interaction avec ne devient plus finalement quelque chose de porteur ou de positif. Et ça, c’est quelque chose dont Rousseau parle déjà, sur le fait que justement, la société moderne dont il fait une grande critique, la soi-disant civilisation qui en fait dénature l’homme, est bien l’un des enjeux de cette dénaturation, presque, on pourrait dire, de cette corruption au sens presque religieux de l’homme. C’est ce jeu de la comparaison, la jalousie, la concurrence. Et en fait, c’est assez fou parce que Rousseau a dit ça au XVIIIᵉ siècle. 

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