#191 Eduquer les plus jeunes sur les violences sexuelles avec Diariata N’Diaye

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#191 Eduquer les plus jeunes sur les violences sexuelles avec Diariata N'Diaye
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GRÉGORY : Je parle régulièrement de sexualité sur ce podcast, et là, on va parler d’un sujet qui est un peu différent puisqu’on va parler d’adolescents et de sexualité. C’est quoi la chose qui t’a le plus choqué dans tout ce que tu as pu entendre ? Et après, tu nous expliqueras ce que tu fais. Mais je suis intéressé pour savoir qu’est ce qui ta peut-être pas le plus choqué, mais le plus marqué.

DIARIATA : Alors, il y a une phrase qui m’a particulièrement marquée. C’est une jeune fille qui me dit “Mon corps appartient à mes parents jusqu’à ce que je sois majeure”. Et en gros, cette phrase, elle veut tout dire. Ça sous-entend plein de choses. Et cette phrase-là, elle en était convaincue. Elle l’a sorti comme ça en disant, mais moi, mon corps appartient à mes parents jusqu’à ce que je sois majeure. Et donc, ça donne un peu le ton, quoi.

GRÉGORY : Comment tu t’es intéressé à ce sujet ?

DIARIATA : Alors maintenant, avec le recul, tu vois, je peux analyser un peu comment j’en suis venue à travailler sur ces sujets. Je pense que, alors moi j’ai été concerné par les violences quand j’étais plus jeune, mais je ne me rendais pas spécialement compte de la gravité. Et puis, c’est surtout que je ne savais pas que des solutions existaient et j’ai eu la chance d’avoir une certaine forme de résilience et d’avoir trouvé des solutions par moi-même et des solutions qui me correspondaient. Je suis passé par l’écriture, donc j’ai commencé à écrire à l’âge de 11 ans et ce n’est pas pour rien que j’ai commencé à cet âge-là et j’écrivais tout ce que je ne pouvais pas dire et ça me faisait du bien. J’avais l’impression en tout cas que je m’en débarrassais, et ça m’a permis d’avancer. Je pense que ce qui m’a vraiment poussé à m’engager sur ces sujets, c’est de réaliser que même face aux violences, il n’y a pas d’égalité. C’est-à-dire qu’on peut avoir subi les mêmes formes de violence et ça peut avoir des conséquences terribles sur les personnes, simplement parce qu’on n’a pas accès aux solutions et qu’on n’est pas aidé et je trouve ça injuste, c’est-à-dire que moi, j’ai de la chance d’avoir eu de la patience, du courage ou quoi. Mais ça, c’est quelque chose d’inné, ce n’est pas quelque chose que j’ai choisi. Je pense que c’est vraiment de réaliser ça, de me dire c’est vraiment injuste, même face aux violences à pas d’égalité.

GRÉGORY : Donc toi tu y es venu parce que tu avais subi ces violences et tu t’es dit les jeunes filles, les garçons doivent trouver des aides. Aujourd’hui, il me semble, j’ai l’impression que tu vois comme moi je ne suis pas dans le sujet, qu’il y a beaucoup de choses qui existent. Et pourtant, ils ne savent pas que ça existe. Comment ça se passe ? C’est quoi la réalité de ce que tu expérimentes dans les lycées et dans les collèges ?

