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#163 De quel leader politique la France a besoin? avec Alice Barbe

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#163 De quel leader politique la France a besoin? avec Alice Barbe
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GRÉGORY : On va parler de leadership politique., et en la matière, tu as fait plusieurs choses. En particulier, tu as créé une association qui s’appelle Singa et tu as été dans la première “fournées” de la Fondation Obama. Est-ce que tu pourrais nous expliquer d’abord peut-être pourquoi Singa ? Qu’est-ce que ça fait ? Mais aussi du coup, le rôle qu’a joué la Fondation Obama dans ta perception de la politique.

ALICE : Alors ça va au-delà de Singa et ça remonte à avant, moi, j’ai toujours fait partie des personnes qui levaient le poing depuis que j’ai seize ans. Non mais tu vois, ça peut paraître banal à seize ans de lever le poing. Moi, je me suis retrouvée au Larzac avec José Bové, je me suis retrouvée à Montréal avec le printemps érable, j’étais à Occupy Wall Street, etc. Très jeune, ce qui était mouvement citoyen, ça m’a passionné, je ne sais pas si c’était par envie de suivre un mouvement ou réelle révolte, je pense que c’était quand même un réel sentiment de révolte face à tout un tas de choses, le racisme, le capitalisme, le sexisme. Mais voilà, j’ai toujours eu un tempérament à lever le poing et faire contre. À 25 ans, après quelques années à voyager, j’ai travaillé un peu dans l’humanitaire, j’ai un peu aussi travaillé aux Nations-Unies. J’avais de plus en plus cette colère en moi, et Singa, c’est une aventure qui démarre à la base avec deux copains, Guillaume et Nathanaël, et on se retrouve et on partage un peu nos expériences. Eux travaillent dans l’humanitaire, notamment à Amnesty International et à l’Organisation marocaine pour les droits de l’homme, et moi, avec un background peut être un peu plus ONU, on se dit, mais bon, à force de lever le poing, le grand changement n’arrive pas, et sur la question de la migration, on voyait le racisme monter, ça faisait des années qu’on voyait le Front national émerger. Moi, ce qui m’a animé beaucoup, c’était de me dire comment on peut arrêter d’avoir des crispations identitaires sur l’immigration, sur la question des réfugiés et arrêter d’avoir toujours un scope humanitaire ou sécuritaire comme si c’était toujours bien ou mal. On a monté le mouvement tout simplement en disant aux personnes demandeuses d’asile réfugié à Paris : Quel est votre rêve .? De quoi avez-vous envie ? Et du coup, c’est un mouvement qui s’est monté, pas forcément contre, pas forcément le poing levé, mais avec. C’est devenu très vite un mouvement citoyen, à la fois de gens comme moi, qui étaient des personnes qui sont des personnes locales, et de personnes dites, les nouveaux arrivants pour pas stéréotyper, les personnes réfugiées, demandeuses d’asile ou migrantes. Il y a tellement de stéréotypes et de coconstruction, c’est devenu une très belle aventure parce qu’on a commencé à 3, puis 30, puis 3 000. Aujourd’hui, il y a 50 000 personnes dans une dizaine de pays en Europe et dans le monde. C’est là que j’ai découvert la beauté de ce que c’était que de faire du community organizing, des mouvements citoyens et de dire finalement que ce n’est pas en racontant juste des histoires qu’on va changer le narratif, le paradigme, c’est en embarquant tout le monde et en permettant à chacun de créer des projets. C’est ça qui a été un peu le point de départ pour moi du parcours de ces huit dernières années, d’apprentissage autour de la mobilisation citoyenne et de l’engagement. En fait, bien sûr, les personnes réfugiées n’ont pas forcément envie de s’engager si elles sont toujours mis au ban de la société. Petit à petit, je me suis aperçu des mêmes choses, je peux les transposer dans le plein d’univers différents. Je me suis engagée dans divers mouvements sur le féminisme avec “Stop harcèlement de rue” qui est aussi un mouvement citoyen avec “Les Crapauds fous” qui est également un mouvement citoyen sur la tech et l’intelligence artificielle, les migrations, le réchauffement climatique et tout, ça fait que je me retrouve en 2008 à faire tout un tas de choses et je reçois un mail de la Fondation Obama qui me propose, alors bien sûr ça passe par six mois d’entretien, etc, je me retrouve à New York et je passe un an avec Columbia à l’université et avec les anciens de la Maison Blanche, avec le président Obama, avec son épouse Michelle Obama, Ben Rhodes, Samantha Power, etc. À écouter et à apprendre et surtout à m’interroger. Je me dis OK, c’est très bien en fait que l’ancien président des Etats-Unis, qui incarnait l’espoir, le changement et qui s’est fait exploser par Trump, Trump qui a quand même détruit tout ce qu’Obama avait fait, souhaite transmettre à des personnes comme moi qui sont dans le community organizing, qui créent des mouvements citoyens, qui animent des mouvements citoyens. 

