#205 Réseaux sociaux: y’a t-il un pilote dans l’avion? avec Tariq Krim

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#205 Réseaux sociaux: y'a t-il un pilote dans l'avion? avec Tariq Krim
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GRÉGORY :Je suis ravi de te recevoir une seconde fois sur ce podcast, on avait parlé la première fois de Slow Web. En fait, ce qui est intéressant, c’est que toi encore plus que moi, on est des enfants du Web 2.0, voire toi encore plus du Web 1.0, si on peut dire ça comme ça, c’est-à-dire qu’on a moi comme toi, j’ai l’impression, en tout cas, on a loué les louanges du Web 2.0, des réseaux sociaux, etc. Et aujourd’hui, la situation change un peu. J’aimerais bien, que tu repartes de là où tu viens pour nous expliquer justement ton cheminement de pensée.

TARIQ : Alors moi, en fait, pour être tout à fait transparent, je suis à un véritable dinosaure parce que j’ai eu la chance, grâce à mon père qui avait une fac extrêmement connectée, d’avoir fait ma première connexion au réseau en 1982. Donc, ça va bientôt faire l’année prochaine, ça va faire 40 ans, ça fait très très long et donc j’ai suivi plein, plein d’époques différentes. Y à une époque des PBS, ces fameux serveurs où on mettait son ordinateur connecté, et d’autres personnes pouvaient se connecter, on créait ce qu’on appelait des communautés en ligne. Évidemment, le Minitel qui a été le modem gratuit dont on s’est tous servis pour faire plein de choses. Et puis, le Web 1.0, c’est très drôle parce qu’à l’époque des années 90, le gros sujet et à l’époque, je travaillais pour Radio Nova et j’étais complètement à fond là-dedans, c’était ce qu’on appelait la cyberculture et notamment la réalité virtuelle, donc en fait l’ancêtre du fameux métaverse. Et puis effectivement, entre le premier crash en 1999, on a essayé de relancer le Web une deuxième fois avec ce qu’on a appelé le Web 2.0. Et puis effectivement, avec Netvibes, entre autres, on a été un peu au cœur de cette révolution et ça a bien marché, mais en fait, rapidement, l’internet a été consolidé, notamment, je pense, à cause de l’iPhone qui a concentré les pouvoirs de l’internet en un petit nombre de mains. En gros, chaque icône de l’iPhone, c’était un milliard d’utilisateurs et il y a des boites nouvelles qui se sont construites à ce qu’on a appelé aux États-Unis les licornes, pour devenir des services essentiels pour l’iPhone. Et donc, ça a totalement transformé l’internet qui est devenu en fait une sorte d’organisation de notre vie sur le téléphone. Et puis aujourd’hui, il y a une autre direction prise, notamment avec le Web 3 qui, à mon avis, est beaucoup plus générationnel. Parce que quand on regarde la façon dont le Web est utilisé, notamment sur le Web 3.0, dans ce qu’on appelle la crypto parfois, c’est aussi une façon pour une certaine génération, la génération Z, de se dire vous avez construit un univers qui ne nous convient pas, un système financier qui finance cet univers, ce monde qui ne convient pas, on va construire notre propre utopie. Donc, d’une certaine manière, ce qui est, ce qui est très intéressant, c’est qu’historiquement, la vision la plus crédible de ce que l’on vit aujourd’hui, c’est William Gibson qu’il a écrit dans un livre culte qui s’appelle neromancien, qui a été un peu le fer de lance de ce qu’on appelle le mouvement cyberpunk. Et le problème du monde cyberpunk, c’est que c’est invendable. C’est une dystopie où les entreprises contrôlent le monde, seuls les hackers peuvent éventuellement nous sauver et évidemment, ce n’était pas vendable. Dans les années 90, on a eu un changement complet sur la question du cyberespace, et on a dit en fait le cyberespace et ce nouvel espace cool qui s’appelle l’Internet, dans lequel on va construire des startup, on a créé ce qu’on appelait la techno utopie. Et puis, progressivement, évidemment, cette techno utopie, on a été beaucoup à y croire, moi le premier. Et aujourd’hui, tu te rends compte qu’on a en fait laissé un certain nombre de monopoles se construire bien plus puissant que ce qu’était Microsoft dans les années 80. Pour ceux qui se rappellent que Microsoft avait quasiment la domination des ordinateurs de bureau. Là, on a cinq, six sociétés si on en prend une Chinoise, qui ont la domination totale de nos vies numériques. Et ça, c’est effectivement un problème.

