#204 L’Homme préhistorique était aussi une femme avec Marylène Patou-Mathis

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#204 L'Homme préhistorique était aussi une femme avec Marylène Patou-Mathis
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GRÉGORY : J’ai adoré votre livre vraiment, et une des premières choses qui m’a marqué, je crois en tout cas sur laquelle j’ai envie de revenir, c’est l’imaginaire qui s’est construit autour de l’homme préhistorique avant qu’on aille autour de l’imaginaire qui s’est construit autour de la femme préhistorique, j’aimerais qu’on parle un peu de l’imaginaire autour de l’homme et ensuite, on ira sur la femme. Parce qu’évidemment, c’est tout le sujet du livre les imaginaires, évidemment. Donc, comment on imagine, vous qui êtes préhistorienne, comment on définit un homme préhistorique ? C’est quoi les imaginaires autour de ça ?

MARYLÈNE : Déjà, il faut voir qu’il y a eu un changement dans les imaginaires. C’est-à-dire que petit à petit, avec les travaux au cours des dernières décennies, il y a évidemment l’image des humains préhistoriques qui a changé. Mais on s’aperçoit malgré tout qu’il reste un fond quand même très, on va dire un peu, très archaïque. Une vision un peu désuète, mais qui est encore profondément ancrée chez beaucoup beaucoup de gens. Et ça, je pense que ça vient du fait que c’est une discipline qui est apparue tardivement au 19ᵉ siècle, et qui est apparue en plus dans une période où on était au basculement entre le créationnisme et une vision où, en fin de compte, c’est Dieu qui avait créé toutes les espèces animales et bien sûr, l’espèce humaine d’un seul coup. Et puis, ce changement très important avec Darwin, qui publie son fameux livre en 1859 et qui montre que non, il y a une évolution des espèces, et d’un seul coup on va voir arriver sur la scène, si j’ose dire, des espèces fossiles comme les dinosaures qui vont avoir beaucoup d’impact. Et bien sûr, aussi, les premiers humains fossiles. Il va y avoir une espèce de mélange entre les deux, c’est pour ça qu’on a pendant très longtemps, plusieurs dizaines d’années, jusqu’au début du 20ᵉ siècle, on a des représentations, même encore des films qui montraient les dinosaures avec les humains préhistoriques, parce que c’était quelque chose de fascinant, de nouveau. Et aussi, c’est un mélange à la fois de d’envie, de partager la vie de ces héros, entre guillemets, et puis, la peur, la peur de ces origines, où il y a la violence ou, en fin de compte, il y a autour de nous une nature hostile, on doit vaincre des animaux farouches, donc c’est quelque chose qui a pris beaucoup au 19ᵉ siècle parce qu’il y avait une construction savante, évidemment, par les premiers préhistoriens et paléontologues, mais aussi tout de suite les peintres, les écrivains, se sont emparés de ce sujet et ils ont fait des représentations de ces périodes-là, qui là aussi ont fasciné les gens. Il y avait les magazines illustrés et donc beaucoup de gens pouvaient voir ces représentations et c’est rentré comme ça s’est passé, du savant au grand public et c’est resté dans les mémoires. On n’a qu’à poser la question encore maintenant, je suis attristé d’entendre ça, mais c’est comme ça, on pose la question comment vous voyez les humains préhistoriques, nos ancêtres ? À chaque fois, on dit qu’ils sont toujours en train de se battre et ils sont aussi en train de vaincre des sauvages, des primitifs, des archaïques, ils ont un côté héros et viril puisqu’ils vont affronter les mammouths, les tigres à dents de sabre. Donc, on est vraiment totalement dans une fiction, c’est vraiment une préhistoire mythique. C’est vraiment quelque chose qui est très, très intéressant de voir que ça a perduré et en plus, ça a perduré. C’est quand même la naissance de la préhistoire en tant que discipline scientifique, c’est vers 1863, et encore maintenant, plus de 150 ans après, on est encore beaucoup dans l’imaginaire.