DIARIATA : Alors déjà, juste pour revenir sur ce que tu viens dire, moi, je n’ai vraiment pas intellectualisé, c’est-à-dire que je l’ai fait de façon instinctive. J’ai écrit un spectacle sur ce sujet. Je suis allé sensibiliser instinctivement dans les collèges et les lycées parce que j’aime bien le public jeune et j’avais envie en fait, je pensais que c’était important d’aborder ces sujets avec les jeunes. Mais je ne m’attendais franchement pas à découvrir tout ce que j’ai découvert là-bas. J’y suis allé vraiment sans trop savoir pourquoi. La réalité, c’est qu’effectivement, on a l’impression qu’on parle beaucoup des violences et effectivement, on en parle beaucoup plus qu’avant. Sauf que ça n’atteint pas les jeunes, ils ne se sentent pas concernés. Généralement, quand on parle de violence, on utilise le terme violence conjugale, violence conjugale, c’est pour les darons, ce n’est pas pour eux, ça ne leur parle pas. Et puis, on parle de violence, nous, on utilise généralement le terme violence dans le couple aux violences intrafamiliales. Et puis, c’est surtout, ils ne connaissent pas de définition. C’est-à-dire que quand on intervient dans les établissements scolaires, auprès des jeunes, on commence par la base, ce sont les définitions des différentes formes de violence. Et quand on leur demande de nous donner les définitions, ils ne savent pas, ne savent pas faire la différence entre le harcèlement, une agression sexuelle. Ils sont incapables de donner la définition complète du viol. Mais si tu ne la connais pas, tu ne sais pas si tu en es victime. C’est pour ça qu’il y en a plein qui pensent que le viol, ça arrive qu’aux femmes ou qu’aux filles. Donc, en fait, il y a une grande méconnaissance du sujet, mais quand on leur explique, qu’on met les mots et qu’on aborde ce sujet, on se rend compte qu’ils sont concernés, qu’ils ont des choses à dire, qu’ils ont des choses à raconter parce qu’ils voient aussi ce qui se passe à la maison. Et effectivement, ils ne savent pas que des solutions existent et ça, c’est complètement fou parce que ça m’a ramené à ma propre histoire, c’est-à-dire que moi, quand ça m’est arrivé, c’était il y a vingt ans, un peu plus de vingt ans, les solutions elles existaient déjà, mais je ne les connaissais pas. Donc, ça sous-entend qu’au niveau de la communication sur le travail que font ces professionnels et c’est franchement admirable, c’est hallucinant le taff qu’elles proposent, toutes ces assos, on ne peut pas leur demander d’être des pros de la com. Elles sont déjà débordées dans leurs tâches. Donc, c’est la première chose. Et puis, elles sont débordées dans leurs tâches auprès des adultes, auprès des femmes victimes de violences, des femmes adultes. Elles ne savent pas très bien faire avec les jeunes parce qu’elles n’ont pas l’habitude et puis ça s’apprend. C’est particulier un public jeune. Il faut être stratégique et il y a des choses très, très simples qui ne correspondent pas. Les horaires d’ouverture, par exemple. On sait que les jeunes y sont plus dispo en soirée après 17 h sauf que, généralement, elles n’accueillent plus. Un truc très simple aussi, c’est le vouvoiement. Tu vouvoies un jeune, tu crées une distance incroyable, encore plus que des adultes qui échangent. Et donc, nous, on est dans le tutoiement et ça change tout. Le fait de se dire qu’il faut prendre le temps de parler de tout et n’importe quoi avant de rentrer dans le vif du sujet, c’est un temps qu’elles n’ont pas spécialement les assos qui accompagnent les victimes de violence. Donc, on se rend compte que y a un public victime de violence. Tu vois, sur la question des violences sexuelles, 81% des victimes de violences sexuelles les ont subies avant l’âge de 18 ans, à 51%, avant l’âge de 11 ans et à 21% avant l’âge de 6 ans. Et ça, ce sont des chiffres qui sont quand même hallucinant, ça veut quand même dire que la plupart des victimes de violences sexuelles sont des moins de 18 ans ou en tout cas, la première fois qu’elles ont subi ces violences, elles avaient moins de 18 ans. Mais la plupart d’entre elles, elles parlent quand elles sont adultes, en fait. Et pendant le moment où elles ont vécu les violences et le moment où elles vont en parler pour la première fois, il va se passer des années qui vont être catastrophiques. Et je pense que c’est important de tendre la perche le plus rapidement possible et puis de prendre en charge les victimes le plus rapidement possible. Et c’est ce qu’on essaye de faire.

GRÉGORY : Comment tu expliques que les associations qui sont spécialisées là-dedans, elles n’arrivent pas à communiquer avec des jeunes ? Et puis derrière, il y a une question évidemment que les personnes qui écoutent vont se pose, c’est comment on parle de sexualité, de ces choses-là à des ados ou des préados.

DIARIATA : Alors je vais rectifier un petit peu. Ce n’est pas qu’elles ne veulent pas.

GRÉGORY : Non, je n’ai pas dit qu’elles ne veulent pas, mais elles n’y arrivent pas.

