#201 77 secrets de vie avec Perla Servan Schreiber

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GRÉGORY : Comment vous est venue l’idée de partager ces conseils ?

PERLA : Alors, ce n’est pas du tout une idée de moi. C’est une amie très chère qui s’appelle Amandine et qui a lu quelque part sur le Net l’idée des idées, mais par contre, c’était je crois, des conseils que donnait le patron de Wired Magazine. Il a eu 65 ans, me semble-t-il, je crois bien que c’est ça l’âge, et il s’est donné comme projet de rédiger lui 65, je crois qu’il les appelle conseil de vie, qu’il a voulu partager. Amandine m’en a parlé en me disant que c’était qu’elle trouvait cette idée formidable, et puis, comme j’ai la chance d’avoir une vraie amitié avec elle, elle a pensé que j’étais la personne qui pouvait faire la même chose en France, puisque j’avais 77 ans, j’en ferais 77. Voilà, toute l’idée est venue de là. Et puis j’avais commencé, ça fait longtemps ça fait deux années au moins. J’avais commencé, puis Jean-Louis est tombé malade donc il y a eu d’autres priorités. Par contre, ça m’a servi de bouée de sauvetage depuis le mois de mai dernier, à peu près peut être où j’ai repris la plume, je crois. Et puis voilà, c’est cette histoire-là. J’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai pris beaucoup de plaisir à le faire et c’est quand même plus difficile au sens noble que je ne l’aurais imaginé à écrire. Mais c’est bien, tant mieux, c’est un exercice, vraiment.

GRÉGORY : C’est vrai que quand on y pense, quand ont dit “qu’est-ce que vous diriez à votre moi de vingt ans ?”. Et peut être que d’ailleurs, on peut passer comme ça par âge. Je sais que Florence est arrivée dans ce sens-là, mais qu’est-ce que vous diriez à Perla de 20 ans ?

PERLA : Justement, j’ai détesté avoir 20 ans et en même temps, c’est drôle, pourquoi m’est-il resté cette image, en fait ? Non en fait, j’ai détesté avoir 15 ans. C’était vraiment à l’adolescence, où je n’aimais pas mon corps, où j’avais 15 kilos de plus où l’inconfort était total. Vous savez, je suis quand même à un âge de passage. L’adolescence ça a quand même l’âge adulte, même si on ne l’est jamais, vraiment complètement. Heureusement. Mais c’était un âge, voilà d’inconfort, voilà. Il y avait les premiers flirts, tout ça compte tenu de mon éducation, toujours totalement dans le non-dit enfin, je veux dire, je pouvais absolument pas à tout ça été, je pèse mes mots. Mais oui, c’est ça, c’est ça tout à fait. Donc après, à 20 ans, ça allait déjà un petit peu mieux parce qu’à 20 ans, j’étais un petit peu mieux dans mon corps, un peu mieux dans ma tête. C’était déjà l’université, donc là, c’était déjà un peu différent. Et puis, j’avais une telle passion pour la musique et la danse que j’ai passé mon temps en boîte de nuit et j’adorais ça. J’étais au Maroc, je rappelle que j’étais au Maroc et j’adorais ça. Je travaillais beaucoup, je faisais du droit. Et qu’est-ce que j’aurais dit à cette personne-là ? Ben, je lui aurais dit toujours et déjà la même chose, que ça n’est qu’en essayant de s’accepter tel qu’on est, que l’on peut profiter pleinement de la vie et de ceux qui nous entourent. Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas à s’améliorer. Bien sûr, bien sûr, mais à partir de quelque chose qui quitte le domaine de l’inconfort, parce que cet inconfort vous bloque quand même, c’est-à-dire qu’on n’a pas la même capacité de voir, on regarde, mais on ne voit pas, on n’a pas la même capacité d’écoute non plus de ceux que l’on rencontre. Je dirais que tous les sens ne fonctionnent pas à plein. Si on ne s’accepte pas tel qu’on est ou du moins si on n’essaye pas. Or, c’est une notion dont j’ignorais tout. Personne ne m’a jamais dit qu’il était important de s’accepter. On m’a toujours dit qu’il fallait aller plus loin, plus fort, travailler mieux ; ça, oui, dans ma famille, c’était essentiel de travailler mieux. Voilà, donc je dirai à cette personne, certes, bien sûr, travailler, toujours travailler et jusqu’au dernier souffle. Et je dis toujours ça, y compris à mes petites filles, jusqu’à ton dernier souffle, tu travailles, tu gagnes ta vie et tu es autonome quoi qu’il arrive. Voilà donc voilà ce que je dirais.