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Description de l’épisode

Alice Barbe est la co fondatrice de Singa, une association qui aide les migrants mais elle a également la particularité d’avoir été sélectionnée parmi les 12 personnes que la fondation Obama a considéré pouvoir un réel impact sur le monde. Elle a donc passé 1 an avec les ex- équipes de la maison Blanche, avec Barak Obama himself pur discuter et envisager les problématiques géopolitiques. Ce podcast n’a évidemment aucune ambition politique mais alors que les élections se profilent l’année prochaine il est essentiel de se poser les bonnes questions.

Elle a réalisé que les personnes au pouvoir en France n’était pas nécessairement les bonnes, que la logique des partis politiques était totalement dépassé, que les personnes qui sont à la hauteur des défis pour la France ne sont pas intéressés ou ont peur de la politique et s’en éloignent. Vous verrez qu’elle porte un regard critique sur l’action d’Obama également et elle ouvre un nouveau champs en particulier à l’heure ou Marion Maréchal Le Pen (et le R.N pas loin) a créé son université. Elle pense que l’énergie créatrice est dans les mouvements citoyens car plus que des administrateurs formés à l’ENA qui s’arrogent le pouvoir pour l’éternité, la France a besoin de leaders, de personnes avec des convictions fortes et une intégrité intacte. Nous parlons en particulier des femmes et

Pourtant aujourd’hui, la politique qu’elle soit de droite ou de gauche ne donne aucune crédibilité aux mouvements citoyens engagés, voire elle s’en moque et c’est bien le fond du problème.

Pour reprendre la fameuse phrase d’Einstein, “on ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré”. Alors quoi et comment faire?

C’est exactement ce que nous abordons avec Alice qui souhaite créer un espace différent, moderne, collectif pour former les leaders politiques pour la France de demain. Je ne sais pas si son projet verra le jour mais l’ambition me semble utile et nécessaire.

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : On va parler de leadership politique., et en la matière, tu as fait plusieurs choses. En particulier, tu as créé une association qui s’appelle Singa et tu as été dans la première “fournées” de la Fondation Obama. Est-ce que tu pourrais nous expliquer d’abord peut-être pourquoi Singa ? Qu’est-ce que ça fait ? Mais aussi du coup, le rôle qu’a joué la Fondation Obama dans ta perception de la politique.