GRÉGORY : Et en fait, juste pour rappel, tu ne le dis pas de manière assez humble, mais en fait, tu étais un des plus grands entrepreneurs français à ce moment-là parce que Netvibes, ça a été un succès mondial. Et pour ceux qui ne connaissent pas forcément qui n’étaient pas là tout simplement à ce moment-là, ça a été vraiment une révolution. Et donc tu as suivi de près et donc étais extrêmement proche aussi de tout ce qui construit toutes les personnes qui ont construit ce Web dont on parle, que ce soit Marissa Mayer, etc. Tu connais beaucoup, beaucoup de gens, tu as vraiment été au cœur, je pense de ce web réinventer, le Web 2.0, Web social.

TARIQ : Oui, c’était drôle. Parce qu’en fait, la première fois que j’ai rencontré Mark Zuckerberg, c’était à cette époque 2005/2006. La première fois qu’on soit, en fait, il m’a montré sa page, il était utilisateur. On avait une chance, c’est qu’on avait un produit assez simple. Et ce qui était fascinant d’ailleurs à l’époque, c’est qu’on était dans une forme d’écosystème. On avait appelé notre plateforme à l’époque écosystème. Ce n’est pas un terme trop utilisé à l’époque. En se disant que ce qu’on faisait, on faisait une des briques, quelqu’un d’autre faisait une autre brique et en fait, on s’interconnecte et tous ensemble, on construisait quelque chose de nouveau. Là, on est dans un monde vraiment différent. C’est quand a quelques sociétés qui disions, nous on fait tout, c’est nous qui faisons votre mail, c’est nous qui faisons de votre vidéo, votre chat, c’est nous qui allons analyser votre santé, c’est nous qui allons faire ça et ça, en fait à la fin on n’a plus véritablement de diversité culturelle parce que je crois beaucoup que l’internet est quelque chose d’intimement culturel, mais une vision très homogène où, pendant des années, quand tu prends par exemple Gmail, Gmail c’est pensé uniquement pour la productivité. Maintenant, ils ont rajouté les outils de visioconférence parce qu’évidemment, avec la pandémie, et on est toujours dans la logique de la productivité, comment faire plus, plus, plus, plus ? Et d’une certaine manière, on a besoin de résilience et de retrouver son intimité propre. On est face à des outils qui extraient de notre cerveau les données et surtout, qui extraient notre énergie vitale.

GRÉGORY : Alors, avant d’aller là, parce que j’aimerais bien qu’on revienne sûr sur Facebook, donc la galaxie de Facebook, donc de Meta, c’est-à-dire Facebook, Instagram et WhatsApp. Moi, en tout cas, j’ai été un fervent défenseur pendant des années, avec quand même une prise de conscience. Typiquement, quand les pages de fans sont arrivés, bien sûr, on a vu les algorithmes et ce que ça pouvait avoir comme impact. Est-ce que tu pourrais revenir sur les différents problèmes que Facebook amène ? Je focus sur Facebook parce que et après, on ira sur sur d’autres plateformes typiquement Google. Et puis Twitter, et sans doute sans doute les autres. Mais j’aimerais bien commencer par Facebook parce que c’est quand même, Meta du coup maintenant, c’est quand même des outils qu’on utilise au quotidien. Pas tant Facebook, Instagram, mais pour ceux qui nous écoutent, j’imagine, et WhatsApp, mais c’est quand même des plateformes qu’on utilise au quotidien, moi y compris, évidemment.