GRÉGORY : C’est vrai que s’accepter, moi aussi ce que j’ai réalisé il y a assez peu de temps finalement sur le nombre d’années. C’est la bienveillance envers soi, c’est dans la continuité, finalement. On a tendance, on parle beaucoup de bienveillance et souvent, on parle beaucoup de bienveillance envers les autres. C’est super en même temps. Mais est-ce qu’on peut vraiment avoir de la bienveillance envers les autres si on n’est pas vraiment profondément bienveillant avec soi ?

PERLA : Et alors, c’est quelque chose qui sur lequel, effectivement, on a lu beaucoup et surtout moi avec voilà le magazine Psychologies. Alors, c’est à la fois vrai et faux, je crois. Ça dépend de l’éducation qu’on a eue. Moi, j’ai été réellement élevé et éduqué avec comme priorité absolue le travail, à l’école donc, puisque j’étais toute petite. Et la deuxième chose, c’est le souci de l’autre, comme priorité absolue. Alors, c’est peut-être d’ailleurs encore différent de la bienveillance vis-à-vis des autres parce qu’on peut se soucier de quelqu’un, peut être, et n’être pas pleinement dans la bienveillance, mais dans le devoir. C’est possible aussi. Je réfléchis en essayant de répondre justement à votre remarque, mais c’est déjà pas mal quand on a eu ça au berceau, se soucie de l’autre. Mais c’était tellement prégnant que ça allait avec l’effacement de soi. Moi, c’est comme ça que j’ai été élevé et c’est donc ce rattrapage-là qu’il a fallu faire et qu’il a été et qui a été assez long à faire. Ça prend à peu près une vie, tout simplement.

GRÉGORY : Vous parlez beaucoup de travail ? Beaucoup de personnes se posent des questions sur le sens de leur travail parce qu’en fait, on travaille tellement que forcément, ça joue sur le sens de votre vie nécessaire. Comment s’est passée votre vie professionnelle, votre carrière et est-ce que vous auriez fait des choix différents ? Avec le recul ?

PERLA : Pas du tout. Mes différentes étapes de vie professionnelle, parce que je n’ai jamais eu ni le projet ni le sentiment de faire une carrière. Mais vraiment, ce n’est pas une coquetterie quand je vous dis ça, je ne sais pas de quoi on parle quand on me parle de carrière. En tout cas, en ce qui concerne, voilà mon chemin de vie. J’ai été très intéressé par le droit international privé et j’ai atterri dans la presse et la publicité. C’était quand même pas un chemin, voilà quoi, mais c’est comme ça. J’ai su dire oui à une proposition qui allait franchement aux antipodes de ma formation, mais j’avais vraiment besoin de gagner ma vie et j’ai dit oui et finalement, j’ai plutôt mal gagné ma vie, mais ça m’était complètement égal. C’est vrai, donc j’ai effectivement quand même gagné ma vie, gagner mon autonomie. Mais qu’est-ce que je me suis amusée !