GRÉGORY : C’est ce qui a construit l’imaginaire autour de la virilité quelque part. Tout ce que vous décrivez, c’est un peu l’homme viril, en tout cas dans l’imaginaire de la cité patriarcale encore aujourd’hui, c’est l’archétype de l’homme viril quelque part.

MARYLÈNE : Exactement. C’est dire qu’en fin de compte, on va s’apercevoir que par exemple si on prend les ouvrages, vers les années 1880 va naître une fiction très importante, ce qu’on appelle le roman préhistorique, notamment la guerre du feu, tout le monde, connaît la guerre du feu. Et là, dans tous ces romans, jusqu’au milieu du vingtième siècle, ça va être toujours le héros ou le héros masculin, évidemment. Donc, à l’arrière-plan toujours, les femmes sont à l’arrière-plan où les femmes sont sujets subordonnés quelque part aux hommes. Elles sont là pour mettre en valeur la virilité masculine, parce qu’elles vont être sauvées d’une bête féroce grâce à eux, etc. On est vraiment dans cette image où l’homme a une fonction importante au niveau économique, c’est lui le grand chasseur, c’est lui qui rapporte la nourriture dans la grotte. On a beaucoup comme ça d’images de représentations. C’est lui qui va défendre la famille, le clan contre d’autres clans qui sont très, très, très, très méchants, voire des cannibales. On est vraiment dans ça, il est le défenseur, il est celui qui, au niveau économique, fait vivre le clan. Donc la femme est en retrait, d’abord même dans les peintures, on voit très bien, elle est souvent en arrière-plan et donc elle est là, essentiellement à l’intérieur de la grotte ou à l’intérieur d’un campement avec ses enfants. On a toujours cette représentation et dans les romans, elle est sujette à des rapts, etc. Donc, on est vraiment dans quelque chose qui reflète en fin de compte la société du 19ᵉ siècle qui est extrêmement patriarcale parce que la préhistoire, non seulement c’est au 19ᵉ siècle, que ça se développe, mais aussi en Occident. La préhistoire est vraiment en Europe occidentale même. Donc, tous ces précurseurs sont évidemment dans un système patriarcal, donc ils vont calquer leurs modèles, leurs systèmes, leurs comportements de leur société sur ces sociétés, donc, des humains préhistoriques et vont vraiment faire la même chose qu’ils vont mettre la femme à l’intérieur du campement comme elle est à l’intérieur de la maison et avec des activités qui tournent essentiellement en fin de compte, à la procréation et à l’éducation des enfants en bas âge. Donc, ils vont faire ce schéma qui va être très, très prévenant et qui va rester très longtemps.

GRÉGORY : Et d’ailleurs, vous parliez d’image. Il y a une image à laquelle vous faites référence dans le livre et qui en fait que moi aussi j’ai dans la tête parce que je pense que je l’ai apprise, je l’ai vu sans doute dans les livres d’histoire, de cet homme qui traîne cette femme par les cheveux. C’est un peu l’image qu’on a de l’homme préhistorique, car c’est une domination extrêmement forte de l’homme sur la femme, et tout ça, c’est aussi de l’imaginaire. C’est un imaginaire, ce que vous disiez, qui a été développé au 19ᵉ siècle, au final ?

