#156 Comprendre la magie de la rencontre avec Charles Pepin

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GRÉGORY : La dernière fois qu’on s’était parlé sur Vlan en tout cas, on avait parlé de la confiance, et là tu sors un bouquin sur la rencontre. Je voudrais savoir c’est quoi ta plus belle rencontre ?

CHARLES : C’est une grosse question ça, tu commences fort. La plus belle rencontre de toutes pour moi, c’est la rencontre de la vie elle-même, de cette espèce de possibilité qu’on a toujours, soit d’être dans le repli et d’attendre que ça passe, se soumettre aux habitudes et, soit prendre chaque occasion de la vie comme une sorte d’occasion d’être plus, plus vivant, plus ouvert, plus éveillé, plus intense. Bon, voilà, la grande rencontre, c’est ça. Après, sur les rencontres d’individus, j’en évoque certaines dans le livre. Je ne dirais pas que c’est ma plus grande rencontre, mais c’est celle dont je peux le plus parler en tout cas, c’est celle d’un professeur quand j’étais en terminale qui m’a vraiment changé au fond et qui m’a fait changer de rapport à l’existence. C’était mon prof de philo et qui m’a beaucoup, beaucoup influencé, beaucoup marqué. Mais c’est d’ailleurs plutôt quelque chose qu’on a ensuite inventé ensemble en devenant amis plutôt que lui qui me change directement.

GRÉGORY : Et la rencontre avec toi-même ? Parce qu’en fait, quand on parle de rencontres, il y a forcément plusieurs types de rencontres. Il y a la rencontre avec soi, la rencontre avec la vie, avec le monde, avec les autres. Ou est-ce que tu positionnes la rencontre avec toi par rapport à la rencontre aux autres ?

CHARLES : Ce que je montre dans le livre, c’est que finalement, on ne peut pas démêler les choses. Il y a toujours trois dimensions en même temps, une rencontre de l’autre, évidemment des autres, une rencontre du monde et une rencontre de soi. D’ailleurs, ça rejoint un peu ce que j’avais expliqué dans mon travail sur la confiance, il y avait trois dimensions dans la confiance, on retrouve cette structure un peu tripartite. Il y avait une confiance en l’autre, une confiance en soi et une confiance en la vie ou en le monde. Là, c’est un peu pareil. Alors si on prend un exemple pour montrer qu’on ne peut pas tellement faire la part des choses, et c’est ça qui est beau, que toute rencontre comporte les trois dimensions. Si vous rencontrez quelqu’un, une femme, un homme, un ami, un amour, c’est vrai que j’ai fait une belle rencontre amoureuse il y a quelques années, qui se poursuit aujourd’hui. Et donc, si je pense à cette personne, à cette rencontre-là, en rencontrant quelqu’un, je rencontre aussi une autre vision du monde. Je rencontre une autre façon de voir le monde, je rencontre une autre façon de voir les filles, une autre façon d’écouter de la musique. Et finalement, je m’ouvre à un autre rapport au monde qui n’est pas le mien. Ça ne veut pas dire que le mien disparaît. C’est ça qui me paraît intéressant. On n’est pas dans la fusion, on est dans la découverte de l’altérité, une expérience de l’altérité qui fait que si, par exemple, j’écoute une musique qui me plaît. Hier, j’écoutais sur le conseil de ma fille un rappeur que je trouve assez bon, et si je l’écoute, comme je suis maintenant amoureux de cette femme, quelque part, puisqu’elle est entrée dans ma vie, je vais aussi l’entendre un peu avec ses oreilles, dans la mesure en plus que je lui fais écouter ou je partage ça. Et finalement, ça va être un rapport au monde agrandi comme dédoublé, mais pas deux fois de la même façon, une fois différente. Et ça s’appelle l’expérience de l’altérité. Et le résultat de tout ça, c’est que je vais aussi m’ouvrir à des facettes de moi-même que je n’aurais pas à soupçonner grâce à cette ouverture, à la rencontre de l’autre. Si bien qu’à travers cet exemple simple, on voit que la rencontre de quelqu’un, c’est la rencontre du monde et c’est aussi la rencontre d’une partie de soi qu’on ne soupçonnait pas. Et bien sûr, c’est aussi que parce que moi, je ne suis plus vivant, parce que je suis tombé amoureux ou parce que je me suis fait un nouvel ami ou parce que j’ai eu une rencontre professionnelle intéressante. Ce n’est pas simplement que je vois le monde autrement parce que je le vois avec les yeux de l’autre. C’est aussi que je suis plus ouvert au monde parce que je suis plus réveillé, parce que je suis plus éveillé et parce que je suis plus présent. Et tout ça fait qu’il faut sortir d’une simple idée qu’on pourrait dissocier la rencontre de l’autre, la rencontre du monde et la rencontre de soi. En fait, toute rencontre véritable est en même temps une redécouverte du monde et une redécouverte de soi.