DIARIATA : Alors ce, elles ont des difficultés, je ne dis pas qu’elle n’y arrive pas, elles pourraient mieux le faire. Mais pour ça, il faut qu’elles soient accompagnées, on ne peut pas leur en vouloir. C’est-à-dire que vraiment, on ne travaille pas avec des jeunes comme on travaille avec des adultes et ça s’apprend. Donc, je pense qu’elles doivent apprendre et puis, il y en a certaines qui commencent à apprendre ça, c’est une bonne nouvelle. De 2, c’est pas leur job de communiquer, la com, c’est tout un taf particulier, donc on ne peut pas leur en vouloir. Je pense que si elles avaient les moyens de mieux travailler, elles seraient peut-être plus efficaces auprès des jeunes publics. Et puis après, il y a quand même des choses sur lesquelles je pense qu’elles peuvent faire un effort pour le coup, c’est par exemple un truc sur lequel je suis critique, ce sont les noms des assos. Moi, je trouve que c’est super important. Il y a des noms qui font peur et c’est bête. Mais on peut être un peu stratégique sur le choix des noms des asso. Il y a plein de choses qu’on peut oublier. Il y a plein de mots qu’on peut oublier. Je sais, par exemple, que ce genre de mots fait peur. SOS ça fait victime et victime pour les jeunes, c’est une insulte. Alors nous, on a beau leur expliquer que la victime, c’est en fait, c’est pas une insulte, mais ça, c’est un truc sur lequel on ne peut rien faire. Quand nous sommes victimes, ça fait peur. Donc, juste essayer de trouver d’autres mots ou passer par d’autres chemins. 

Description de l’épisode

Diariata N’Diaye est une artiste et militante sur les violences sexuelles en particulier auprès d’un jeune public.
Elle est la co-fondatrice de l’association Resonantes et créatrice de l’application mobile App-Elles.

Les violences sexuelles sont un sujet encore trop tabou même si la parole se libère depuis quelques années mais quand il s’agit des plus adolescents qui sont les plus victimes, là encore les bouches se nouent.
L’inceste étant sans doute le tabou parmi les tabous.
Mais comment sensibiliser les jeunes, comment les faire réaliser ce qu’ils vivent? Comment les faire parler?
Comment faire en sorte qu’ils arrivent à se diriger vers des personnes qui pourraient les aider?
Cela peut sembler logique à l’heure d’internet mais ne l’est pas du tout en réalité car il faut savoir parler leur langage, leur amener l’information, leur expliquer les termes et ce qu’ils recouvrent, bref pas mal de choses dont Diariata nous parle pendant 1h sur ce podcast extrêmement éducationnel pour quiconque se pose des questions que vous soyez un ou une ado bien sur mais aussi que vous soyez un parent ou un accompagnant.
J’espère que l’épisode vous parlera.

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : Je parle régulièrement de sexualité sur ce podcast, et là, on va parler d’un sujet qui est un peu différent puisqu’on va parler d’adolescents et de sexualité. C’est quoi la chose qui t’a le plus choqué dans tout ce que tu as pu entendre ? Et après, tu nous expliqueras ce que tu fais. Mais je suis intéressé pour savoir qu’est ce qui ta peut-être pas le plus choqué, mais le plus marqué.

DIARIATA : Alors, il y a une phrase qui m’a particulièrement marquée. C’est une jeune fille qui me dit “Mon corps appartient à mes parents jusqu’à ce que je sois majeure”. Et en gros, cette phrase, elle veut tout dire. Ça sous-entend plein de choses. Et cette phrase-là, elle en était convaincue. Elle l’a sorti comme ça en disant, mais moi, mon corps appartient à mes parents jusqu’à ce que je sois majeure. Et donc, ça donne un peu le ton, quoi.

GRÉGORY : Comment tu t’es intéressé à ce sujet ?