MARYLÈNE : Oui, tout à fait. Et puis ça a été et ça a perduré. Parce que là, par exemple, on a le film de Buster Keaton, Les trois âges, en 1923, où on voit cette image. On le voit en train de traîner une femme par les cheveux. Ça prend racine au 19ᵉ siècle, et j’ai essayé de chercher d’où venait cette image et je fais une proposition dans mon livre, une hypothèse, je pense que ça vient d’une illustration de Barbe bleue en fin de compte, parce qu’il y a une illustration qui montre que justement, Barbe-Bleue bleue en train de tirer une des femmes pour la faire monter dans son donjon, il la tire par les cheveux. Donc, je pense que ça a été très inspiré, c’est peut-être ça qui a donné cette inspiration, et qu’on va retrouver beaucoup. Et là, l’imaginaire aussi de l’humain préhistorique, que là aussi je combats depuis un moment. J’avais fait un livre sur justement, pas seulement la femme de nos ancêtres, c’est de voir qu’ils sont toujours avec une peau de bête qui est jetée comme ça négligemment sur leurs épaules, alors qu’on sait maintenant qu’ils avaient des vêtements en peau animale, en fourrure, etc, mais qui était extrêmement travaillée, c’était cousu, il y avait des liens, etc. Ce n’est pas une peau comme ça jeté. On les représente aussi toujours avec une massue, donc une arme archaïque, la massue. Alors qu’en réalité, on sait qu’ils avaient énormément d’armes de chasse extrêmement sophistiquées, ils étaient des grands artisans de la pierre. Donc, il y a tous ces clichés dans la caverne alors qu’on sait là aussi, qu’ils ne vivent pas dans la caverne, mais à l’entrée et ils vivent aussi beaucoup des campements de plein air. Bref, il y a tout un tas de clichés qu’était là, un petit peu pour aussi valoriser la période moderne. Au 19ᵉ siècle, c’est vraiment la période, le paradigme de l’évolution progressive et unilinéaire de la société. Donc, plus c’est vieux, plus c’est archaïque, plus c’est primitif. Parce que comme ça, ça permet de montrer que notre époque, elle est super, on a fait plein de choses, on a super évolué, on est absolument sensationnel, on est géniaux.

Description de l’épisode

Marylène Patou Mathis est une préhistorienne, directrice de recherche au CNRS. Elle est l’autrice de “L’Homme préhistorique était aussi une femme”, un livre paru chez Allary Editions, qui reprend la manière dont la pensée patriarcale s’est mise en place dans l’histoire.
La préhistoire est une science arrivée au 19eme siècle et elle nous explique comment la culture du 19eme a modifié la lecture la manière dont les chercheurs (hommes) de l’époque ont lu leurs découvertes.
Au final, depuis les années 70, des femmes arrivent dans cette profession et remettent en cause les théories de l’époque. La science et en particulier l’analyse de l’ADN leur donne raison mais plus que cela de nouvelles decouvertes vont permettent de comprendre que les femmes avaient un rôle majeur dans les sociétés “primitive”.
Avec Marylène nous parlons de nombreux sujets et en particulier des imaginaires autour des femmes, des fondements de la virilité, de l’art, du matriarcat et des sociétés matrilinéaires, des biais méthodologiques, des consensus, du rôle de l’agriculture et de la sédentarisation sur la place des femmes dans la société.
J’ai adoré lire son ouvrage qui permet de vraiment mieux comprendre la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui.

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : J’ai adoré votre livre vraiment, et une des premières choses qui m’a marqué, je crois en tout cas sur laquelle j’ai envie de revenir, c’est l’imaginaire qui s’est construit autour de l’homme préhistorique avant qu’on aille autour de l’imaginaire qui s’est construit autour de la femme préhistorique, j’aimerais qu’on parle un peu de l’imaginaire autour de l’homme et ensuite, on ira sur la femme. Parce qu’évidemment, c’est tout le sujet du livre les imaginaires, évidemment. Donc, comment on imagine, vous qui êtes préhistorienne, comment on définit un homme préhistorique ? C’est quoi les imaginaires autour de ça ?