Description de l’épisode

Perla est une femme extraordinaire, elle a évolué longtemps dans la presse jusqu’à co-créer les magazine Psychologies et Clés dont vous vous souvenez peut être.
Je l’avais déjà reçu sur ce podcast (episode 77) et elle est devenue avec le temps une amie. Elle vient de sortir un tout petit livre avec ses 77 secrets de vie, 77 bonbons extrêmement importants que j’ai le grand plaisir de vous offrir aujourd’hui. C’est un peu mon cadeau de Noël en avance pour vous.
Si nous ne l’avons pas, nous avons tous rêvé d’une grand mère comme Perla qui puisse partager avec nous ses secrets de vie, ce qu’elle a compris et appris que ce soit à travers ses succès ou ses échecs évidemment.
Perla est aussi une grande amoureuse, en particulier elle nous parle de son histoire avec son mari Jean Louis Servan Schreiber rencontré à 41 ans.
Si elle n’a pas eu d’enfant par choix, elle adore ceux de jean Louis et ses petits enfants également – ils sont devenus sa propre famille.
Elle nous parle d’amour, de travail de santé, de tous les éléments qui sont clefs dans une vie.
Parfait pour prévoir nos voeux pour 2022 je crois.
J’espère que cette conversation vous touchera autant que moi.

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : Comment vous est venue l’idée de partager ces conseils ?

PERLA : Alors, ce n’est pas du tout une idée de moi. C’est une amie très chère qui s’appelle Amandine et qui a lu quelque part sur le Net l’idée des idées, mais par contre, c’était je crois, des conseils que donnait le patron de Wired Magazine. Il a eu 65 ans, me semble-t-il, je crois bien que c’est ça l’âge, et il s’est donné comme projet de rédiger lui 65, je crois qu’il les appelle conseil de vie, qu’il a voulu partager. Amandine m’en a parlé en me disant que c’était qu’elle trouvait cette idée formidable, et puis, comme j’ai la chance d’avoir une vraie amitié avec elle, elle a pensé que j’étais la personne qui pouvait faire la même chose en France, puisque j’avais 77 ans, j’en ferais 77. Voilà, toute l’idée est venue de là. Et puis j’avais commencé, ça fait longtemps ça fait deux années au moins. J’avais commencé, puis Jean-Louis est tombé malade donc il y a eu d’autres priorités. Par contre, ça m’a servi de bouée de sauvetage depuis le mois de mai dernier, à peu près peut être où j’ai repris la plume, je crois. Et puis voilà, c’est cette histoire-là. J’ai pris beaucoup de plaisir. J’ai pris beaucoup de plaisir à le faire et c’est quand même plus difficile au sens noble que je ne l’aurais imaginé à écrire. Mais c’est bien, tant mieux, c’est un exercice, vraiment.

GRÉGORY : C’est vrai que quand on y pense, quand ont dit “qu’est-ce que vous diriez à votre moi de vingt ans ?”. Et peut être que d’ailleurs, on peut passer comme ça par âge. Je sais que Florence est arrivée dans ce sens-là, mais qu’est-ce que vous diriez à Perla de 20 ans ?

PERLA : Justement, j’ai détesté avoir 20 ans et en même temps, c’est drôle, pourquoi m’est-il resté cette image, en fait ? Non en fait, j’ai détesté avoir 15 ans. C’était vraiment à l’adolescence, où je n’aimais pas mon corps, où j’avais 15 kilos de plus où l’inconfort était total. Vous savez, je suis quand même à un âge de passage. L’adolescence ça a quand même l’âge adulte, même si on ne l’est jamais, vraiment complètement. Heureusement. Mais c’était un âge, voilà d’inconfort, voilà. Il y avait les premiers flirts, tout ça compte tenu de mon éducation, toujours totalement dans le non-dit enfin, je veux dire, je pouvais absolument pas à tout ça été, je pèse mes mots. Mais oui, c’est ça, c’est ça tout à fait. Donc après, à 20 ans, ça allait déjà un petit peu mieux parce qu’à 20 ans, j’étais un petit peu mieux dans mon corps, un peu mieux dans ma tête. C’était déjà l’université, donc là, c’était déjà un peu différent. Et puis, j’avais une telle passion pour la musique et la danse que j’ai passé mon temps en boîte de nuit et j’adorais ça. J’étais au Maroc, je rappelle que j’étais au Maroc et j’adorais ça. Je travaillais beaucoup, je faisais du droit. Et qu’est-ce que j’aurais dit à cette personne-là ? Ben, je lui aurais dit toujours et déjà la même chose, que ça n’est qu’en essayant de s’accepter tel qu’on est, que l’on peut profiter pleinement de la vie et de ceux qui nous entourent. Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas à s’améliorer. Bien sûr, bien sûr, mais à partir de quelque chose qui quitte le domaine de l’inconfort, parce que cet inconfort vous bloque quand même, c’est-à-dire qu’on n’a pas la même capacité de voir, on regarde, mais on ne voit pas, on n’a pas la même capacité d’écoute non plus de ceux que l’on rencontre. Je dirais que tous les sens ne fonctionnent pas à plein. Si on ne s’accepte pas tel qu’on est ou du moins si on n’essaye pas. Or, c’est une notion dont j’ignorais tout. Personne ne m’a jamais dit qu’il était important de s’accepter. On m’a toujours dit qu’il fallait aller plus loin, plus fort, travailler mieux ; ça, oui, dans ma famille, c’était essentiel de travailler mieux. Voilà, donc je dirai à cette personne, certes, bien sûr, travailler, toujours travailler et jusqu’au dernier souffle. Et je dis toujours ça, y compris à mes petites filles, jusqu’à ton dernier souffle, tu travailles, tu gagnes ta vie et tu es autonome quoi qu’il arrive. Voilà donc voilà ce que je dirais.