GRÉGORY : Du coup, ça me fait penser à cette expression, j’aimerais savoir ce que tu en penses, qui est, on est la moyenne des personnes qui nous entourent.

CHARLES : La moyenne. Je ne sais pas si c’est mathématique, mais ce qui est sûr, ça me fait un peu penser à la phrase de Sartre qui est “tu es la somme des relations que tu as avec les autres”. Et c’est une belle idée qui prouve qu’on n’est pas soi-même comme ça, auto constitué, auto défini. Il n’y a pas au fond de moi une sorte de noyau identitaire. C’est intéressant aussi pour contrer l’espèce d’obsession du soi de l’époque. Toute cette tentation, toute cette tendance de l’époque au repli sur soi, à la solidité identitaire, à la crispation identitaire. En fait, nous ne sommes pas des monades comme ça, autosuffisant, auto défini. Nous sommes faits de nos liens. C’est ça qui est incroyable. Et c’est pour ça que ce travail sur la rencontre prolonge mon précédent livre sur la confiance dans lequel je montrais qu’au fond, la confiance, elle est née comme ça dans la relation aux autres, notamment quand on est enfant, on est enfant très dépendant et très fragile, et on va pouvoir devenir confiant grâce aux autres qui vont nous sécuriser, nous embrasser, nous accueillir. Donc, au fond, nous sommes faits de nos liens et on retrouve cette idée dans une philosophie de la rencontre. On pourrait croire qu’en fait, on existe avec une sorte d’identité auto constituée et définie, génétique ou autre, et qu’en plus, en fait, on va rencontrer des gens, mais en fait pas du tout. La rencontre n’est pas un plus, elle n’est pas un supplément, elle est constitutive de ce que nous sommes. Nous sommes, c’était ce que tu disais effectivement, la somme de nos rencontres. Et c’est d’ailleurs pourquoi la vie n’est jamais terminée. On peut toujours rencontrer. D’ailleurs, c’est aussi l’idée de mon livre, c’est de montrer que la rencontre va dépendre d’une attitude par rapport à l’existence. Elle n’est pas simplement liée à un hasard qui nous tombe dessus ou ne nous tombe pas dessus. Elle est liée à une chance, mais qui se provoque, qui se cultive, qui se prépare aussi, qui s’anticipe. C’est d’ailleurs intéressant de dire ça alors qu’on est en sortie de confinement et qu’on n’est pas totalement déconfiné, qu’on est menacé par un confinement et qu’on est dans un couvre-feu qui risque d’arriver un peu plus tôt, etc. Et que donc nos rencontres sont entravées, nos rencontres réelles. En fait, ce qui est intéressant, c’est qu’on pourrait voir les choses autrement et se dire  ce temps-là, on va le mettre à profit pour préparer des rencontres de demain. Parce que les grandes rencontres, les belles rencontres se préparent. Elles se préparent par exemple par la culture de sa vie intérieure. Par exemple, on est sur un site de rencontres, on peut tout à fait tchatter, mais en ouvrant le rapport au hasard, de façon plus souple, par exemple en renseignant des critères ou des attentes plus vagues, volontairement pour créer du hasard, ou alors en renseignant son profil de façon plus allusive. Alors que si on est trop précis, avec des critères ou des attentes trop précises, en fait on restreint le champ, on fait moins du hasard son allié et on est davantage en train de vouloir prévoir, anticiper et c’est ça qui empêche les vraies rencontres. Et aussi, comme je te vois à la fois sourire et froncer les sourcils quand je dis qu’on peut préparer les rencontres de futur, dans ce moment, on est entravé. Je pense à quelque chose de très simple, qui est que plus on a une vie intérieure riche, plus on est capable de rencontrer des gens dans le monde extérieur et surtout d’avoir quelque chose à partager, d’avoir quelque chose à échanger. Et donc, on peut mettre à profit ce moment un peu étrange de notre histoire pour essayer de nourrir son jardin intérieur.

La suite a écouté sur VLAN !

Description de l’épisode

Charles Pepin est un philosophe bien connu que j’ai déjà reçu (épisode 90) mais cette fois ci on parle de la rencontre.
La rencontre avec soi, avec les autres, avec le monde. mais évidemment on parle beaucoup de rencontres amoureuses qu’elle soit fusionnelle, magique, saine ou à l’inverse toxique.

Alors qu’en 2020 et qu’en ce début 2021 nous avons été majoritairement été coupé de rencontres, ça me semblait être un sujet parfait pour démarrer l’année.
Nous discutons de très nombreux thèmes autour de la rencontres en particulier comment le fait de se rencontrer soi même permet de se préparer à la bonne rencontre mais aussi comment la rencontre permet de se rencontrer soi même en retour.