TARIQ : Je ne suis pas non plus l’expert de Facebook, il se trouve que je suis un peu gêné aussi parce qu’il y a beaucoup de gens que je connais à titre personnel qui ont construit ça et que j’ai beaucoup discuté avec eux de plein de sujets, donc il y a des choses qui restent des conversations privées. Enfin, je crois encore à cela, mais fondamentalement, Facebook, c’est un peu la société qui au départ, qui s’est construit comme un réseau social pour les universités. Je ne pense pas que Jacques avait une bonne idée, s’est entouré de gens qui avaient de très, très bonnes idées, notamment le newsfeed. Mais d’une certaine manière, Facebook est une plateforme qui a dû évoluer à plusieurs reprises, ne serait ce que pour survivre. Au tout départ, il faut le rappeler, la société qui était la plus connue dans le monde des réseaux sociaux, c’était MySpace. Et MySpace avait une vision assez simple. C’est  : tu crées un pseudo, tu avais ta page de profil, c’était assez proche finalement de la première génération là, de pages perso. Sauf qu’au lieu de coder toi-même ton HTML, tu avais une sorte de template et tu pouvais mettre ta musique. En fait, c’était assez assez drôle. Et puis ça a créé un style, une stylistique visuelle un peu spécifique et d’une certaine manière, le pionnier, le véritable pionnier qui a été l’inspirateur de Facebook s’appelle Cyworld. En Corée, c’était le premier réseau social, à ma connaissance, qui proposait aux gens de s’inscrire avec leur véritable identité est donc de devenir une forme d’annuaire…

Description de l’épisode

Tariq Krim est un entrepreneur français à succès. En lançant Netvibes en 2005, il connaît un succès mondial, Mark Zuckerberg utilise son service ainsi que tout les personnes plus ou moins engagées dans le web social.
Il partage dans ce long épisode comment tout cela s’est mis en place mais ensuite tous les problèmes qui sont liés en terme d’algorithme, de moderation, de modèles sur les réseaux sociaux qui ont pris une place majeure dans nos vies.
Avez vous même réalisé qu’ils pilotaient vos rêves?
Il n’existe pas de gouvernement mondial pouvant modérer le pouvoir des réseaux sociaux et si de formidables choses se sont faites sur les réseaux sociaux, malheureusement, ils génèrent aussi de nombreux problèmes: manipulation de masse par les partis extrêmes (les partis modérés sont mauvais à l’exercice), dépression chez les jeunes et immenses problèmes de confiance en soi des jeunes filles, quasi aucune modération et donc des problématiques de propos haineux.
C’est précisément ce qu’a mis en lumière Frances Haugen en fin d’année.

Ce qui peut être difficile à accepter pour la majorité d’entres nous, c’est que le fonctionnement de nos cerveaux n’a pas trop évolué sur les derniers milliers d’années par conséquent nous sommes tous très facilement manipulables. Aujourd’hui, les GAFA (Google Amazon, Facebook, Apple) nous connaissent mieux que nous même et en tous cas mieux que nos amis, nos maris/femmes, notre famille etc…Le micro ciblage pose un immense souci en réalité au niveau individuel mais aussi on niveau national ou Européen.
Ce qui était décrit comme une dystopie dans les années 80 est arrivée et amène cette question cruciale, même si uniquement philosophique à ce stade, faut il démanteler les géants du web quand même eux ne maîtrisent plus très bien le monstre qu’ils ont créé

Suggestion d’autres épisodes à écouter :

Vlan #49 Le Slow web: vers une vision plus éthique d’internet avec Tariq Krim (https://cutt.ly/bfFwsdJ)
#141 Les technologies et l’intelligence artificielle face à la crise climatique avec Luc Julia (https://cutt.ly/rfFwfwj)
Vlan #56 Ethique et intelligence artificielle sont elles compatibles?  avec Aurélie Jean (https://cutt.ly/nfFwz3O)
Vlan #102 Comment éduquer ses enfants dans ce monde complexe avec Joel de Rosnay et Aurélie Jean (https://cutt.ly/kfFwjRz)

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY :Je suis ravi de te recevoir une seconde fois sur ce podcast, on avait parlé la première fois de Slow Web. En fait, ce qui est intéressant, c’est que toi encore plus que moi, on est des enfants du Web 2.0, voire toi encore plus du Web 1.0, si on peut dire ça comme ça, c’est-à-dire qu’on a moi comme toi, j’ai l’impression, en tout cas, on a loué les louanges du Web 2.0, des réseaux sociaux, etc. Et aujourd’hui, la situation change un peu. J’aimerais bien, que tu repartes de là où tu viens pour nous expliquer justement ton cheminement de pensée.