DIARIATA : Alors maintenant, avec le recul, tu vois, je peux analyser un peu comment j’en suis venue à travailler sur ces sujets. Je pense que, alors moi j’ai été concerné par les violences quand j’étais plus jeune, mais je ne me rendais pas spécialement compte de la gravité. Et puis, c’est surtout que je ne savais pas que des solutions existaient et j’ai eu la chance d’avoir une certaine forme de résilience et d’avoir trouvé des solutions par moi-même et des solutions qui me correspondaient. Je suis passé par l’écriture, donc j’ai commencé à écrire à l’âge de 11 ans et ce n’est pas pour rien que j’ai commencé à cet âge-là et j’écrivais tout ce que je ne pouvais pas dire et ça me faisait du bien. J’avais l’impression en tout cas que je m’en débarrassais, et ça m’a permis d’avancer. Je pense que ce qui m’a vraiment poussé à m’engager sur ces sujets, c’est de réaliser que même face aux violences, il n’y a pas d’égalité. C’est-à-dire qu’on peut avoir subi les mêmes formes de violence et ça peut avoir des conséquences terribles sur les personnes, simplement parce qu’on n’a pas accès aux solutions et qu’on n’est pas aidé et je trouve ça injuste, c’est-à-dire que moi, j’ai de la chance d’avoir eu de la patience, du courage ou quoi. Mais ça, c’est quelque chose d’inné, ce n’est pas quelque chose que j’ai choisi. Je pense que c’est vraiment de réaliser ça, de me dire c’est vraiment injuste, même face aux violences à pas d’égalité.

GRÉGORY : Donc toi tu y es venu parce que tu avais subi ces violences et tu t’es dit les jeunes filles, les garçons doivent trouver des aides. Aujourd’hui, il me semble, j’ai l’impression que tu vois comme moi je ne suis pas dans le sujet, qu’il y a beaucoup de choses qui existent. Et pourtant, ils ne savent pas que ça existe. Comment ça se passe ? C’est quoi la réalité de ce que tu expérimentes dans les lycées et dans les collèges ?

DIARIATA : Alors déjà, juste pour revenir sur ce que tu viens dire, moi, je n’ai vraiment pas intellectualisé, c’est-à-dire que je l’ai fait de façon instinctive. J’ai écrit un spectacle sur ce sujet. Je suis allé sensibiliser instinctivement dans les collèges et les lycées parce que j’aime bien le public jeune et j’avais envie en fait, je pensais que c’était important d’aborder ces sujets avec les jeunes. Mais je ne m’attendais franchement pas à découvrir tout ce que j’ai découvert là-bas. J’y suis allé vraiment sans trop savoir pourquoi. La réalité, c’est qu’effectivement, on a l’impression qu’on parle beaucoup des violences et effectivement, on en parle beaucoup plus qu’avant. Sauf que ça n’atteint pas les jeunes, ils ne se sentent pas concernés. Généralement, quand on parle de violence, on utilise le terme violence conjugale, violence conjugale, c’est pour les darons, ce n’est pas pour eux, ça ne leur parle pas. Et puis, on parle de violence, nous, on utilise généralement le terme violence dans le couple aux violences intrafamiliales. Et puis, c’est surtout, ils ne connaissent pas de définition. C’est-à-dire que quand on intervient dans les établissements scolaires, auprès des jeunes, on commence par la base, ce sont les définitions des différentes formes de violence. Et quand on leur demande de nous donner les définitions, ils ne savent pas, ne savent pas faire la différence entre le harcèlement, une agression sexuelle. Ils sont incapables de donner la définition complète du viol. Mais si tu ne la connais pas, tu ne sais pas si tu en es victime. C’est pour ça qu’il y en a plein qui pensent que le viol, ça arrive qu’aux femmes ou qu’aux filles. Donc, en fait, il y a une grande méconnaissance du sujet, mais quand on leur explique, qu’on met les mots et qu’on aborde ce sujet, on se rend compte qu’ils sont concernés, qu’ils ont des choses à dire, qu’ils ont des choses à raconter parce qu’ils voient aussi ce qui se passe à la maison. Et effectivement, ils ne savent pas que des solutions existent et ça, c’est complètement fou parce que ça m’a ramené à ma propre histoire, c’est-à-dire que moi, quand ça m’est arrivé, c’était il y a vingt ans, un peu plus de vingt ans, les solutions elles existaient déjà, mais je ne les connaissais pas. Donc, ça sous-entend qu’au niveau de la communication sur le travail que font ces professionnels et c’est franchement admirable, c’est hallucinant le taff qu’elles proposent, toutes ces assos, on ne peut pas leur demander d’être des pros de la com. Elles sont déjà débordées dans leurs tâches. Donc, c’est la première chose. Et puis, elles sont débordées dans leurs tâches auprès des adultes, auprès des femmes victimes de violences, des femmes adultes. Elles ne savent pas très bien faire avec les jeunes parce qu’elles n’ont pas l’habitude et puis ça s’apprend. C’est particulier un public jeune. Il faut être stratégique et il y a des choses très, très simples qui ne correspondent pas. Les horaires d’ouverture, par exemple. On sait que les jeunes y sont plus dispo en soirée après 17 h sauf que, généralement, elles n’accueillent plus. Un truc très simple aussi, c’est le vouvoiement. Tu vouvoies un jeune, tu crées une distance incroyable, encore plus que des adultes qui échangent. Et donc, nous, on est dans le tutoiement et ça change tout. Le fait de se dire qu’il faut prendre le temps de parler de tout et n’importe quoi avant de rentrer dans le vif du sujet, c’est un temps qu’elles n’ont pas spécialement les assos qui accompagnent les victimes de violence. Donc, on se rend compte que y a un public victime de violence. Tu vois, sur la question des violences sexuelles, 81% des victimes de violences sexuelles les ont subies avant l’âge de 18 ans, à 51%, avant l’âge de 11 ans et à 21% avant l’âge de 6 ans. Et ça, ce sont des chiffres qui sont quand même hallucinant, ça veut quand même dire que la plupart des victimes de violences sexuelles sont des moins de 18 ans ou en tout cas, la première fois qu’elles ont subi ces violences, elles avaient moins de 18 ans. Mais la plupart d’entre elles, elles parlent quand elles sont adultes, en fait. Et pendant le moment où elles ont vécu les violences et le moment où elles vont en parler pour la première fois, il va se passer des années qui vont être catastrophiques. Et je pense que c’est important de tendre la perche le plus rapidement possible et puis de prendre en charge les victimes le plus rapidement possible. Et c’est ce qu’on essaye de faire.