La rencontre est un sujet essentiel car nous sommes faits de nos liens. L’alterité permet d’ouvrir des facettes de soi même et d’être plus éveillé. Toute vraie rencontre est une redécouverte du monde en réalité.
Quand nos rencontres sont entravées comme en ce moment, il faut se préparer à la “vraie” rencontre en enrichissant sa vie intérieure.
Une vraie rencontre c’est nécessairement une personne qui est différente de nous.

Ainsi avec Charles Pepin nous discutons de ce qu’est une véritable rencontre, des rencontres moins bonnes, des rencontres convenues…cet épisode devrait nécessairement résonner en vous.

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Transcription partielle de l’épisode

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GRÉGORY : La dernière fois qu’on s’était parlé sur Vlan en tout cas, on avait parlé de la confiance, et là tu sors un bouquin sur la rencontre. Je voudrais savoir c’est quoi ta plus belle rencontre ?

CHARLES : C’est une grosse question ça, tu commences fort. La plus belle rencontre de toutes pour moi, c’est la rencontre de la vie elle-même, de cette espèce de possibilité qu’on a toujours, soit d’être dans le repli et d’attendre que ça passe, se soumettre aux habitudes et, soit prendre chaque occasion de la vie comme une sorte d’occasion d’être plus, plus vivant, plus ouvert, plus éveillé, plus intense. Bon, voilà, la grande rencontre, c’est ça. Après, sur les rencontres d’individus, j’en évoque certaines dans le livre. Je ne dirais pas que c’est ma plus grande rencontre, mais c’est celle dont je peux le plus parler en tout cas, c’est celle d’un professeur quand j’étais en terminale qui m’a vraiment changé au fond et qui m’a fait changer de rapport à l’existence. C’était mon prof de philo et qui m’a beaucoup, beaucoup influencé, beaucoup marqué. Mais c’est d’ailleurs plutôt quelque chose qu’on a ensuite inventé ensemble en devenant amis plutôt que lui qui me change directement.

GRÉGORY : Et la rencontre avec toi-même ? Parce qu’en fait, quand on parle de rencontres, il y a forcément plusieurs types de rencontres. Il y a la rencontre avec soi, la rencontre avec la vie, avec le monde, avec les autres. Ou est-ce que tu positionnes la rencontre avec toi par rapport à la rencontre aux autres ?

CHARLES : Ce que je montre dans le livre, c’est que finalement, on ne peut pas démêler les choses. Il y a toujours trois dimensions en même temps, une rencontre de l’autre, évidemment des autres, une rencontre du monde et une rencontre de soi. D’ailleurs, ça rejoint un peu ce que j’avais expliqué dans mon travail sur la confiance, il y avait trois dimensions dans la confiance, on retrouve cette structure un peu tripartite. Il y avait une confiance en l’autre, une confiance en soi et une confiance en la vie ou en le monde. Là, c’est un peu pareil. Alors si on prend un exemple pour montrer qu’on ne peut pas tellement faire la part des choses, et c’est ça qui est beau, que toute rencontre comporte les trois dimensions. Si vous rencontrez quelqu’un, une femme, un homme, un ami, un amour, c’est vrai que j’ai fait une belle rencontre amoureuse il y a quelques années, qui se poursuit aujourd’hui. Et donc, si je pense à cette personne, à cette rencontre-là, en rencontrant quelqu’un, je rencontre aussi une autre vision du monde. Je rencontre une autre façon de voir le monde, je rencontre une autre façon de voir les filles, une autre façon d’écouter de la musique. Et finalement, je m’ouvre à un autre rapport au monde qui n’est pas le mien. Ça ne veut pas dire que le mien disparaît. C’est ça qui me paraît intéressant. On n’est pas dans la fusion, on est dans la découverte de l’altérité, une expérience de l’altérité qui fait que si, par exemple, j’écoute une musique qui me plaît. Hier, j’écoutais sur le conseil de ma fille un rappeur que je trouve assez bon, et si je l’écoute, comme je suis maintenant amoureux de cette femme, quelque part, puisqu’elle est entrée dans ma vie, je vais aussi l’entendre un peu avec ses oreilles, dans la mesure en plus que je lui fais écouter ou je partage ça. Et finalement, ça va être un rapport au monde agrandi comme dédoublé, mais pas deux fois de la même façon, une fois différente. Et ça s’appelle l’expérience de l’altérité. Et le résultat de tout ça, c’est que je vais aussi m’ouvrir à des facettes de moi-même que je n’aurais pas à soupçonner grâce à cette ouverture, à la rencontre de l’autre. Si bien qu’à travers cet exemple simple, on voit que la rencontre de quelqu’un, c’est la rencontre du monde et c’est aussi la rencontre d’une partie de soi qu’on ne soupçonnait pas. Et bien sûr, c’est aussi que parce que moi, je ne suis plus vivant, parce que je suis tombé amoureux ou parce que je me suis fait un nouvel ami ou parce que j’ai eu une rencontre professionnelle intéressante. Ce n’est pas simplement que je vois le monde autrement parce que je le vois avec les yeux de l’autre. C’est aussi que je suis plus ouvert au monde parce que je suis plus réveillé, parce que je suis plus éveillé et parce que je suis plus présent. Et tout ça fait qu’il faut sortir d’une simple idée qu’on pourrait dissocier la rencontre de l’autre, la rencontre du monde et la rencontre de soi. En fait, toute rencontre véritable est en même temps une redécouverte du monde et une redécouverte de soi.