TARIQ : Alors moi, en fait, pour être tout à fait transparent, je suis à un véritable dinosaure parce que j’ai eu la chance, grâce à mon père qui avait une fac extrêmement connectée, d’avoir fait ma première connexion au réseau en 1982. Donc, ça va bientôt faire l’année prochaine, ça va faire 40 ans, ça fait très très long et donc j’ai suivi plein, plein d’époques différentes. Y à une époque des PBS, ces fameux serveurs où on mettait son ordinateur connecté, et d’autres personnes pouvaient se connecter, on créait ce qu’on appelait des communautés en ligne. Évidemment, le Minitel qui a été le modem gratuit dont on s’est tous servis pour faire plein de choses. Et puis, le Web 1.0, c’est très drôle parce qu’à l’époque des années 90, le gros sujet et à l’époque, je travaillais pour Radio Nova et j’étais complètement à fond là-dedans, c’était ce qu’on appelait la cyberculture et notamment la réalité virtuelle, donc en fait l’ancêtre du fameux métaverse. Et puis effectivement, entre le premier crash en 1999, on a essayé de relancer le Web une deuxième fois avec ce qu’on a appelé le Web 2.0. Et puis effectivement, avec Netvibes, entre autres, on a été un peu au cœur de cette révolution et ça a bien marché, mais en fait, rapidement, l’internet a été consolidé, notamment, je pense, à cause de l’iPhone qui a concentré les pouvoirs de l’internet en un petit nombre de mains. En gros, chaque icône de l’iPhone, c’était un milliard d’utilisateurs et il y a des boites nouvelles qui se sont construites à ce qu’on a appelé aux États-Unis les licornes, pour devenir des services essentiels pour l’iPhone. Et donc, ça a totalement transformé l’internet qui est devenu en fait une sorte d’organisation de notre vie sur le téléphone. Et puis aujourd’hui, il y a une autre direction prise, notamment avec le Web 3 qui, à mon avis, est beaucoup plus générationnel. Parce que quand on regarde la façon dont le Web est utilisé, notamment sur le Web 3.0, dans ce qu’on appelle la crypto parfois, c’est aussi une façon pour une certaine génération, la génération Z, de se dire vous avez construit un univers qui ne nous convient pas, un système financier qui finance cet univers, ce monde qui ne convient pas, on va construire notre propre utopie. Donc, d’une certaine manière, ce qui est, ce qui est très intéressant, c’est qu’historiquement, la vision la plus crédible de ce que l’on vit aujourd’hui, c’est William Gibson qu’il a écrit dans un livre culte qui s’appelle neromancien, qui a été un peu le fer de lance de ce qu’on appelle le mouvement cyberpunk. Et le problème du monde cyberpunk, c’est que c’est invendable. C’est une dystopie où les entreprises contrôlent le monde, seuls les hackers peuvent éventuellement nous sauver et évidemment, ce n’était pas vendable. Dans les années 90, on a eu un changement complet sur la question du cyberespace, et on a dit en fait le cyberespace et ce nouvel espace cool qui s’appelle l’Internet, dans lequel on va construire des startup, on a créé ce qu’on appelait la techno utopie. Et puis, progressivement, évidemment, cette techno utopie, on a été beaucoup à y croire, moi le premier. Et aujourd’hui, tu te rends compte qu’on a en fait laissé un certain nombre de monopoles se construire bien plus puissant que ce qu’était Microsoft dans les années 80. Pour ceux qui se rappellent que Microsoft avait quasiment la domination des ordinateurs de bureau. Là, on a cinq, six sociétés si on en prend une Chinoise, qui ont la domination totale de nos vies numériques. Et ça, c’est effectivement un problème.

GRÉGORY : Et en fait, juste pour rappel, tu ne le dis pas de manière assez humble, mais en fait, tu étais un des plus grands entrepreneurs français à ce moment-là parce que Netvibes, ça a été un succès mondial. Et pour ceux qui ne connaissent pas forcément qui n’étaient pas là tout simplement à ce moment-là, ça a été vraiment une révolution. Et donc tu as suivi de près et donc étais extrêmement proche aussi de tout ce qui construit toutes les personnes qui ont construit ce Web dont on parle, que ce soit Marissa Mayer, etc. Tu connais beaucoup, beaucoup de gens, tu as vraiment été au cœur, je pense de ce web réinventer, le Web 2.0, Web social.