GRÉGORY : C’est vrai que s’accepter, moi aussi ce que j’ai réalisé il y a assez peu de temps finalement sur le nombre d’années. C’est la bienveillance envers soi, c’est dans la continuité, finalement. On a tendance, on parle beaucoup de bienveillance et souvent, on parle beaucoup de bienveillance envers les autres. C’est super en même temps. Mais est-ce qu’on peut vraiment avoir de la bienveillance envers les autres si on n’est pas vraiment profondément bienveillant avec soi ?

PERLA : Et alors, c’est quelque chose qui sur lequel, effectivement, on a lu beaucoup et surtout moi avec voilà le magazine Psychologies. Alors, c’est à la fois vrai et faux, je crois. Ça dépend de l’éducation qu’on a eue. Moi, j’ai été réellement élevé et éduqué avec comme priorité absolue le travail, à l’école donc, puisque j’étais toute petite. Et la deuxième chose, c’est le souci de l’autre, comme priorité absolue. Alors, c’est peut-être d’ailleurs encore différent de la bienveillance vis-à-vis des autres parce qu’on peut se soucier de quelqu’un, peut être, et n’être pas pleinement dans la bienveillance, mais dans le devoir. C’est possible aussi. Je réfléchis en essayant de répondre justement à votre remarque, mais c’est déjà pas mal quand on a eu ça au berceau, se soucie de l’autre. Mais c’était tellement prégnant que ça allait avec l’effacement de soi. Moi, c’est comme ça que j’ai été élevé et c’est donc ce rattrapage-là qu’il a fallu faire et qu’il a été et qui a été assez long à faire. Ça prend à peu près une vie, tout simplement.

GRÉGORY : Vous parlez beaucoup de travail ? Beaucoup de personnes se posent des questions sur le sens de leur travail parce qu’en fait, on travaille tellement que forcément, ça joue sur le sens de votre vie nécessaire. Comment s’est passée votre vie professionnelle, votre carrière et est-ce que vous auriez fait des choix différents ? Avec le recul ?

PERLA : Pas du tout. Mes différentes étapes de vie professionnelle, parce que je n’ai jamais eu ni le projet ni le sentiment de faire une carrière. Mais vraiment, ce n’est pas une coquetterie quand je vous dis ça, je ne sais pas de quoi on parle quand on me parle de carrière. En tout cas, en ce qui concerne, voilà mon chemin de vie. J’ai été très intéressé par le droit international privé et j’ai atterri dans la presse et la publicité. C’était quand même pas un chemin, voilà quoi, mais c’est comme ça. J’ai su dire oui à une proposition qui allait franchement aux antipodes de ma formation, mais j’avais vraiment besoin de gagner ma vie et j’ai dit oui et finalement, j’ai plutôt mal gagné ma vie, mais ça m’était complètement égal. C’est vrai, donc j’ai effectivement quand même gagné ma vie, gagner mon autonomie. Mais qu’est-ce que je me suis amusée !

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