GRÉGORY : Comment tu expliques que les associations qui sont spécialisées là-dedans, elles n’arrivent pas à communiquer avec des jeunes ? Et puis derrière, il y a une question évidemment que les personnes qui écoutent vont se pose, c’est comment on parle de sexualité, de ces choses-là à des ados ou des préados.

DIARIATA : Alors je vais rectifier un petit peu. Ce n’est pas qu’elles ne veulent pas.

GRÉGORY : Non, je n’ai pas dit qu’elles ne veulent pas, mais elles n’y arrivent pas.

DIARIATA : Alors ce, elles ont des difficultés, je ne dis pas qu’elle n’y arrive pas, elles pourraient mieux le faire. Mais pour ça, il faut qu’elles soient accompagnées, on ne peut pas leur en vouloir. C’est-à-dire que vraiment, on ne travaille pas avec des jeunes comme on travaille avec des adultes et ça s’apprend. Donc, je pense qu’elles doivent apprendre et puis, il y en a certaines qui commencent à apprendre ça, c’est une bonne nouvelle. De 2, c’est pas leur job de communiquer, la com, c’est tout un taf particulier, donc on ne peut pas leur en vouloir. Je pense que si elles avaient les moyens de mieux travailler, elles seraient peut-être plus efficaces auprès des jeunes publics. Et puis après, il y a quand même des choses sur lesquelles je pense qu’elles peuvent faire un effort pour le coup, c’est par exemple un truc sur lequel je suis critique, ce sont les noms des assos. Moi, je trouve que c’est super important. Il y a des noms qui font peur et c’est bête. Mais on peut être un peu stratégique sur le choix des noms des asso. Il y a plein de choses qu’on peut oublier. Il y a plein de mots qu’on peut oublier. Je sais, par exemple, que ce genre de mots fait peur. SOS ça fait victime et victime pour les jeunes, c’est une insulte. Alors nous, on a beau leur expliquer que la victime, c’est en fait, c’est pas une insulte, mais ça, c’est un truc sur lequel on ne peut rien faire. Quand nous sommes victimes, ça fait peur. Donc, juste essayer de trouver d’autres mots ou passer par d’autres chemins. 

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