TARIQ : Oui, c’était drôle. Parce qu’en fait, la première fois que j’ai rencontré Mark Zuckerberg, c’était à cette époque 2005/2006. La première fois qu’on soit, en fait, il m’a montré sa page, il était utilisateur. On avait une chance, c’est qu’on avait un produit assez simple. Et ce qui était fascinant d’ailleurs à l’époque, c’est qu’on était dans une forme d’écosystème. On avait appelé notre plateforme à l’époque écosystème. Ce n’est pas un terme trop utilisé à l’époque. En se disant que ce qu’on faisait, on faisait une des briques, quelqu’un d’autre faisait une autre brique et en fait, on s’interconnecte et tous ensemble, on construisait quelque chose de nouveau. Là, on est dans un monde vraiment différent. C’est quand a quelques sociétés qui disions, nous on fait tout, c’est nous qui faisons votre mail, c’est nous qui faisons de votre vidéo, votre chat, c’est nous qui allons analyser votre santé, c’est nous qui allons faire ça et ça, en fait à la fin on n’a plus véritablement de diversité culturelle parce que je crois beaucoup que l’internet est quelque chose d’intimement culturel, mais une vision très homogène où, pendant des années, quand tu prends par exemple Gmail, Gmail c’est pensé uniquement pour la productivité. Maintenant, ils ont rajouté les outils de visioconférence parce qu’évidemment, avec la pandémie, et on est toujours dans la logique de la productivité, comment faire plus, plus, plus, plus ? Et d’une certaine manière, on a besoin de résilience et de retrouver son intimité propre. On est face à des outils qui extraient de notre cerveau les données et surtout, qui extraient notre énergie vitale.

GRÉGORY : Alors, avant d’aller là, parce que j’aimerais bien qu’on revienne sûr sur Facebook, donc la galaxie de Facebook, donc de Meta, c’est-à-dire Facebook, Instagram et WhatsApp. Moi, en tout cas, j’ai été un fervent défenseur pendant des années, avec quand même une prise de conscience. Typiquement, quand les pages de fans sont arrivés, bien sûr, on a vu les algorithmes et ce que ça pouvait avoir comme impact. Est-ce que tu pourrais revenir sur les différents problèmes que Facebook amène ? Je focus sur Facebook parce que et après, on ira sur sur d’autres plateformes typiquement Google. Et puis Twitter, et sans doute sans doute les autres. Mais j’aimerais bien commencer par Facebook parce que c’est quand même, Meta du coup maintenant, c’est quand même des outils qu’on utilise au quotidien. Pas tant Facebook, Instagram, mais pour ceux qui nous écoutent, j’imagine, et WhatsApp, mais c’est quand même des plateformes qu’on utilise au quotidien, moi y compris, évidemment.

TARIQ : Je ne suis pas non plus l’expert de Facebook, il se trouve que je suis un peu gêné aussi parce qu’il y a beaucoup de gens que je connais à titre personnel qui ont construit ça et que j’ai beaucoup discuté avec eux de plein de sujets, donc il y a des choses qui restent des conversations privées. Enfin, je crois encore à cela, mais fondamentalement, Facebook, c’est un peu la société qui au départ, qui s’est construit comme un réseau social pour les universités. Je ne pense pas que Jacques avait une bonne idée, s’est entouré de gens qui avaient de très, très bonnes idées, notamment le newsfeed. Mais d’une certaine manière, Facebook est une plateforme qui a dû évoluer à plusieurs reprises, ne serait ce que pour survivre. Au tout départ, il faut le rappeler, la société qui était la plus connue dans le monde des réseaux sociaux, c’était MySpace. Et MySpace avait une vision assez simple. C’est  : tu crées un pseudo, tu avais ta page de profil, c’était assez proche finalement de la première génération là, de pages perso. Sauf qu’au lieu de coder toi-même ton HTML, tu avais une sorte de template et tu pouvais mettre ta musique. En fait, c’était assez assez drôle. Et puis ça a créé un style, une stylistique visuelle un peu spécifique et d’une certaine manière, le pionnier, le véritable pionnier qui a été l’inspirateur de Facebook s’appelle Cyworld. En Corée, c’était le premier réseau social, à ma connaissance, qui proposait aux gens de s’inscrire avec leur véritable identité est donc de devenir une forme d’annuaire…

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