ALICE : Alors ça va au-delà de Singa et ça remonte à avant, moi, j’ai toujours fait partie des personnes qui levaient le poing depuis que j’ai seize ans. Non mais tu vois, ça peut paraître banal à seize ans de lever le poing. Moi, je me suis retrouvée au Larzac avec José Bové, je me suis retrouvée à Montréal avec le printemps érable, j’étais à Occupy Wall Street, etc. Très jeune, ce qui était mouvement citoyen, ça m’a passionné, je ne sais pas si c’était par envie de suivre un mouvement ou réelle révolte, je pense que c’était quand même un réel sentiment de révolte face à tout un tas de choses, le racisme, le capitalisme, le sexisme. Mais voilà, j’ai toujours eu un tempérament à lever le poing et faire contre. À 25 ans, après quelques années à voyager, j’ai travaillé un peu dans l’humanitaire, j’ai un peu aussi travaillé aux Nations-Unies. J’avais de plus en plus cette colère en moi, et Singa, c’est une aventure qui démarre à la base avec deux copains, Guillaume et Nathanaël, et on se retrouve et on partage un peu nos expériences. Eux travaillent dans l’humanitaire, notamment à Amnesty International et à l’Organisation marocaine pour les droits de l’homme, et moi, avec un background peut être un peu plus ONU, on se dit, mais bon, à force de lever le poing, le grand changement n’arrive pas, et sur la question de la migration, on voyait le racisme monter, ça faisait des années qu’on voyait le Front national émerger. Moi, ce qui m’a animé beaucoup, c’était de me dire comment on peut arrêter d’avoir des crispations identitaires sur l’immigration, sur la question des réfugiés et arrêter d’avoir toujours un scope humanitaire ou sécuritaire comme si c’était toujours bien ou mal. On a monté le mouvement tout simplement en disant aux personnes demandeuses d’asile réfugié à Paris : Quel est votre rêve .? De quoi avez-vous envie ? Et du coup, c’est un mouvement qui s’est monté, pas forcément contre, pas forcément le poing levé, mais avec. C’est devenu très vite un mouvement citoyen, à la fois de gens comme moi, qui étaient des personnes qui sont des personnes locales, et de personnes dites, les nouveaux arrivants pour pas stéréotyper, les personnes réfugiées, demandeuses d’asile ou migrantes. Il y a tellement de stéréotypes et de coconstruction, c’est devenu une très belle aventure parce qu’on a commencé à 3, puis 30, puis 3 000. Aujourd’hui, il y a 50 000 personnes dans une dizaine de pays en Europe et dans le monde. C’est là que j’ai découvert la beauté de ce que c’était que de faire du community organizing, des mouvements citoyens et de dire finalement que ce n’est pas en racontant juste des histoires qu’on va changer le narratif, le paradigme, c’est en embarquant tout le monde et en permettant à chacun de créer des projets. C’est ça qui a été un peu le point de départ pour moi du parcours de ces huit dernières années, d’apprentissage autour de la mobilisation citoyenne et de l’engagement. En fait, bien sûr, les personnes réfugiées n’ont pas forcément envie de s’engager si elles sont toujours mis au ban de la société. Petit à petit, je me suis aperçu des mêmes choses, je peux les transposer dans le plein d’univers différents. Je me suis engagée dans divers mouvements sur le féminisme avec “Stop harcèlement de rue” qui est aussi un mouvement citoyen avec “Les Crapauds fous” qui est également un mouvement citoyen sur la tech et l’intelligence artificielle, les migrations, le réchauffement climatique et tout, ça fait que je me retrouve en 2008 à faire tout un tas de choses et je reçois un mail de la Fondation Obama qui me propose, alors bien sûr ça passe par six mois d’entretien, etc, je me retrouve à New York et je passe un an avec Columbia à l’université et avec les anciens de la Maison Blanche, avec le président Obama, avec son épouse Michelle Obama, Ben Rhodes, Samantha Power, etc. À écouter et à apprendre et surtout à m’interroger. Je me dis OK, c’est très bien en fait que l’ancien président des Etats-Unis, qui incarnait l’espoir, le changement et qui s’est fait exploser par Trump, Trump qui a quand même détruit tout ce qu’Obama avait fait, souhaite transmettre à des personnes comme moi qui sont dans le community organizing, qui créent des mouvements citoyens, qui animent des mouvements citoyens. 

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