MARYLÈNE : Déjà, il faut voir qu’il y a eu un changement dans les imaginaires. C’est-à-dire que petit à petit, avec les travaux au cours des dernières décennies, il y a évidemment l’image des humains préhistoriques qui a changé. Mais on s’aperçoit malgré tout qu’il reste un fond quand même très, on va dire un peu, très archaïque. Une vision un peu désuète, mais qui est encore profondément ancrée chez beaucoup beaucoup de gens. Et ça, je pense que ça vient du fait que c’est une discipline qui est apparue tardivement au 19ᵉ siècle, et qui est apparue en plus dans une période où on était au basculement entre le créationnisme et une vision où, en fin de compte, c’est Dieu qui avait créé toutes les espèces animales et bien sûr, l’espèce humaine d’un seul coup. Et puis, ce changement très important avec Darwin, qui publie son fameux livre en 1859 et qui montre que non, il y a une évolution des espèces, et d’un seul coup on va voir arriver sur la scène, si j’ose dire, des espèces fossiles comme les dinosaures qui vont avoir beaucoup d’impact. Et bien sûr, aussi, les premiers humains fossiles. Il va y avoir une espèce de mélange entre les deux, c’est pour ça qu’on a pendant très longtemps, plusieurs dizaines d’années, jusqu’au début du 20ᵉ siècle, on a des représentations, même encore des films qui montraient les dinosaures avec les humains préhistoriques, parce que c’était quelque chose de fascinant, de nouveau. Et aussi, c’est un mélange à la fois de d’envie, de partager la vie de ces héros, entre guillemets, et puis, la peur, la peur de ces origines, où il y a la violence ou, en fin de compte, il y a autour de nous une nature hostile, on doit vaincre des animaux farouches, donc c’est quelque chose qui a pris beaucoup au 19ᵉ siècle parce qu’il y avait une construction savante, évidemment, par les premiers préhistoriens et paléontologues, mais aussi tout de suite les peintres, les écrivains, se sont emparés de ce sujet et ils ont fait des représentations de ces périodes-là, qui là aussi ont fasciné les gens. Il y avait les magazines illustrés et donc beaucoup de gens pouvaient voir ces représentations et c’est rentré comme ça s’est passé, du savant au grand public et c’est resté dans les mémoires. On n’a qu’à poser la question encore maintenant, je suis attristé d’entendre ça, mais c’est comme ça, on pose la question comment vous voyez les humains préhistoriques, nos ancêtres ? À chaque fois, on dit qu’ils sont toujours en train de se battre et ils sont aussi en train de vaincre des sauvages, des primitifs, des archaïques, ils ont un côté héros et viril puisqu’ils vont affronter les mammouths, les tigres à dents de sabre. Donc, on est vraiment totalement dans une fiction, c’est vraiment une préhistoire mythique. C’est vraiment quelque chose qui est très, très intéressant de voir que ça a perduré et en plus, ça a perduré. C’est quand même la naissance de la préhistoire en tant que discipline scientifique, c’est vers 1863, et encore maintenant, plus de 150 ans après, on est encore beaucoup dans l’imaginaire.

GRÉGORY : C’est ce qui a construit l’imaginaire autour de la virilité quelque part. Tout ce que vous décrivez, c’est un peu l’homme viril, en tout cas dans l’imaginaire de la cité patriarcale encore aujourd’hui, c’est l’archétype de l’homme viril quelque part.

MARYLÈNE : Exactement. C’est dire qu’en fin de compte, on va s’apercevoir que par exemple si on prend les ouvrages, vers les années 1880 va naître une fiction très importante, ce qu’on appelle le roman préhistorique, notamment la guerre du feu, tout le monde, connaît la guerre du feu. Et là, dans tous ces romans, jusqu’au milieu du vingtième siècle, ça va être toujours le héros ou le héros masculin, évidemment. Donc, à l’arrière-plan toujours, les femmes sont à l’arrière-plan où les femmes sont sujets subordonnés quelque part aux hommes. Elles sont là pour mettre en valeur la virilité masculine, parce qu’elles vont être sauvées d’une bête féroce grâce à eux, etc. On est vraiment dans cette image où l’homme a une fonction importante au niveau économique, c’est lui le grand chasseur, c’est lui qui rapporte la nourriture dans la grotte. On a beaucoup comme ça d’images de représentations. C’est lui qui va défendre la famille, le clan contre d’autres clans qui sont très, très, très, très méchants, voire des cannibales. On est vraiment dans ça, il est le défenseur, il est celui qui, au niveau économique, fait vivre le clan. Donc la femme est en retrait, d’abord même dans les peintures, on voit très bien, elle est souvent en arrière-plan et donc elle est là, essentiellement à l’intérieur de la grotte ou à l’intérieur d’un campement avec ses enfants. On a toujours cette représentation et dans les romans, elle est sujette à des rapts, etc. Donc, on est vraiment dans quelque chose qui reflète en fin de compte la société du 19ᵉ siècle qui est extrêmement patriarcale parce que la préhistoire, non seulement c’est au 19ᵉ siècle, que ça se développe, mais aussi en Occident. La préhistoire est vraiment en Europe occidentale même. Donc, tous ces précurseurs sont évidemment dans un système patriarcal, donc ils vont calquer leurs modèles, leurs systèmes, leurs comportements de leur société sur ces sociétés, donc, des humains préhistoriques et vont vraiment faire la même chose qu’ils vont mettre la femme à l’intérieur du campement comme elle est à l’intérieur de la maison et avec des activités qui tournent essentiellement en fin de compte, à la procréation et à l’éducation des enfants en bas âge. Donc, ils vont faire ce schéma qui va être très, très prévenant et qui va rester très longtemps.