GRÉGORY : Du coup, ça me fait penser à cette expression, j’aimerais savoir ce que tu en penses, qui est, on est la moyenne des personnes qui nous entourent.

CHARLES : La moyenne. Je ne sais pas si c’est mathématique, mais ce qui est sûr, ça me fait un peu penser à la phrase de Sartre qui est “tu es la somme des relations que tu as avec les autres”. Et c’est une belle idée qui prouve qu’on n’est pas soi-même comme ça, auto constitué, auto défini. Il n’y a pas au fond de moi une sorte de noyau identitaire. C’est intéressant aussi pour contrer l’espèce d’obsession du soi de l’époque. Toute cette tentation, toute cette tendance de l’époque au repli sur soi, à la solidité identitaire, à la crispation identitaire. En fait, nous ne sommes pas des monades comme ça, autosuffisant, auto défini. Nous sommes faits de nos liens. C’est ça qui est incroyable. Et c’est pour ça que ce travail sur la rencontre prolonge mon précédent livre sur la confiance dans lequel je montrais qu’au fond, la confiance, elle est née comme ça dans la relation aux autres, notamment quand on est enfant, on est enfant très dépendant et très fragile, et on va pouvoir devenir confiant grâce aux autres qui vont nous sécuriser, nous embrasser, nous accueillir. Donc, au fond, nous sommes faits de nos liens et on retrouve cette idée dans une philosophie de la rencontre. On pourrait croire qu’en fait, on existe avec une sorte d’identité auto constituée et définie, génétique ou autre, et qu’en plus, en fait, on va rencontrer des gens, mais en fait pas du tout. La rencontre n’est pas un plus, elle n’est pas un supplément, elle est constitutive de ce que nous sommes. Nous sommes, c’était ce que tu disais effectivement, la somme de nos rencontres. Et c’est d’ailleurs pourquoi la vie n’est jamais terminée. On peut toujours rencontrer. D’ailleurs, c’est aussi l’idée de mon livre, c’est de montrer que la rencontre va dépendre d’une attitude par rapport à l’existence. Elle n’est pas simplement liée à un hasard qui nous tombe dessus ou ne nous tombe pas dessus. Elle est liée à une chance, mais qui se provoque, qui se cultive, qui se prépare aussi, qui s’anticipe. C’est d’ailleurs intéressant de dire ça alors qu’on est en sortie de confinement et qu’on n’est pas totalement déconfiné, qu’on est menacé par un confinement et qu’on est dans un couvre-feu qui risque d’arriver un peu plus tôt, etc. Et que donc nos rencontres sont entravées, nos rencontres réelles. En fait, ce qui est intéressant, c’est qu’on pourrait voir les choses autrement et se dire  ce temps-là, on va le mettre à profit pour préparer des rencontres de demain. Parce que les grandes rencontres, les belles rencontres se préparent. Elles se préparent par exemple par la culture de sa vie intérieure. Par exemple, on est sur un site de rencontres, on peut tout à fait tchatter, mais en ouvrant le rapport au hasard, de façon plus souple, par exemple en renseignant des critères ou des attentes plus vagues, volontairement pour créer du hasard, ou alors en renseignant son profil de façon plus allusive. Alors que si on est trop précis, avec des critères ou des attentes trop précises, en fait on restreint le champ, on fait moins du hasard son allié et on est davantage en train de vouloir prévoir, anticiper et c’est ça qui empêche les vraies rencontres. Et aussi, comme je te vois à la fois sourire et froncer les sourcils quand je dis qu’on peut préparer les rencontres de futur, dans ce moment, on est entravé. Je pense à quelque chose de très simple, qui est que plus on a une vie intérieure riche, plus on est capable de rencontrer des gens dans le monde extérieur et surtout d’avoir quelque chose à partager, d’avoir quelque chose à échanger. Et donc, on peut mettre à profit ce moment un peu étrange de notre histoire pour essayer de nourrir son jardin intérieur.

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