GRÉGORY : Et d’ailleurs, vous parliez d’image. Il y a une image à laquelle vous faites référence dans le livre et qui en fait que moi aussi j’ai dans la tête parce que je pense que je l’ai apprise, je l’ai vu sans doute dans les livres d’histoire, de cet homme qui traîne cette femme par les cheveux. C’est un peu l’image qu’on a de l’homme préhistorique, car c’est une domination extrêmement forte de l’homme sur la femme, et tout ça, c’est aussi de l’imaginaire. C’est un imaginaire, ce que vous disiez, qui a été développé au 19ᵉ siècle, au final ?

MARYLÈNE : Oui, tout à fait. Et puis ça a été et ça a perduré. Parce que là, par exemple, on a le film de Buster Keaton, Les trois âges, en 1923, où on voit cette image. On le voit en train de traîner une femme par les cheveux. Ça prend racine au 19ᵉ siècle, et j’ai essayé de chercher d’où venait cette image et je fais une proposition dans mon livre, une hypothèse, je pense que ça vient d’une illustration de Barbe bleue en fin de compte, parce qu’il y a une illustration qui montre que justement, Barbe-Bleue bleue en train de tirer une des femmes pour la faire monter dans son donjon, il la tire par les cheveux. Donc, je pense que ça a été très inspiré, c’est peut-être ça qui a donné cette inspiration, et qu’on va retrouver beaucoup. Et là, l’imaginaire aussi de l’humain préhistorique, que là aussi je combats depuis un moment. J’avais fait un livre sur justement, pas seulement la femme de nos ancêtres, c’est de voir qu’ils sont toujours avec une peau de bête qui est jetée comme ça négligemment sur leurs épaules, alors qu’on sait maintenant qu’ils avaient des vêtements en peau animale, en fourrure, etc, mais qui était extrêmement travaillée, c’était cousu, il y avait des liens, etc. Ce n’est pas une peau comme ça jeté. On les représente aussi toujours avec une massue, donc une arme archaïque, la massue. Alors qu’en réalité, on sait qu’ils avaient énormément d’armes de chasse extrêmement sophistiquées, ils étaient des grands artisans de la pierre. Donc, il y a tous ces clichés dans la caverne alors qu’on sait là aussi, qu’ils ne vivent pas dans la caverne, mais à l’entrée et ils vivent aussi beaucoup des campements de plein air. Bref, il y a tout un tas de clichés qu’était là, un petit peu pour aussi valoriser la période moderne. Au 19ᵉ siècle, c’est vraiment la période, le paradigme de l’évolution progressive et unilinéaire de la société. Donc, plus c’est vieux, plus c’est archaïque, plus c’est primitif. Parce que comme ça, ça permet de montrer que notre époque, elle est super, on a fait plein de choses, on a super évolué, on est absolument sensationnel, on est géniaux.

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